Путешествие к центру Земли / Voyage au centre de la Terre. Жюль Верн

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Путешествие к центру Земли / Voyage au centre de la Terre - Жюль Верн Легко читаем по-французски

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nous entrions sur le territoire du Holstein.

      À six heures et demie, la voiture s’arrêta devant la gare ; les nombreux colis de mon oncle, ses volumineux articles de voyage furent déchargés, transportés, pesés, étiquetés, rechargés dans le wagon de bagages, et à sept heures nous étions assis l’un vis-à-vis de l’autre dans le même compartiment. La vapeur siffla, la locomotive se mit en mouvement. Nous étions partis.

      Étais-je résigné ?[43] Pas encore. Cependant l’air frais du matin, les détails de la route rapidement renouvelés par la vitesse du train me distrayaient de ma grande préoccupation.

      Quant à la pensée du professeur, elle devançait évidemment ce convoi trop lent pour lui. Nous étions seuls dans le wagon, mais sans parler. Mon oncle revisitait ses poches et son sac de voyage avec une minutieuse attention. Je vis bien que rien ne lui manquait des pièces nécessaires à l’exécution de ses projets.

      Entre autres, une feuille de papier, pliée avec soin, portait l’entête de la chancellerie danoise[44], avec la signature de M. Christiensen, consul à Hambourg et l’ami du professeur. Cela devait nous donner toute facilité d’obtenir à Copenhague des recommandations pour le gouverneur de l’Islande.

      Trois heures après notre départ, le train s’arrêtait à Kiel, à deux pas de la mer.

      Nos bagages étant enregistrés pour Copenhague, il n’y eut pas à s’en occuper. Cependant le professeur les suivit d’un œil inquiet pendant leur transport au bateau à vapeur. Là ils disparurent à fond de cale.

      À dix heures un quart, les amarres furent larguées, et le steamer Ellenora[45]fila rapidement sur les sombres eaux du grand Belt.

      Au matin nous débarquions à Korsör, petite ville située sur la côte occidentale du Seeland. Là nous sautions du bateau dans un nouveau chemin de fer, qui nous emportait à travers un pays non moins plat que les campagnes du Holstein.

      C’était encore trois heures de voyage avant d’atteindre la capitale du Danemark. Mon oncle n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Dans son impatience, je crois qu’il poussait le wagon avec ses pieds.

      J’espérais que les moyens de transport manqueraient absolument ; mais il n’en fut rien. Une petite danoise, la Valkyrie[46], devait mettre à la voile le 2 juin pour Reykjawik. Le capitaine, M. Bjarne, se trouvait à bord. Son futur passager, dans sa joie, lui serra les mains à les briser.

      « Soyez à bord mardi, à sept heures du matin, » dit M. Bjarne après avoir empoché un nombre respectable de dollars.

      IX

      Le jour du départ arriva. Le 2, à six heures du matin, nos précieux bagages étaient rendus à bord de la Valkyrie. Le capitaine nous conduisit à des cabines assez étroites et disposées sous une espèce de rouffle.

      Quelques instants plus tard, la goélette appareilla et donna à pleine toile dans le détroit[47]. Une heure après, la capitale du Danemark semblait s’enfoncer dans les flots éloignés, et la Valkyrie rasait la côte d’Elseneur. Dans la disposition nerveuse où je me trouvais, je m’attendais à voir l’ombre d’Hamlet errant sur la terrasse légendaire.

      « Quelle sera la durée de la traversée ? demanda mon oncle au capitaine.

      – Une dizaine de jours, répondit ce dernier, soyez tranquille, monsieur Lidenbrock,  nous arriverons. »

      La traversée n’offrit aucun incident remarquable. Je supportai assez bien les épreuves de la mer ; mon oncle, à son grand dépit, et à sa honte plus grande encore, ne cessa pas d’être malade.

