Le Réveil Du Vaillant. Morgan Rice

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Le Réveil Du Vaillant - Morgan Rice Rois et Sorciers

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respira profondément – elle ne céderait pas si vite.

      « Je veux me battre à tes côtés », insista-t-elle. « Je peux t'aider. »

      « Tu m'aideras », dit-il, « en allant là où on a besoin de toi. J'ai besoin que tu sois avec lui. »

      Elle fronça les sourcils, essayant de comprendre.

      « Mais pourquoi? » demanda-t-elle.

      Il resta silencieux pendant un long moment, jusqu'à ce qu'il soupire.

      « Tu possèdes … » commença-t-il, « … des habilités que je ne comprends pas. Des habilités dont nous aurons besoin pour gagner cette guerre. Des habilités que seul ton oncle saura encourager. »

      Il tendit la main et tint son épaule d'une manière significative.

      « Si tu veux nous aider », ajouta-t-il, « si tu veux aider notre peuple, c'est l'endroit où on a besoin de toi. Je n'ai pas besoin d'un autre soldat – j'ai besoin des talents uniques que tu as à offrir. Des habilités que personne d'autre n'a. »

      Elle vit le sérieux de son regard et bien qu'elle se sentît misérable à la perspective d'être incapable de se joindre à lui, elle ressentit un certain réconfort à ses mots – avec un sens aigu de la curiosité. Elle se demandait à quelles habilités il faisait allusion, et se demandait qui pouvait être son oncle.

      « Vas et apprends ce que je ne peux pas t'apprendre », ajouta-t-il. « Reviens plus forte. Et aide-moi à gagner. »

      Kyra le regarda droit dans les yeux, et elle sentit le respect, la chaleur retournant, et elle commença à se sentir à nouveau restaurée.

      « Ur est un long voyage », ajouta-t-il. « Un bon trois jours à cheval vers l'ouest et le nord. Tu devras traverser Escalon seule. Il va te falloir chevaucher rapidement, furtivement et éviter les routes. L'histoire de ce qui s'est passé ici va bientôt se répandre et les seigneurs pandésiens seront furieux. Les routes seront dangereuses – reste dans les bois. Dirige-toi vers le nord, trouve la mer et garde-la en vue. Elle sera ta boussole. Suis son littoral et tu trouveras Ur. Reste à l'écart des villages, reste à l'écart des gens. Ne t'arrête pas. Ne dis à personne où tu vas. Ne parle à personne. »

      Il l'attrapa fermement par les épaules et ses yeux s'obscurcirent avec urgence, l'effrayant.

      « Comprends-tu ce que je dis? » implora-t-il. « C'est un voyage dangereux pour tout homme – encore plus pour une fille seule. Je ne peux me passer de personne pour t'accompagner. J'ai besoin que tu sois assez forte pour faire cela toute seule. L'es-tu? »

      Elle pouvait entendre la peur dans la voix de son père, l'amour d'un père déchiré, et elle hocha la tête, sentant de la fierté qu'il lui confia une telle quête.

      « Je le suis, mon père », dit-elle fièrement.

      Il l'étudia, puis finalement hocha la tête, comme s'il était satisfait. Lentement, ses yeux se remplirent de larmes. »

      « De tous mes hommes », dit-il, « de tous ces guerriers, tu es celle dont j'ai le plus besoin. Pas tes frères, et même pas mes soldats de confiance. Tu es la seule, la seule, qui peut gagner cette guerre. »

      Kyra se sentait confuse et submergée; elle ne comprenait pas bien ce qu'il voulait dire. Elle ouvrit la bouche pour lui demander quand soudain, elle sentit un mouvement approcher.

      Elle se retourna pour voir Baylor, le maître de la cavalerie de son père, s'approchant avec son sourire habituel. Un homme court, avec un surplus de poids, des sourcils épais et des cheveux fins, il s'approcha d'eux avec son aplomb habituel et lui sourit, puis regarda son père, comme s'il attendait son approbation.

      Son père hocha la tête, et Kyra se demanda ce qui se passait, comme Baylor se tournait vers elle.

      « On me dit que tu pars en voyage », dit Baylor de sa voix nasale. « Pour cela, tu auras besoin d'un cheval. »

      Kyra fronça les sourcils, confuse.

      « J'ai un cheval », répondit-elle, regardant le beau cheval qu'elle avait monté pendant la bataille avec les hommes du Seigneur, attaché de l'autre côté de la cour.

      Baylor sourit.

      « Ce n'est pas un cheval », dit-il.

      Baylor regarda son père et son père hocha la tête, et Kyra essaya de comprendre ce qui se passait.

      « Suis-moi », dit-il, et sans attendre, il se retourna soudainement et s'éloigna en direction des écuries.

      Kyra le regarda partir, confuse, puis regarda à son père. Il hocha la tête en réponse.

      « Suis-le », dit-il. « Tu ne le regretteras pas. »

*

      Kyra traversa la cour enneigée avec Baylor, rejointe par Anvin, Arthfael et Vidar, se dirigeant avidement vers les écuries de pierres dans la distance. Comme elle marchait, Kyra se demanda ce que Baylor avait voulu dire, se questionnant au sujet de ce cheval qu'il avait à l'esprit pour elle. Dans son esprit, un cheval n'était pas très différent d'un autre.

      Comme ils approchaient de la large étable de pierres, au moins une centaine de mètres de long, Baylor se tourna vers elle, ses yeux écarquillés de plaisir.

      « La fille de Notre Seigneur aura besoin d'un beau cheval pour l'emmener partout où elle va. »

      Le cœur de Kyra s'accéléra; elle n'avait jamais reçu un cheval de Baylor avant, un honneur habituellement réservé uniquement pour les guerriers distingués. Elle avait toujours rêvé d'en avoir un quand elle serait assez vieille, et quand elle l'aurait mérité. C'était un honneur que même ses frères plus âgés n'avaient pas reçu.

      Anvin hocha la tête fièrement.

      « Tu l'as mérité », dit-il.

      « Si tu peux faire face à un dragon », ajouta Arthfael avec un sourire, « tu peux très certainement te charger d'un cheval de maître. »

      Comme ils se rapprochaient des écuries, une petite foule commença à se rassembler, se joignant à eux comme ils marchaient, les hommes faisant une pause dans leur collecte d'armes, clairement curieux de voir où on la menait. Ses deux frères aînés, Brandon et Braxton, se joignirent à eux, aussi, regardant Kyra sans un mot, de la jalousie dans leurs yeux. Ils regardèrent rapidement dans une autre direction, trop fiers, comme d'habitude, pour la reconnaître, et encore moins lui offrir un éloge sous quelques formes que ce soit. Elle, malheureusement, n'attendait rien d'autre d'eux.

      Kyra entendit des pas et regarda par-dessus son épaule, heureuse de voir son amie Dierdre la rejoindre, aussi.

      « J'ai entendu dire que tu partais », dit Dierdre venant à côté d'elle.

      Kyra marchait à côté de sa nouvelle amie, réconfortée par sa présence. Elle repensa à leur temps ensemble dans la cellule du gouverneur, toutes les souffrances qu'elles avaient endurées, s'échappant, et elle sentit un lien instantané avec elle. Dierdre avait traversé un enfer pire que ce qu'elle-même avait enduré, et comme elle l'étudiait, des cercles noirs sous ses yeux, une aura de souffrance et de tristesse subsistant encore autour d'elle, elle se demanda ce qui allait devenir d'elle. Elle ne pouvait pas la laisser seule dans ce fort, comprit-elle. Avec l'armée se dirigeant

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