Tous Les Moyens Nécessaires . Джек Марс

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Tous Les Moyens Nécessaires  - Джек Марс Un Thriller Luke Stone

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répondre. Cet appel où il raccrocherait le téléphone, sortirait du lit et quitterait la maison.

      Ils avaient passé une bonne soirée. L'espace de quelques heures, ça avait été comme le bon vieux temps.

      Et maintenant, ça.

      “Luke…” commença-t-elle. Son air renfrogné n'augurait rien de bon. Il savait que ça allait être une discussion difficile.

      Luke sortit du lit et se mit rapidement en mouvement car les circonstances l'exigeaient mais aussi parce qu'il voulait quitter la maison avant que Becca n'organise ses pensées. Il se faufila dans la salle de bains, s'aspergea le visage d'eau et s'examina dans le miroir. Il se sentait éveillé mais ses yeux paraissaient fatigués. Son corps était sec et solide – cette période de congé lui avait permis de s'entraîner au gymnase quatre fois par semaine. Trente-neuf ans, se dit-il. Pas mal.

      À l'intérieur du dressing, il sortit un long coffre verrouillé en acier du haut d'une étagère. De mémoire, il introduisit le code à dix chiffres. Le couvercle s'ouvrit. Il en sortit son Glock neuf millimètres et le glissa dans un étui en cuir à bandoulière. Il se baissa et attacha un petit pistolet calibre 25 à son mollet droit. Il attacha une lame crantée rétractable de 13cm à son mollet gauche. La poignée avait double fonction de coup de poing américain.

      “Je pensais que tu n'allais plus garder d'armes à la maison.”

      Il leva les yeux et Becca était là, à le regarder. Elle portait un peignoir serré autour de sa taille. Ses cheveux étaient tirés en arrière. Ses bras étaient croisés. Ses traits étaient tirés et ses yeux étaient alertes. La femme sensuelle d'il y a quelques heures avait disparu. Disparu depuis longtemps.

      Luke secoua la tête. “Je n'ai jamais dit ça.”

      Il se redressa et commença à s'habiller. Il enfila son pantalon de treillis noir et glissa deux magazines supplémentaires dans ses poches pour le Glock. Il enfila une chemise serrée et attacha le Glock par-dessus. Il glissa les pieds dans des bottines à bout renforcé. Il referma le coffre à armes et le glissa à sa place sur son perchoir en haut d'une étagère du dressing.

      “Et si Gunner trouvait ce coffre?”

      “Je l'ai rangé en hauteur, où il ne peut ni le voir, ni l'atteindre. Même s'il parvenait à l'atteindre, le coffre est verrouillé et je suis le seul à en connaître la combinaison.”

      Un sac avec des vêtement de rechange pour deux jours était suspendu au portant. Il s'en empara. Un autre petit sac rempli d'accessoires de toilette de voyage, de lunettes de lecture, d'un tas de barres énergétiques et d'une demi-douzaine de comprimés Dexedrine traînait sur une des étagères. Il s'en empara également.

      “Toujours prêt, n'est-ce pas, Luke? Avec ton coffre à flingues et tes sacs de vêtements et de drogues, tu es prêt à tout moment, dès que ton pays a besoin de toi, n'est-ce pas?”

      Il respira profondément.

      “Je ne sais pas ce que tu veux que je te dise.”

      “Pourquoi ne dis-tu pas: J'ai décidé de ne pas y aller. J'ai décidé que ma femme et mon fils sont plus importants que mon boulot. Je veux que mon fils ait un père. Je ne veux plus que ma femme se fasse du souci durant des nuits entières, à se demander si je suis mort ou vivant, ou si je vais jamais revenir. Est-ce que tu peux faire ça, s'il-te-plaît?”

      C'est à des moments comme ceux-là qu'il sentait une distance croissante entre eux. Il pouvait presque la visualiser. Becca devenait une minuscule forme dans un vaste désert, disparaissant vers l'horizon. Il voulait la ramener à lui. Il le voulait de tout son coeur mais il ne voyait pas comment. Le boulot n'attendait pas.

      “Papa part à nouveau?”

      Tous les deux rougissèrent. Gunner était en haut des trois marches qui menaient à sa chambre. Durant un instant, Luke manqua d'air en le voyant. Il ressemblait à Christopher Robin dans les livres pour enfants Winnie l'Ourson. Ses cheveux blonds émergeaient en touffes. Il portait un pantalon de pyjama bleu décoré de lunes et d'étoiles jaunes et un t-shirt Walking Dead.

      “Approche, mon petit monstre.”

      Luke déposa ses sacs, se dirigea vers son fils et le prit dans ses bras. Le garçon s'accrocha à son cou.

      “C'est toi le monstre, papa. Pas moi.”

      “D'accord, c'est moi le monstre.”

      “Où vas-tu?”

      “Je dois partir travailler. Peut-être durant un jour ou deux. Mais je serai de retour dès que possible.”

      “Est-ce que maman va te quitter comme elle l'a dit?”

      Luke regarda Gunner à distance. Le garçon grandissait et Luke se rendit compte qu'un jour il ne pourrait plus le tenir dans ses bras. Mais ce jour n'était pas encore arrivé.

      “Écoute-moi. Maman ne va pas me quitter et nous serons tous ensembles pendant encore très très longtemps, OK?”

      “OK, papa.”

      Il disparut en haut des marches et partit vers sa chambre.

      Quand il fut parti, ils se regardèrent fixemement l'un l'autre. La distance entre eux était  moindre maintenant. Gunner était le lien qui les unissait.

      “Luke…”

      Il leva la main et lui dit: “Avant que tu ne dises quoi que ce soit, je veux que tu saches que je t'aime et que j'aime Gunner plus que tout au monde. J'ai envie d'être avec vous deux tous les jours, chaque jour. Je ne pars pas car j'en ai envie. Je n'en ai pas envie. L'idée me fait horreur. Mais cet appel téléphonique cette nuit… la vie de beaucoup de personnes est en jeu. Durant toutes les années où j'ai fait ce boulot, combien de fois suis-je parti comme ça en pleine nuit? Une situation de menace de Niveau Deux n'est arrivée que deux fois. La plupart du temps, c'était du Niveau Trois.”

      Le visage de Becca s'était légèrement adouci.

      “Quel est le niveau de menace cette fois-ci?” demanda-t-elle.

      “Niveau Un.”

      Chapitre 2

      1h57 du matin

      McLean, Virginie – Quartier Général de l'Équipe Spéciale d'Intervention

      “Monsieur?” dit une voix. “Monsieur, nous sommes arrivés.”

      Luke se réveilla en sursaut. Il s'assit. Ils étaient garés devant le portail d'entrée de la piste de décollage de l'hélico. Une pluie fine tombait. Il regarda le chauffeur. C'était un jeune homme avec une coupe en brosse, probablement fraîchement sorti de l'armée. Le jeune homme souriait.

      “Vous vous êtes assoupi, Monsieur.”

      “Oui, on dirait” dit Luke. Le poids de son travail recommença à lui peser. Il avait envie d'être à la maison, au lit avec Becca, mais au lieu de ça il était ici. Il avait envie de vivre dans un monde où il n'y avait pas de meurtriers dérobant des substances radioactives. Il avait envie de dormir et de rêver à des choses agréables. À l'instant présent, il n'arrivait même pas à imaginer à quoi pourraient ressembler ces

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