Réaction en Chaîne . Блейк Пирс
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Читать онлайн книгу Réaction en Chaîne - Блейк Пирс страница 7
– Alors, qu’est-ce qui t’amène dans Fredericksburg ?
April se tourna vers lui. Il était agréable à regarder – un homme à la mâchoire volontaire, aux cheveux décoiffés et avec une barbe de trois jours. Il souriait.
– L’école, dit April.
– Un cours d’été ? demanda l’homme.
– Oui, dit April.
Elle n’allait pas lui dire qu’elle avait décidé de sécher les cours. Non pas qu’elle croyait que le type était du genre à la dénoncer à sa mère. Il avait l’air plutôt cool. Peut-être même que ça lui plairait de savoir qu’il aidait April à défier l’autorité parentale. Tout de même, il valait mieux rester discrète.
Le sourire de l’homme se fit malicieux.
– Et qu’est-ce ta mère pense du fait que tu fais du stop ? demanda-t-il.
April s’empourpra, embarrassée.
– Oh, ça ne la dérange pas, dit-elle.
L’homme ricana. Ce n’était pas un rire très agréable. Un détail frappa alors April : il lui avait demandé ce que pensait sa mère, pas ce que pensaient ses parents. Comment avait-il deviné ?
La circulation était assez dense à cette heure de la journée, surtout aux abords de l’école. Cela prendrait un bon moment pour rentrer. April espérait que l’homme ne chercherait pas à faire la conversation. Cela pourrait devenir gênant.
Au bout de quelques pâtés de maison parcourus en silence, l’inconfort de April ne fit que croître. L’homme ne souriait plus. Son expression s’était même franchement assombrie. Elle remarqua que les portes étaient verrouillées. Elle tenta discrètement de presser le bouton de la fenêtre du côté passager. En vain.
La voiture s’engagea derrière une file de véhicules qui attendaient le feu vert pour tourner à gauche. L’homme enclencha à son tour son clignotant. Une soudaine bouffée d’angoisse saisit April.
– Heu… On doit aller tout droit, dit-elle.
L’homme ne répondit pas. Ne l’avait-il pas entendue, tout simplement ? Mais April n’eut pas le courage de répéter. Peut-être qu’il voulait prendre une autre route. Non : April ne pouvait imaginer rejoindre la maison par cette route-là.
Que faire ? Crier à l’aide ? Quelqu’un l’entendrait ? Et si l’homme n’avait réellement pas entendu ce qu’elle lui avait dit ? Et s’il ne lui voulait aucun mal ? Ce serait très embarrassant.
Elle vit alors une silhouette familière remonter le trottoir, son sac renversé sur l’épaule. C’était Brian, son petit ami – enfin, plus ou moins son petit ami. Elle toqua vivement contre la vitre.
A son grand soulagement, Brian tourna la tête et la vit.
– Tu veux monter ? articula-t-elle.
Brian sourit et hocha la tête.
– Oh, c’est mon copain, dit April. On peut s’arrêter pour l’emmener, s’il vous plait ? Il va chez moi, de toute façon.
C’était un mensonge. April ne savait pas où se rendait Brian. L’homme fronça les sourcils et grogna. Cela ne lui faisait pas plaisir. Allait-il s’arrêter ? Le cœur de April battait la chamade.
Brian parlait avec animation au téléphone et attendait. Il regardait la voiture et April fut certaine qu’il avait une bonne image du conducteur. Elle se réjouit d’avoir un témoin potentiel, juste au cas où l’homme aurait eu des projets effroyables.
L’homme scruta Brian. Il vit qu’il parlait au téléphone. Et il vit que Brian le regardait droit dans les yeux.
Sans dire un mot, il déverrouilla les portières. April fit signe à Brian de s’asseoir sur le siège arrière. Celui-ci se glissa à son tour dans le véhicule, refermant la portière au moment où le feu passait au vert. La file de voitures se mit en branle.
– Merci, M’sieur, dit Brian vivement.
La mine renfrognée, l’homme ne répondit pas.
– Il nous ramène chez moi, Brian, dit April.
– Super, répondit Brian.
April se sentit mieux. Si l’homme avait réellement eu de mauvaises intentions, il n’allait quand même pas les kidnapper tous les deux, elle et Brian. A présent, il était obligé de les déposer chez elle.
April se demanda si elle allait devoir parler à sa mère de l’homme et de ses soupçons. Non : cela voudrait dire admettre qu’elle avait séché les cours et qu’elle avait fait du stop. Maman la priverait de sortie.
En plus, pensa-t-elle, le conducteur ne pouvait pas être Peterson.
Peterson était un tueur psychopathe, pas un type normal dans une voiture.
Et puis, après tout, Peterson était mort.
Chapitre 5
L’expression fermée et sombre de Brent Meredith laissait deviner que la demande de Riley ne lui plaisait pas.
– C’est un dossier pour moi, dit-elle. J’ai plus d’expérience avec ce genre de tueurs en série que tout autre agent.
Elle venait de lui décrire l’appel de la police de Reedsport pendant que Meredith l’écoutait, les mâchoires vissées.
Après un long silence, Meredith soupira :
– Je vous l’autorise, dit-il avec réticence.
Riley poussa un soupir de soulagement.
– Merci, Monsieur, dit-elle.
– Ne me remerciez pas, grommela-t-il. Je le fais contre mon gré. Je vous y autorise parce que vous avez les compétences particulières pour résoudre l’enquête. Votre expérience avec ce genre de tueurs est unique. Je vais vous assigner un partenaire.
Un éclair de découragement traversa Riley. Elle savait que travailler avec Bill n’était plus en option, pour le moment, et elle se demanda si Meredith savait pourquoi la tension était apparue entre les deux anciens partenaires autrefois si liés. Bill avait sans doute dit à Meredith qu’il voulait tout simplement travailler plus près de chez lui pour le moment.
– Mais, Monsieur…, commença-t-elle.
– Pas de mais, dit Meredith. Et arrêtez de vous la jouer loup solitaire. Ce n’est pas très intelligent, et c’est contre les règles. Vous avez failli vous faire tuer plus d’une fois. Le règlement, c’est le règlement. Je suis déjà censé vous envoyer en congé, après vos récents incidents, alors n’en rajoutons pas.
– Oui, Monsieur, répondit doucement Riley.
Meredith se frotta le menton, en considérant les différentes possibilités. Il dit :
– L’agent Vargas va travailler