F. Chopin. Ференц Лист

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу F. Chopin - Ференц Лист страница 13

F. Chopin - Ференц Лист

Скачать книгу

style="font-size:15px;">      Le Russe et la Polonaise sont les seuls points de contact entre deux peuples plus antipathiques entre eux que le feu et l'eau, l'un étant fou de la liberté qu'il aime plus que la vie, l'autre étant voué au servage officiel jusqu'à lui donner sa vie. Mais, ce seul point de contact est incandescent, parce que la femme espère toujours inoculer à l'homme le ferment de la bonté, de la pitié, de l'honneur; l'homme espère toujours dénationaliser la femme jusqu'à lui faire oublier la pitié, la bonté, l'honneur. À ce double jeu chacun s'enflamme et, comme on ne se rencontre guère ailleurs, c'est durant la mazoure qu'on épuise toutes ses ressources, ses stratagèmes, ses assauts, ses embuscades et ses silencieuses victoires. Le bal et la danse sont le terrain de ces grandes batailles, dont le succès consiste à se changer en d'heureux préliminaires de paix entre deux belligérants amis, sur les bases de quelque haute rançon et de quelque souvenir ému, qui scintille comme une étoile jamais voilée dans le cœur de l'homme, laissant parfois aussi une reconnaissance toujours bienveillante dans celui de la femme.8

      Là, où les neiges boréales d'Irkutsk, les ensevelissements vivants de Nertschinsk, forment neuf fois sur dix comme l'arrière-fond, l'arrière-pensée d'une conversation engagée par une Polonaise qui effeuille son bouquet entre deux sourires, avec un Russe qui déchire son gant blanc en suivant des yeux un pur profil, un galbe angélique, on plaide en apparence pour soi quand un autre est en cause; les flatteries par contre peuvent devenir des exigences déguisées. Là, c'est la dégradation du rang et de la noblesse9, c'est le knout et la mort, qui attendent peut-être celui qu'une sœur, une fiancée, une amie, une compatriote inconnue, une femme douée du génie de la compassion et de la ruse, ont le pouvoir de perdre ou de sauver durant les fugitives amours de deux mazoures. Dans l'une, ces amours s'ébauchent; la lutte commence, le défi est jeté. Durant les longs a parte

      Конец ознакомительного фрагмента.

      Текст предоставлен ООО «ЛитРес».

      Прочитайте эту книгу целиком, купив полную легальную версию на ЛитРес.

      Безопасно оплатить книгу можно банковской картой Visa, MasterCard, Maestro, со счета мобильного телефона, с платежного терминала, в салоне МТС или Связной, через PayPal, WebMoney, Яндекс.Деньги, QIWI Кошелек, бонусными картами или другим удобным Вам способом.

      1

      On sait de combien de noms glorieux la Pologne a enrichi le calendrier et le martyrologe de l'Église. Rome accorda à l'ordre des Trinitaires, (Frères de la Rédemption), destiné à racheter les chrétiens tombés en esclavage chez les infidèles, le privilège exclusif pour ce pays de porter une ceinture rouge sur leur habit blanc, en mémoire des nombreux martyrs qu'il fournit, principalement dans les établissements rapprochés des frontières, tels que celui de Kamieniec-Podolski.

      2

      On se souvient encore en Angleterre du costume hongrois porté par le prince Nicolas Esterhazy au couronnement de George IV, d'une valeur de plusieurs millions de florins.

      3

      Lorsque les meurtriers de S. Stanislas, évêque de Cracovie, furent jugés, on défendit à leurs descendants de porter dans leur habillement, durant un certain nombre de générations, l'amaranthe, couleur nationale.

      4

      Jadis les primats, les évêques, les prélats, s'associaient à la Polonaise et y occupaient le premier rang durant son premier parcours.

      Les convenances ne permettaient pas qu'on leur enlève la dame en les relayant; on attendait pour cela qu'ayant achevé le tour de la salle, ils la ramènent à sa place avant de s'en séparer. Les dignitaires de l'Église demeuraient alors simples spectateurs, pendant que la promenade se continuait sous leurs yeux. Dans les derniers temps, quand les délicatesses du savoir-vivre propres à ces mœurs toutes particulières s'effacèrent, sous l'influence des contacts sociaux trop fréquents avec les autres nations, quand une plus grande réserve fut imposée au clergé dans tous les pays, les personnages ecclésiastiques s'abstinrent de participer à la danse nationale et même de paraître aux bals qu'elle commençait.

