Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. I. Чарльз Диккенс

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. I - Чарльз Диккенс страница 3

Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. I - Чарльз Диккенс

Скачать книгу

poings préparatoires. Avancez tous les quatre!

      – En voilà une bonne! s'écrièrent une demi-douzaine d'autres cochers: A la besogne, John! et ils se rangèrent en cercle avec une grande satisfaction.

      – Qu'est-ce qu'y a, John? demanda un gentleman, porteur de manches de calicot noir.

      – Ce qu'y a! répliqua le cocher. Ce vieux a pris mon numéro!

      – Je n'ai pas pris votre numéro, dit M. Pickwick d'un ton indigné.

      – Pourquoi l'avez-vous noté, alors? demanda le cocher.

      – Je ne l'ai pas noté! s'écria M. Pickwick, avec indignation.

      – Croiriez-vous, continua le cocher, en s'adressant à la foule; croiriez-vous que ce mouchard-là monte dans mon cabriolet, prend mon numéro, et couche sur le papier chaque parole que j'ai dite?» (Le mémorandum revint comme un trait de lumière dans la mémoire de M. Pickwick.)

      «Il a fait ça? cria un autre cocher.

      – Oui, il a fait ça. Après m'avoir induit par ses vexations à l'attaquer, voilà qu'il a trois témoins tout prêts pour déposer contre moi. Mais il me le payera, quand je devrais en avoir pour six mois! Avancez donc.» Et dans son exaspération, avec un dédain superbe pour ses propres effets, le cocher lança son chapeau sur le pavé, fit sauter les lunettes de M. Pickwick, envoya un coup de poing sous le nez de M. Pickwick, un autre coup de poing dans la poitrine de M. Pickwick, un troisième dans l'œil de M. Snodgrass, un quatrième pour varier dans le gilet de M. Tupman; puis s'en alla d'un saut au milieu de la rue, puis revint sur le trottoir, et finalement enleva à M. Winkle le peu d'air respirable que renfermaient momentanément ses poumons, le tout en une douzaine de secondes.

      «Où y a-t-il un constable? dit M. Snodgrass.

      – Mettez-les sous la pompe, suggéra un marchand de pâtés chauds.

      – Vous me le payerez, dit M. Pickwick respirant avec difficulté.

      – Mouchards! crièrent quelques voix dans la foule.

      – Avancez donc, beugla le cocher, qui pendant ce temps avait continué de lancer des coups de poings dans le vide.»

      Jusqu'alors la populace avait contemplé passivement cette scène; mais le bruit que les pickwickiens étaient des mouchards s'étant répandu de proche en proche, les assistants commencèrent à discuter avec beaucoup de chaleur s'il ne conviendrait pas de suivre la proposition de l'irascible marchand de pâtés. On ne peut dire à quelles voies de fait ils se seraient portés, si l'intervention d'un nouvel arrivant n'avait terminé inopinément la bagarre.

      «Qu'est-ce qu'il y a? demanda un grand jeune homme effilé, revêtu d'un habit vert, et qui sortait du bureau des voitures.

      – Mouchards! hurla de nouveau la foule.

      – C'est faux! cria M. Pickwick avec un accent qui devait convaincre tout auditeur exempt de préjugés.

      – Bien vrai? bien vrai?» demanda le jeune homme, en se faisant passage à travers la multitude, par l'infaillible procédé qui consiste à donner des coups de coude à droite et à gauche.

      M. Pickwick, en quelques phrases précipitées, lui expliqua le véritable état des choses.

      «S'il en est ainsi, venez avec moi, dit l'habit vert, entraînant l'homme illustre et parlant tout le long du chemin. Ici, n° 924, prenez le prix de votre course, et allez vous-en. Respectable gentleman, je réponds de lui. Pas de sottises. Par ici, monsieur. Où sont vos amis? Erreur à ce que je vois. N'importe. Des accidents. Ça arrive à tout le monde. Courage! on n'en meurt pas; il faut faire contre fortune bon cœur. Citez-le devant le commissaire; qu'il mette cela dans sa poche si cela lui va. Damnés coquins! et débitant avec une volubilité extraordinaire un long chapelet de sentences semblables, l'étranger introduisit M. Pickwick et ses disciples dans la chambre d'attente des voyageurs.

