Le Réveil Du Vaillant. Morgan Rice

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Le Réveil Du Vaillant - Morgan Rice Rois et Sorciers

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malgré le noir de la nuit. Leur désir de liberté était trop fort, Duncan réalisa, pour faire autre chose que de briller même durant la nuit la plus sombre – et prendre les armes pour reconquérir leur vie.

*

      Duncan chevaucha toute la nuit, menant son armée grandissante vers le sud, ses mains endolories et engourdies par le froid comme il tenait les rênes. Plus au sud ils allaient, plus le terrain commençait à se transformer, le froid sec de Volis était remplacé par le froid humide d'Esephus, son air lourd, dont Duncan se souvenait, avec l'humidité de la mer et l'odeur de sel. Les arbres étaient plus courts ici, aussi, balayés par le vent, tous semblaient tordus par le violent vent d'est, qui ne cessait jamais.

      Ils montèrent colline après colline. Les nuages se séparèrent, malgré la neige, et la lune s'ouvrit dans le ciel, brillant sur eux, éclairant leur chemin. Ils chevauchaient, guerriers contre la nuit, et c'était une nuit dont Duncan se souviendrait, il le savait, pour le reste de sa vie. En supposant qu'il survive. Ce serait la bataille sur lequel tout s'articulerait. Il pensait à Kyra, sa famille, sa maison, et il ne voulait pas les perdre. Sa vie était en jeu, et la vie de tous ceux qu'il connaissait et aimait, et il allait tout risquer ce soir.

      Duncan jeta un regard par-dessus son épaule et fut ravi de voir que plusieurs centaines d'hommes l'avaient rejoint, chevauchant tous ensemble comme un seul homme, avec un seul but. Il savait que, même avec leur grand nombre, ils seraient grandement surpassés en nombre et feraient face à une armée professionnelle. Des milliers de Pandésiens étaient stationnés à Esephus. Duncan savait que Seavig avait encore des centaines de ses propres hommes éparpillés à sa disposition, bien sûr, mais il n'y avait pas moyen de savoir s'il risquerait tout pour rejoindre Duncan. Duncan devait assumer que ce ne serait pas le cas.

      Ils arrivèrent bientôt au sommet d'une autre colline et à ce moment, ils s’arrêtèrent tous, n'ayant besoin d'aucune directive. Car là, tout en bas, s'étendait la Mer de larmes, ses vagues se brisant sur le rivage, le grand port et la ville antique d'Espehus se levant sur ses rives. La ville donnait l'impression d'avoir été construite dans la mer, les vagues se brisant contre ses murs de pierres. La ville avait été construite tournant le dos à la terre, faisant face à la mer, ses portes et herses sombrant dans l'eau comme s'ils se souciaient plus d'accueillir des navires que des chevaux.

      Duncan étudia le port, les navires sans fin qui y étaient entassés, tous, il fut chagriné de voir, avec les bannières de Pandesia, le jaune et le bleu comme une offense à son cœur. Claquant dans le vent était l'emblème de Pandesia – un crâne dans la bouche d'un aigle – rendant Duncan malade. Voir cette grande ville tenue captive par Pandesia était une source de honte pour Duncan, et même dans la nuit noire, ses joues rougirent. Les navires étaient assis béatement, ancrés en toute sécurité, ne s'attendant aucunement à une attaque. Bien sûr. Qui oserait les attaquer? Surtout dans le noir de la nuit et durant une tempête de neige?

      Duncan sentit les yeux de tous ses hommes sur lui, et il savait que son moment de vérité était venu. Ils attendaient tous son commandement fatidique, celui qui allait changer le sort d'Escalon, et assis sur son cheval, le vent hurlant, il sentit son destin monter en lui. Il savait que c'était un de ces moments qui définiraient sa vie et la vie de tous ces hommes.

      « EN AVANT! » gronda-t-il.

      Ses hommes poussèrent des hourras, et comme un seul homme chargèrent vers le port, plusieurs centaines de mètres plus loin. Ils soulevèrent leurs torches dans les airs, et Duncan sentit son cœur claquer dans sa poitrine comme le vent brossait son visage. Il savait que cette mission était une mission suicide mais il savait aussi qu'elle était assez folle pour fonctionner.

