В начале было Слово. Учебно-методическое пособие по богословскому переводу (французский язык). Александра Макарова
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Si le texte de la Septante a favorisé réellement une lecture messianique chrétienne – on peut faire toute une liste de versets en grecs annonçant le Messie chrétien, d’autres textes révèlent au contraire un non messianisme au bénéfice de l’équivalent hébreu. Par exemple, quand Matthieu (2, 15) veut justifier le retour d’Égypte de Jésus et de sa famille qui avait fui Hérode, il cite le prophète Osée (11, 1) qui dit à propos d’Israël: « Quand Israël était jeune, je l’ai aimé, et d’Égypte, j’ai appelé mon fils». Alors que la LXX dit: « Parce qu’Israël (était) en bas âge, moi aussi je l’ai aimé et, d’Égypte, j’ai appelé ses enfants», ce qui ne pouvait pas être utilisé par l’Evangéliste comme lecture messianique typologique du Christ: seul «mon fils» peut désigner Jésus. Matthieu utilise-t-il un autre modèle grec proche du texte hébreu standard? Ce sera en tout cas la future lecture massorétique d’Osée 11,1.
Ces variantes ont donc pénétré dans le Nouveau Testament et dans l’Église chrétienne. Dès les écrits rédigés en grec que l’on réunira sous ce nom, les citations de l’Ancien Testament y sont faites selon le grec de la Septante, et parfois sous une forme révisée sur l’hébreu: Jn 19,37 cite Za 12,10 selon Théodotion: « Celui qu’ils ont transpercé», et non selon la LXX: « Parce qu’ils ont dansé autour de lui avec dérision».
Et même dans les grands manuscrits en onciales des 4e et 5e siècles, qui nous ont transmis le texte de la LXX, les formes révisées sont abondantes: c’est le Daniel de Théodotion qui se trouve inséré dans le Vaticanus, et non le Daniel LXX; le Qohelet, vraisemblablement, est celui d’Aquila.
Si nous insistons sur les versions grecques révisées de la LXX et sur le modèle hébreu standard, c’est pour montrer qu’ils étaient passés dans les écrits du Nouveau Testament et dans la doctrine chrétienne. Donc des chrétiens préférèrent parfois – via la langue grecque – la forme hébraïsée du texte à la forme de la Septante ancienne.
Ce qui nous amène au point suivant: souligner en quelques mots l’importance de la langue grecque.
Vocabulaire
en cours de – во время
fustiger – бичевать, критиковать
il n’en demeure pas moins que – тем не менее
la christologie – христология; изучение личности и деяний Христа
diviniser – обожествлять; обоготворять; боготворить
un fruit des entrailles – плод чрева
sous-jacent – скрытый; глубинный; лежащий в основе
le coup d’arrêt – резкая остановка
en bas âge – в младенчестве, детстве
la dérision – насмешка; осмеяние
onciale – унциальный
Devoirs
– Faites un rapport sur l’Institut Saint-Serge en France.
– Trouvez l’information necessaire et faites une presentation sur la vie et les idées des Pères Irénée ou Justin.
PARTIE 3
2. La Septante et la langue grecque
Il est indéniable que la traduction des Saintes Écritures de l’hébreu en grec fut très importante pour le christianisme. La version grecque des livres écrits en hébreu ne pouvait pas être un pur décalque. On est passé d’une langue sémitique à la langue de la civilisation hellénique, qui ouvrira la voie au christianisme, c’est-à-dire d’une langue concrète à une langue capable d’abstraction, et pouvant exprimer une philosophie. Cependant l’usage de mots grecs, issus parfois de la philosophie grecque, n’entraîna pas une hellénisation de la Bible. Le sens biblique fut préservé. Les Pères de l’Église ne s’y sont pas trompés, qui utilisèrent la langue grecque pour leur exégèse patristique (à la suite de Philon d’Alexandrie) et leurs commentaires à visée théologique.
La Septante a fourni aux premiers chrétiens leur langue religieuse. Déjà l’unité de langue établit plus nettement l’unité des deux Testaments. La foi en la Résurrection des morts, essentielle pour les chrétiens, fut soulignée davantage par la Septante (et contribua à en développer le thème pour les juifs). De plus, les grandes affirmations théologiques sur le Dieu unique, sur sa Parole (Logos), sur son Esprit (Pneuma), sur le salut apporté aux nations, sur l’image (eikôn) prennent appui sur les formules de la Septante.
Au cours des quatre premiers siècles, les Pères grecs, fondateurs des doctrines et de la piété chrétiennes orthodoxes, n’ont pas connu d’autres sources bibliques que la Septante dans sa pluralité textuelle acceptée.
Ce qui nous fait signaler au passage une difficulté supplémentaire: il n’y a pas qu’une seule Septante, en ce sens qu’elle n’a pas été standardisée comme le texte hébreu massorétique. Mais, de plus, après les réviseurs juifs, il y eut des recenseurs chrétiens. Par exemple, la Septante que les orthodoxes utilisent n’est pas celle de Rahlfs6, la plus communément admise actuellement, mais la « LXX de l’Eglise grecque». C’est une Septante qui est souvent marquée par la présence de doublets: à côté du texte de la Septante ancienne est insérée la leçon hébraïsante. C’est le cas en Is 9, 5 où les deux variantes sont placées à la suite l’une de l’autre. La Bible slavonne est semblable. Cette Septante dépendrait de la tradition lucianique ou antiochienne (mais l’existence même de cette dernière est controversée).
Vocabulaire
un décalque – калька; отпечаток; копия, подражание, имитация
préservé – сохранённый, защищённый
exégèse patristique – толкование, комментирование святоотеческое
patristique – патристика (la connaissance des Pères de l’Église et de leurs écrits)
à visée – имеющий направление
fournir – снабжать; давать; представлять
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Альфред Ральфс (нем. Alfred Rahlfs; 29 мая 1865, Линден (ныне в составе Ганновера) – 8 апреля 1935, Гёттинген) – немецкий протестантский теолог, философ, учёный-востоковед, библеист (https://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%A0%D0%B0%D0%BB%D1%8C%D1%84%D1%81,_%D0%90%D0%BB%D1%8C%D1%84%D1%80%D0%B5%D0%B4).