Hors Jeu. Sawyer Bennett
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Hors jeu
Titre original : Off Sides
Tous droits réservés
Copyright © 2013 by Sawyer Bennett
Publication originale : Big Dog Books
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sabine Ingrao
Cet ouvrage est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux, et les événements sont soit le fruit de l’imagination de l’auteur, soit utilisés dans le cadre d’une œuvre de fiction.
Aucune partie de cet ouvrage ne peut être reproduite sous quelque forme ou par quelque procédé que ce soit, électronique ou mécanique, y compris les systèmes de stockage ou de récupération d’informations, sans l’autorisation expresse écrite de l’auteur, exception faite des critiques qui ont la permission de citer de courts passages dans leurs articles.
1 Remerciements
Je ne m’attendais pas à écrire ce livre. En fait, j’étais prête à attaquer la suite de Forever Young, mais le sujet de ce roman-ci m’est soudain venu à l’esprit et a refusé d’en partir. J’ai ensuite passé quelques semaines à simplement ruminer cette idée. J’ai vraiment essayé d’écrire la suite de Forever Young, mais je ne suis même pas parvenue à commencer parce que ce roman-ci continuait à occuper toutes mes pensées. Alors, je me suis dit, pourquoi pas ? Débarrassons-nous l’esprit de tout ceci.
J’ai écrit avec enthousiasme durant une bonne semaine. Un peu plus de 45.000 mots plus tard, j’avais mon premier jet. J’ai effectué les dernières retouches et rajouté quelques détails, mais tout était pratiquement terminé, excepté pour les corrections. À ce stade, j’aimerais adresser un énorme merci à Kristina Sessoms et Alyssa Shaver. Toutes les deux ont sauté sur l’occasion de faire une première lecture et m’ont fourni de précieux conseils, que j’ai utilisés pour la plupart.
Un merci tout particulier à Alyssa puisqu’elle a trouvé le titre de ce roman. Ce doit être le destin qui a voulu que je l’aie comme relectrice, car c’est une grande fan de hockey, ancienne joueuse elle-même, ainsi qu’une joueuse de violon. Vous verrez pourquoi c’est important en lisant ce livre.
Comme toujours, merci à Shawn de me laisser poursuivre mon rêve. Je sais que cela signifie de longues heures où je prête davantage attention à mon écran plutôt qu’à toi. Tu assures, chéri !
1 Réflexions
Je ne sais pas ce qui m’a pris de le faire. Peut-être était-ce dû aux attentes impossibles auxquelles je faisais face, peut-être était-ce mon propre dégoût de moi-même. Tout ce que je savais, c’est que j’avais besoin que quelque chose de différent se produise. J’avais besoin de quelqu’un… de quelque chose… pour me faire dévier de ma trajectoire actuelle. Sinon, je me serais perdu… comme un homme dont il ne resterait que la coquille vide.
Alors je l’ai fait. Je me suis approché d’elle, puis je l’ai draguée, puis je l’ai gardée pour moi seul. Et elle m’a sauvé la vie…
1 Chapitre 1
Ryan
Heh, heh, heh, heh…
Je déteste ces bâtards de cochons verts qui me narguent. J’appuie sur le bouton pour rejouer et glisse le doigt sur l’écran en tirant en arrière le petit oiseau bleu. Je le laisse s’envoler en donnant une petite tape sur l’écran, et mon missile bleu duveteux se sépare en trois, mitraillant mes détracteurs de leur furie. La glace éclate et je massacre les truies vertes. A moi la victoire.
— Magne-toi, Ryan. Dépêche.
Je jette un œil au groupe qui marche devant moi. Ils sont tous en train de rire, bras dessus bras dessous. Ils ont l’air d’une putain de rediffusion de Friends. On est tous très stylés, avec nos vêtements de marque, cadeaux de l’indécente richesse de nos familles. On a les dernières coiffures tendances et on vit notre petite vie parfaite d’étudiants de fac. Et je déteste absolument ça, parfois.
Ce soir, on s’encanaille un petit peu. On marche depuis une soirée étudiante jusqu’au café-resto du coin, ouvert non-stop, pour manger un bout. La honte, quoi.
Après les copieuses quantités d’alcool et d’herbe qu’il y avait à la soirée, on a tous sérieusement la dalle. Enfin, moi j’ai la dalle uniquement parce que j’ai faim. Je ne peux malheureusement pas participer aux cannabis-party, parce que le département des sports de Northeastern pratique des tests anti-drogue aléatoires sur ses athlètes. Et je ne vais pas compromettre notre saison de hockey pour un petit joint. J’espère vraiment que Mike et Carter sont restés loin de cette merde, ce soir. À la façon dont les filles rigolent, je vois qu’elles, elles en ont pris.
Il est trois heures du mat’ et je ne suis franchement pas assez bourré pour ignorer le fait que j’aimerais lâcher mes potes et rentrer dormir à la fraternité. La nuit a été longue et, apparemment, elle n’est pas terminée.
Les gars de notre joyeuse petite bande forment une partie de la première ligne de l’équipe de hockey de Northeastern. On est tous très proches. Mon ailier droit et meilleur ami, Mike Yanalas, apostrophe un groupe de jeunes racailles fumant des cigarettes, appuyés contre une vieille Dodge Charger. Un des bras de Mike est passé autour de sa petite amie, Cameron.
— Qu’est-ce que vous regardez comme ça, putain ? leur crie Mike.
Il est complètement soûl et je soupire intérieurement. Je n’ai vraiment aucune envie de devoir prêter main-forte à son cul d’ivrogne dans une bagarre, ce soir.
Heureusement, les futurs membres de gang ne disent rien et s’évanouissent dans les ténèbres. Je ne suis pas surpris, franchement. On est plutôt costauds et la plupart des gens seraient dingues de nous chercher des emmerdes.
On tourne sur Hay Street et on arrive sur mon territoire. La salle de sport où je m’entraine est juste à quelques pâtés de maisons, et ma fraternité est dans la direction opposée. Le Sally’s Diner est presque à mi-chemin entre les deux, et nous a servi de point de chute après-soirées durant mes trois années d’études à Northeastern. Je rattrape les autres au petit trot.
On débarque tous au Sally’s, et je respire à fond l’odeur de bacon frit et de frites. L’endroit est assez peuplé, même aux petites heures de la nuit. Plusieurs tables sont remplies d’étudiants ivres, et un vieil homme plane au-dessus d’une tasse de café au comptoir.
Après avoir rassemblé plusieurs tables, notre groupe s’assied, tirant les menus un peu collants hors des distributeurs au milieu des tables. J’enroule un pied autour d’une chaise et donne un petit coup vers l’arrière, l’écartant de la table. Je m’assieds en me penchant en arrière, étendant les jambes devant moi. Je croise une cheville par-dessus l’autre, et continue à ignorer le groupe, leur préférant Angry Birds.
Je ne regarde même pas le menu. Je sais déjà que je vais prendre le Husky Special. Un cheeseburger avec un œuf au plat par-dessus et une tonne de frites à côté. Je me suis entrainé comme un dingue pour me préparer au début de la saison de hockey, dans quelques semaines, alors je peux me permettre la débauche de calories.
— Beurk… Cette table est juste dégueulasse. Je ne sais pas pourquoi il faut toujours qu’on vienne ici.
Je reste concentré sur ma mission de destruction