Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. I. Чарльз Диккенс

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Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. I - Чарльз Диккенс

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jeu doit être bien échauffant dans un pareil climat! fit observer M. Pickwick.

      – Échauffant? Dites brûlant! grillant! dévorant! Un jour, je jouais un seul guichet contre mon ami le colonel sir Thomas Blazo, à qui ferait le plus de points. Jouant à pile ou face qui commencera, je gagne: sept heures du matin: six indigènes pour ramasser les balles. Je commence. Je renvoie toutes les balles du colonel. Chaleur intense! Les indigènes se trouvent mal. On les emporte. Une autre demi-douzaine les remplace; ils se trouvent mal de même. Blazo joue, soutenu par deux indigènes. Moi, infatigable, je lui renvoie toujours ses balles. Blazo se trouve mal aussi. Enfoncé le colonel! Moi, je ne veut pas cesser. Quanko Samba restait seul. Le soleil était rouge, les crosses brûlaient comme des charbons ardents, les balles avaient des boutons de chaleur. Cinq cent soixante-dix points! Je n'en pouvais plus. Quanko recueille un reste de force. Sa balle renverse mon guichet; mais je prends un bain, et vais dîner.

      – Et que devint ce monsieur… Chose? demanda un vieux gentleman.

      – Qui? Le colonel Blazo?

      – Non, l'autre gentleman.

      – Quanko Samba?

      – Oui, monsieur.

      – Pauvre Quanko! n'en releva jamais, quitta le jeu, quitta la vie, mourut, monsieur!» En prononçant ces mots, l'étranger ensevelit son visage dans un pot d'ale. Mais était-ce pour en savourer le contenu, ou pour cacher son émotion? C'est ce que nous n'avons jamais pu éclaircir. Nous savons seulement qu'il s'arrêta tout à coup, qu'il poussa un long et profond soupir, et qu'il regarda avec anxiété deux des principaux membres du club de Dingley-Dell qui s'approchaient de M. Pickwick, et qui lui disaient:

      «Nous allons faire un modeste repas au Lion bleu. Nous espérons, monsieur, que vous voudrez bien y prendre part, avec vos amis.

      – Et naturellement, dit M. Wardle, parmi nos amis nous comptons monsieur… et il se tourna vers l'étranger.

      – Jingle, répondit cet universel personnage. Alfred Jingle, esquire, de Sansterre.

      – J'accepte avec grand plaisir, dit M. Pickwick.

      – Et moi aussi, cria M. Alfred Jingle en prenant d'un côté le bras de M. Wardle, et, de l'autre, celui de M. Pickwick, et en murmurant à l'oreille de celui-ci:

      – Fameux dîner! froid, mais bon. J'ai lorgné dans la chambre, ce matin: volailles et pâtés, et le reste. Charmantes gens, et polis par-dessus le marché, très-polis.»

      Comme il n'y avait point d'autres préliminaires à arranger, la compagnie traversa le bourg en petits groupes, et un quart d'heure après elle était tout entière assise dans la grande salle du Lion bleu de Muggleton.

      M. Dumkins remplit les fonctions de président, et M. Luffey celles de vice-président.

      Il y eut un grand cliquetis de paroles et d'assiettes, de fourchettes et de couteaux. Trois garçons couraient de tous côtés, et les mets substantiels disparaissaient rapidement. Le facétieux M. Jingle contribuait, au moins comme une demi-douzaine d'hommes ordinaires, à chacune de ces causes de confusion. Lorsque tous les convives eurent mangé autant qu'ils purent, la nappe fut enlevée; des bouteilles, des verres et le dessert furent placés sur la table, et les garçons se retirèrent pour débarrasser, en d'autres termes pour s'approprier tous les restes mangeables ou buvables sur lesquels il leur fut possible de mettre la main.

      Bientôt on n'entendit plus dans la salle qu'un vaste murmure de conversations et d'éclats de rire. Il se trouvait là un petit homme bouffi, qui avait un air de «ne-me-dites-rien, ou-je-vous-contredirai,» et qui jusqu'alors était demeuré fort tranquille. Seulement, lorsque, par accident, la conversation se ralentissait, il regardait autour de lui, comme s'il avait eu envie de dire quelque chose de remarquable, et de temps en temps il faisait entendre une sorte de toux sèche d'une inexprimable dignité. A la fin, pendant un instant de silence comparatif, le petit homme s'écria d'une voix haute et solennelle: «Monsieur Luffey!»