      5

      L'une d'elles, celle en fa majeur, est restée particulièrement célèbre. Elle a été publiée avec une vignette qui représente l'auteur se brûlant la cervelle d'un coup de pistolet, commentaire romanesque qu'on a longtemps pris à tort pour un fait véritable.

      6

      Au trésor des princes Radziwiłł, dans l'ordinal de Nieswirz, on voyait aux temps de sa splendeur douze harnachements incrustes de pierres fines, chacun d'une autre couleur. On y voyait aussi les douze apôtres, de grandeur naturelle, en argent massif. Ce luxe n'étonne point lorsqu'on songe que cette famille, descendante du dernier grand pontife de la Lithuanie, (auquel furent donnés en propriété, quand il embrassa le christianisme, tous les bois et toutes les terres qui avaient été consacrées au culte des dieux païens), possédait encore 800,000 serfs vers la fin du dernier siècle, quoique ses richesses fussent déjà considérablement diminuées. Une pièce non moins curieuse du trésor dont nous parlons et qui subsiste encore, est un tableau représentant Saint Jean-Baptiste entouré d'une banderole avec cet exergue latine: Au nom du Seigneur, Jean, tu seras vainqueur. Il a été trouvé par Jean Sobieski lui-même, après la victoire qu'il remporta sous les murs de Vienne, dans la tente du grand visir Kara-Mustapha et fut donné après sa mort par sa veuve, Marie d'Arquien, à un prince Radziwiłł, avec une inscription de sa main qui indique s

1

On sait de combien de noms glorieux la Pologne a enrichi le calendrier et le martyrologe de l'Église. Rome accorda à l'ordre des Trinitaires, (Frères de la Rédemption), destiné à racheter les chrétiens tombés en esclavage chez les infidèles, le privilège exclusif pour ce pays de porter une ceinture rouge sur leur habit blanc, en mémoire des nombreux martyrs qu'il fournit, principalement dans les établissements rapprochés des frontières, tels que celui de Kamieniec-Podolski.

2

On se souvient encore en Angleterre du costume hongrois porté par le prince Nicolas Esterhazy au couronnement de George IV, d'une valeur de plusieurs millions de florins.

3

Lorsque les meurtriers de S. Stanislas, évêque de Cracovie, furent jugés, on défendit à leurs descendants de porter dans leur habillement, durant un certain nombre de générations, l'amaranthe, couleur nationale.

4

Jadis les primats, les évêques, les prélats, s'associaient à la Polonaise et y occupaient le premier rang durant son premier parcours.

Les convenances ne permettaient pas qu'on leur enlève la dame en les relayant; on attendait pour cela qu'ayant achevé le tour de la salle, ils la ramènent à sa place avant de s'en séparer. Les dignitaires de l'Église demeuraient alors simples spectateurs, pendant que la promenade se continuait sous leurs yeux. Dans les derniers temps, quand les délicatesses du savoir-vivre propres

Скачать книгу


<p>8</p>

Un général russe était chargé de faire exécuter on ne sait plus quelles mesures vexatoires à l'entour du couvent des dominicaines, à Kamieniec, en Podolie. La prieure fut obligée de le voir pour tâcher d'obtenir quelqu'adoucissement à ces rigueurs. Appartenant à une des plus antiques familles de la Lithuanie, elle était encore d'une grande beauté et d'une suavité de manières vraiment fascinante. Le général la vit derrière la grille du parloir et causa longtemps avec elle. Le lendemain il lui fit accorder tout ce qu'elle avait demandé, (sans la prévenir qu'un an après son successeur n'en tiendrait aucun compte), et ordonna à ses soldats de planter un jeune peuplier devant ses fenêtres; personne ne devina ce que pouvait signifier cette fantaisie. Bien des années après, la mère Rose, si bien nommée pour le doux parfum qu'exhalait son âme, le regardait encore avec complaisance; il lui rappelait que le général russe avait trouvé moyen de lui rendre un éternel hommage, en faisant dire à cet arbre qui indiquait sa cellule: To polka.

<p>9</p>

Le Prince Troubetzkoy, revenu des mines de Sibérie où il avait passé vingt ans et n'avait rien perdu de sa fière imprudence, fit mettre sur ses cartes de visite (aussitôt confisquées): Pierre Troubetzkoy, né Prince Troubetzkoy.