Le médecin malgré lui. Жан-Батист Мольер
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Est-ce là votre affaire?
Vous avez raison.
Voyez un peu cet impertinent qui veut empêcher les maris de battre leurs femmes!
Je me rétracte.
Qu'avez-vous à voir là-dessus?
Rien.
Est-ce à vous d'y mettre le nez?
Non.
Mêlez-vous de vos affaires.
Je ne dis plus mot.
Il me plaît d'être battue.
D'accord.
Ce n'est pas à vos dépens.
Il est vrai.
Et vous êtes un sot de venir vous fourrer où vous n'avez que faire.
(Il passe ensuite vers le mari, qui pareillement lui parle toujours en le faisant reculer, le frappe avec le mime bâton et le met en fuite. Il dit à la fin:)
Compère, je vous demande pardon de tout mon cœur; faites, rossez, battez comme il faut votre femme; je vous aiderai, si vous le voulez.
Il ne me plaît pas, moi.
Ah! c'est une autre chose.
Je la veux battre si je le veux, et ne la veux pas battre si je le ne veux pas.
Fort bien.
C'est ma femme, et non pas la vôtre.
Sans doute.
Vous n'avez rien à me commander.
D'accord.
Je n'ai que faire de votre aide.
Très volontiers.
Et vous êtes un impertinent de vous ingérer des affaires d'autrui. Apprenez que Cicéron dit qu'entre l'arbre et le doigt il ne faut point mettre l'écorce.6
(Ensuite, il revient vers sa femme, et lui dit en lui pressant la main:)
O ça, faisons la paix nous deux. Touche là.
Oui! après m'avoir ainsi battue.
Cela n'est rien. Touche.
Je ne veux pas.
Hé?
Non.
Ma petite femme!
Point.
Allons, te dis-je.
Je n'en ferai rien.
Viens, viens, viens.
Non, je veux être en colère.
Fi! c'est une bagatelle; allons, allons.
Laisse-moi là.
Touche, te dis-je.
Tu m'as trop maltraitée.
Eh bien, va, je te demande pardon; mets là ta main.
Je te pardonne; (elle dit le reste bas) mais tu le payeras.
Tu es une folle de prendre garde à cela. Ce sont petites choses qui sont de temps en temps nécessaires dans l'amitié; et cinq ou six coups de bâton, entre gens qui s'aiment, ne font que ragaillardir l'affection. Va, je m'en vais au bois, et je te promets aujourd'hui plus d'un cent de fagots.
SCÈNE III
Va, quelque mine que je fasse, je n'oublie pas mon ressentiment, et je brûle en moi-même de trouver les moyens de te punir des coups que tu me donnes. Je sais bien qu'une femme a toujours dans les mains de quoi se venger d'un mari; mais c'est une punition trop délicate pour mon pendart. Je veux une vengeance qui se fasse un peu mieux sentir, et ce n'est pas contentement pour l'injure que j'ai reçue.
SCÈNE IV
Parguenne! j'avons pris là tous deux une gueble de commission; et je ne sai pas, moi, ce que je pensons attraper.
Que veux-tu, mon pauvre nourricier? il faut bien obéir à notre maître; et puis nous avons intérêt l'un et l'autre à la santé de sa fille, notre maîtresse; et sans doute son mariage, différé par sa maladie, nous vaudroit quelque récompense. Horace, qui est libéral, a bonne part aux prétentions qu'on peut avoir sur sa personne, et, quoi-qu'elle ait fait voir de l'amitié pour un certain Léandre, tu sais bien que son père n'a jamais voulu consentir à le recevoir pour son gendre.
rêvant à part elle.
Ne puis-je point trouver quelque invention pour me venger?
Mais quelle fantaisie s'est-il boutée là dans la tête, puisque les médecins y avont tous pardu leur latin?
On trouve quelquefois, à force de chercher, ce qu'on ne trouve pas d'abord; et souvent, en de simples lieux…
Oui, il faut que je m'en venge à quelque prix que ce soit: ces coups de bâton me reviennent au cœur, je ne les saurois digérer, et… (Elle dit tout ceci en rivant, de sorte que, ne prenant pas garde à ces deux hommes, elle les heurte en se retournant, et leur dit:) Ah! Messieurs! je vous demande pardon, je ne vous voyois pas, et cherchois dans ma tête quelque chose qui m'embarrasse.
Chacun a ses soins dans le monde, et nous cherchons aussi ce que nous voudrions bien trouver.
Seroit-ce quelque chose où je vous puisse aider?
Cela se pourroit faire; et nous tâchons de
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12, 4.
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18, 15.
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