      – Garçon! cria l'étranger en tirant la sonnette avec une violence formidable, des verres pour tout le monde; du grog à l'eau-de-vie chaud, fort sucré, et qu'il y en ait beaucoup. L'œil endommagé, monsieur? Garçon, un bifteck cru, pour l'œil de monsieur. Rien comme le bifteck cru pour une contusion, monsieur. Un candélabre à gaz, excellent, mais incommode. Diablement drôle de se tenir en pleine rue une demi-heure, l'œil appuyé sur un candélabre à gaz. La bonne plaisanterie, hein! Ha! ha!» Et l'étranger, sans s'arrêter pour reprendre haleine, avala d'un seul trait une demi-pinte de grog brûlant, puis il s'étala sur une chaise, avec autant d'aisance que si rien de remarquable n'était arrivé.

      M. Pickwick eut le temps d'observer le costume et la tournure de cette nouvelle connaissance, tandis que ses trois compagnons étaient occupés à lui offrir leurs remerciements.

      C'était un homme d'une taille moyenne; mais comme il avait le corps mince et les jambes très-longues, il paraissait beaucoup plus grand qu'il ne l'était en réalité. Son habit vert avait été un vêtement élégant dans les beaux jours des habits à queue de morue; malheureusement, dans ce temps-là, il avait sans doute été fait pour un homme beaucoup plus petit que l'étranger, car les manches salies et fanées lui descendaient à peine aux poignets. Sans égard pour l'âge respectable de cet habit, il l'avait boutonné jusqu'au menton, au hasard imminent d'en faire craquer le dos. Son cou était décoré d'un vieux col noir, mais on n'y apercevait aucun vestige d'un col de chemise. Son étroit pantalon étalait çà et là des places luisantes qui indiquaient de longs services; il était fortement tendu par des sous-pieds sur des souliers rapiécés, afin de cacher, sans doute, des bas, jadis blancs, qui se trahissaient encore malgré cette précaution inutile. De chaque côté d'un chapeau à bords retroussés tombaient en boucles négligées les longs cheveux noirs du personnage, et l'on entrevoyait la chair de ses poignets entre ses gants et les parements de son habit Enfin son visage était maigre et pâle, et dans toute sa personne régnait un air indéfinissable d'impudence hâbleuse et d'aplomb imperturbable.

      Tel était l'individu que M. Pickwick examinait à travers ses lunettes (heureusement retrouvées), et auquel il offrit, en termes choisis, ses remercîments, après que ses trois amis eurent épuisé les leurs.

      «N'en parlons plus, dit l'étranger, coupant court aux compliments, ça suffit. Fameux gaillard, ce cocher, il jouait bien des poings, mais si j'avais été votre ami à l'habit de chasse vert, Dieu me damne! j'aurais brisé la tête du cocher en moins de rien; celle du pâtissier aussi, parole d'honneur!»

      Ce discours tout d'une haleine fut interrompu par le cocher de Rochester, annonçant que le Commodore était prêt à partir.

      «Commodore! murmura l'étranger en se levant: ma voiture, place retenue. Place d'impériale. Payez l'eau-de-vie et l'eau; faudrait changer un billet de cinq livres; il circule beaucoup de pièces fausses, monnaie de Birmingham; connu. Et il secoua la tête d'un air fin.»

      Or, M. Pickwick et ses trois compagnons avaient précisément projeté de faire leur première halte à Rochester. Ils déclarèrent donc à leur nouvelle connaissance qu'ils suivaient la même route, et convinrent d'occuper le siége de derrière de la voiture, où ils pourraient tenir tous les cinq.

      «Allons! haut! dit l'étranger, en aidant M. Pickwick à grimper sur l'impériale, avec une précipitation qui dérangea matériellement la gravité ordinaire du philosophe.

      – Aucun bagage, monsieur? demanda le cocher.

      – Qui? moi? répliqua l'étranger: Paquet de papier gris, voilà! le reste parti par eau; grosses

Скачать книгу