      Ils chargèrent à travers la campagne, leurs chevaux galopant si vite que l'air froid leur coupa presque le souffle, et alors qu'ils approchaient du port, ses murs de pierre à peine à une centaine de mètres devant eux, Duncan se prépara pour la bataille.

      « ARCHERS! » cria-t-il.

      Ses archers, chevauchant en rangs derrière lui, enflammèrent la pointe de leurs flèches, attendant son commandement. Ils chevauchèrent et chevauchèrent, leurs chevaux faisant un bruit de tonnerre, les Pandésiens ignorant toujours qu'une attaque venait dans leur direction.

      Duncan attendit qu'ils se soient rapprochés – quarante mètres, puis trente, puis vingt – et enfin il savait que le moment était venu.

      « FAITES FEU! »

      La nuit noire fut soudainement éclairée par des milliers de flèches enflammées, naviguant en de hauts arcs dans l'air, coupant à travers la neige, faisant leur chemin vers les dizaines de navires pandésiens ancrés dans le port. Une par une, comme des lucioles, elles trouvèrent leurs cibles, atterrissant sur les longues voiles pandésiennes.

      Il ne fallut que quelques moments pour que les navires s'enflamment, les voiles et puis les navires tous en flammes, le feu se propageant rapidement dans le port venteux.

      « ENCORE! » cria Duncan.

      Salve après salve, les flèches enflammées tombaient comme des gouttes de pluie partout sur la flotte pandésienne.

      La flotte était, au début, tranquille dans la nuit, les soldats tous endormis, donc sans méfiance. Les Pandésiens étaient devenus, Duncan réalisa, trop arrogants, trop complaisants, ne pouvant possiblement soupçonner une attaque de ce genre.

      Duncan ne leur donna pas le temps de se rallier; enhardi, il galopa de l'avant, s'approchant du port. Il mena ses hommes jusqu'au mur de pierre bordant le port.

      « TORCHES! » cria-t-il.

      Ses hommes chargèrent jusqu'à la rive, soulevèrent leurs torches bien haut, et avec un grand cri, suivirent l'exemple de Duncan et lancèrent leurs torches sur les navires les plus proches d'eux. Leurs lourdes torches atterrirent comme des gourdins sur le pont, frappant le bois remplissant l'air, comme des dizaines d'autres navires s'enflammaient.

      Les quelques soldats pandésiens en service remarquèrent trop tard ce qui se passait, se retrouvant pris dans une vague de flammes, criant et sautant par-dessus bord.

      Duncan savait que c’était seulement une question de temps avant que le reste des Pandésiens ne se réveillent.

      « CORS! », hurla-t-il.

      Les cors furent sonnés tout le long des rangs, le vieux cri de ralliement d'Escalon, les courtes rafales, qu'il le savait, Seavig reconnaîtrait. Il espérait que cela le réveillerait.

      Duncan descendit de son cheval, tira son épée et se précipita vers le mur du port. Sans hésiter, il sauta par-dessus le muret de pierres et sur le navire en flammes, ouvrant la voie comme il chargeait. Il devait terminer les Pandésiens avant qu'ils puissent se rallier.

      Anvin et Arthfael chargeaient à ses côtés et ses hommes les rejoignirent, tous poussant un grand cri de bataille comme ils jetaient leur vie aux quatre vents. Après tant d'années de soumission, leur jour de vengeance était venu.

      Les Pandésiens étaient enfin réveillés. Les soldats commençaient à émerger des ponts inférieurs, sortant comme des fourmis, toussant à cause de la fumée, hébétés et confus. Ils aperçurent Duncan et ses hommes, et ils tirèrent leurs épées et chargèrent. Duncan se retrouva confronté à un flot d'hommes – cependant, il ne broncha pas; au contraire, il attaqua.

      Duncan chargea de l'avant et se baissa comme le premier homme visait sa tête, puis se releva et poignarda l'homme dans l'intestin. Un soldat sabra en direction de son dos et Duncan se retourna en un éclair et bloqua le coup – puis fit virevolter l'épée du soldat et le poignarda dans

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