      Il ne put donc entreprendre le capitaine Bjarne sur la question du Sneffels, sur les moyens de communication, sur les facilités de transport ; il dut remettre ces explications à son arrivée et passa tout son temps étendu dans sa cabine, dont les cloisons craquaient par les grands coups de tangage. Il faut l’avouer, il méritait un peu son sort.

      En sortant d’une tempête qui força la goélette de fuir à sec de toile[48], on releva dans l’est la balise de la pointe Skagen, dont les roches dangereuses se prolongent à une grande distance sous les flots. Un pilote islandais vint à bord, et, trois heures plus tard, la Valkyrie mouillait devant Reykjawik, dans la baie de Faxa.

      Mon oncle avait hâte d’abandonner sa prison flottante, pour ne pas dire son hôpital. Mais avant de quitter le pont de la goélette, il m’entraîna à l’avant, et là, du doigt, il me montra une haute montagne à deux pointes, un double cône couvert de neiges éternelles.

      « Le Sneffels ! s’écria-t-il, le Sneffels ! »

      Puis, après m’avoir recommandé du geste un silence absolu, il descendit dans le canot qui l’attendait. Je le suivis, et bientôt nous marchions sur le sol de l’Islande.

      Tout d’abord apparut un homme de bonne figure et revêtu d’un costume de général. Ce n’était cependant qu’un simple magistrat, le gouverneur de l’île, M. le baron Trampe en personne. Le professeur remit au gouverneur ses lettres de Copenhague, et il s’établit en danois une courte conversation. Le baron Trampe se mettait entièrement à la disposition du professeur Lidenbrock.

      Un charmant homme, et dont le concours nous devint fort précieux, ce fut M. Fridriksson, professeur de sciences naturelles à l’école de Reykjawik. Sur trois chambres dont se composait sa maison, cet excellent homme en mit deux à notre disposition, et bientôt nous y fûmes installés avec nos bagages.

      « Eh bien, Axel, me dit mon oncle, cela va, et le plus difficile est fait.

      – Comment, le plus difficile ? m’écriai-je.

      – Sans doute, nous n’avons plus qu’à descendre.

      – Si vous le prenez ainsi, vous avez raison ; mais enfin, après avoir descendu, il faudra remonter, j’imagine ?

      – Oh ! cela ne m’inquiète guère ! Voyons ! il n’y a pas de temps à perdre. Je vais me rendre à la bibliothèque. Peut-être s’y trouve-t-il quelque manuscrit de Saknussemm, et je serais bien aise de le consulter.

      – Alors, pendant ce temps, je vais visiter la ville. Est-ce que vous n’en ferez pas autant ?

      – Oh ! cela m’intéresse médiocrement. Ce qui est curieux dans cette terre d’Islande n’est pas dessus, mais dessous. »

      Je sortis et j’errai au hasard.

      S’égarer dans les deux rues de Reykjawik n’eût pas été chose facile.

      La plus longue des deux rues de Reykjawik est parallèle au rivage ; là demeurent les marchands et les négociants ; l’autre rue, située plus à l’ouest, court vers un petit lac, entre les maisons de l’évêque et des autres personnages étrangers au commerce.

      J’eus bientôt arpenté ces voies mornes et tristes ; j’entrevoyais parfois un bout de gazon décoloré, comme un vieux tapis de laine râpé par l’usage, ou bien quelque apparence de verger, dont les rares légumes, pommes

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<p>43</p>

Étais-je résigné ? – Смирился ли я?

<p>44</p>

une feuille de papier, pliée avec soin, portait l’entête de la chancellerie danoise – тщательно сложенный листок бумаги, представлявший собой бланк датского консульства

<p>45</p>

le steamer Ellenora – пароход «Элеонора»

<p>46</p>

la Valkyrie – «Валькирия» (название судна)

<p>47</p>

la goélette appareilla et donna à pleine toile dans le détroit – шхуна отчалила и на всех парусах вошла в залив

<p>48</p>

En sortant d’une tempête qui força la goélette de fuir à sec de toile… – Выйдя из шторма, который вынудил шхуну идти без парусов…