      Tout le monde se tut, et l'individu interpellé répliqua, au milieu d'un profond silence: «Monsieur?»

      «Je désire vous adresser quelques paroles, monsieur, si vous voulez engager ces messieurs à remplir leurs verres.»

      M. Jingle, d'un ton protecteur, s'écria: «Écoutez! écoutez!» et ces paroles furent répétées en chœur par toute la compagnie. Le vice-président prit un air de gravité attentive et dit: «Monsieur Staple?»

      «Monsieur! dit le petit homme en se levant, je désire adresser ce que j'ai à dire à vous et non pas à notre digne président, parce que notre digne président est en quelque sorte, et je puis dire en grande partie, le sujet de ce que j'ai à dire, et je puis dire à… à…

      – A démontrer, suggéra M. Jingle.

      – Oui, à démontrer, reprit le petit homme; je remercie mon honorable ami, s'il veut me permettre de l'appeler ainsi (quatre écoutez! et un certainement de M. Jingle) pour la suggestion. Monsieur, je suis un Dellois, un Dingley-Dellois. (Applaudissements.) Je ne puis réclamer l'honneur d'ajouter une unité au chiffre de la population de Muggleton. Et je l'avouerai franchement, monsieur, je ne désire point cet honneur. Je vous dirai pourquoi, monsieur. (Écoutez!) Je reconnaîtrai volontiers à Muggleton toutes les distinctions, tous les honneurs qu'il peut réclamer; ils sont trop nombreux et trop bien connus pour qu'il soit nécessaire que je les récapitule. Mais, monsieur, tandis que nous nous rappelons que Muggleton a donné naissance à un Dumkins, à un Podder, n'oublions jamais que Dingley-Dell peut se vanter d'avoir produit un Luffey et un Struggles! (Applaudissements tumultueux.) Qu'on ne me croie pas désireux d'obscurcir la gloire des gentlemen que j'ai nommés en premier lieu, monsieur, je leur envie les jouissances qu'ils ont dû ressentir dans cette mémorable journée. (Applaudissements.) Vous connaissez tous, messieurs, la réplique faite à l'empereur Alexandre par un individu qui, pour me servir d'une expression vulgaire, faisait sa tête dans un tonneau: Si je n'étais pas Diogène, je voudrais être Alexandre. Je m'imagine que ces messieurs doivent dire: Si je n'étais pas Dumkins, je voudrais être Luffey; si je n'étais pas Podder, je voudrais être Struggles! (Enthousiasme.) Mais, gentlemen de Muggleton, est-ce seulement à la crosse que vos compatriotes sont remarquables? N'avez-vous jamais entendu citer Dumkins comme un exemple de persévérance? N'avez-vous jamais appris à associer Podder et la propriété? (Grands applaudissements.) En luttant pour vos droits, pour votre liberté, pour vos privilèges, n'avez-vous jamais été réduits, ne fût-ce que pour un instant, au doute et au désespoir? et, quand vous étiez ainsi découragés, le nom de Dumkins n'a-t-il pas ranimé dans votre cœur le feu de l'espérance? Une seule parole de cet homme colossal ne l'a-t-elle pas fait briller avec plus d'éclat que s'il ne s'était jamais éteint? (Grands applaudissements.) Gentlemen, je vous prie d'entourer d'une riche auréole d'applaudissements frénétiques les noms unis de Dumkins et de Podder!»

      Ici le petit homme se tut, et la compagnie commença un tapage de cris, de coups frappés sur la table, qui dura, avec peu d'interruptions, pendant le reste de la soirée. D'autres toasts furent portés. M. Luffey et M. Struggles, M. Pickwick et M. Jingle, furent, chacun à son tour, le sujet d'éloges sans mélange; et chacun à son tour exprima ses remercîments pour cet honneur.

      Enthousiaste comme nous le sommes pour la noble entreprise à laquelle nous nous sommes dévoué, nous aurions éprouvé une inexprimable sensation d'orgueil, nous nous serions cru certain de l'immortalité dont nous sommes privé actuellement, si nous avions pu mettre sous les yeux de nos ardents lecteurs le plus faible compte rendu de ces discours. Comme à l'ordinaire, M. Snodgrass prit une grande quantité de notes, et sans doute nous y aurions puisé les renseignements

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