Un Rite D’Epées . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Un Rite D’Epées - Морган Райс страница 3
Mais il était parti. Il avait lui aussi une dette à payer. Il ne reviendrait pas.
Gwen ferma les yeux et pensa à Thor. Si seulement il avait été là, tout aurait été différent. Si seulement il lui restait une personne en ce monde, une personne qu’elle pourrait aimer, elle aurait eu une raison de vivre… Elle scruta l’horizon, dans l’espoir fou d’apercevoir Thor. Le regard plongé dans les nuages, elle crut entendre le rugissement lointain d’un dragon. C’était si ténu… Sans doute une manifestation de son imagination. Son esprit lui jouait des tours. Il n’y avait pas de dragon dans l’Anneau et Thor était perdu à jamais dans l’Empire. Il ne reviendrait pas.
Des larmes se mirent à couler sur ses joues, comme elle imaginait la vie qui aurait été la leur, comme elle se rappelait combien ils avaient été proches. Elle imagina l’expression de son visage, le son de sa voix, son rire. Elle avait été certaine que rien ne les séparerait, que rien n’empêcherait leur bonheur…
– Thor ! s’écria-t-elle en renversant la tête vers le ciel, en déséquilibre sur le parapet.
Elle pria de toutes ses forces pour son retour.
Mais sa voix se perdit dans le vent. Thor n’était pas là. Il était de l’autre côté du monde.
Gwendolyn saisit l’amulette qu’il lui avait donnée, celle qui lui avait sauvé la vie. Elle l’avait utilisée une fois. Maintenant, l’amulette ne servirait plus.
Gwendolyn promena son regard par-dessus le parapet et vit le visage de son père, nimbé de lumière blanche, souriant.
Elle se pencha, leva un pied par-dessus le précipice, en fermant les yeux pour sentir la brise. Elle hésita un instant entre les deux mondes, entre la mort et la vie, dans un équilibre parfait. La prochaine brise déciderait de son sort.
Thor, pensa-t-elle, pardonne-moi.
CHAPITRE TROIS
Kendrick chevauchait à la tête de l’armée des MacGils et des prisonniers libérés, qui ne cessait de croître, comme tous s’élançaient sur la route en direction de l’est, à la poursuite de Andronicus. Srog, Brom, Atme et Godfrey étaient à ses côtés. Reece, O’Connor, Conven, Elden et Indra les suivaient de près, ainsi que des milliers de guerriers. Les corps des soldats impériaux, calcinés et noircis par le souffle du dragon, ou bien tués par l’Épée de Destinée, jonchaient le sol. Thor les avait décimés, accomplissant à lui seul le travail d’une armée. Kendrick admira les dégâts. Les pouvoirs combinés de Thor, de l’Épée de Destinée et de Mycoples le laissaient sans voix.
Ce retournement de situation l’émerveillait. Quelques jours plus tôt, ils avaient été prisonniers du joug de Andronicus et forcés d’admettre la défaite. Thor, absent. L’Épée, un rêve qui semblait alors inaccessible. Kendrick et ses compagnons avaient été crucifies, abandonnés, et tout espoir avait semblé perdu.
À présent, ils chevauchaient, libres à nouveau, soldats et chevaliers, revigorés par l’arrivée de Thor, et la situation tournait à leur avantage. Il semblait que Mycoples avait été envoyée par les dieux. Une force de destruction descendue du ciel. Silesia s’élevait à nouveau, libérée. Les soldats impériaux, au lieu d’occuper la campagne, jonchaient maintenant le sol aussi loin que portait le regard.
Tout cela était encourageant, mais Kendrick savait qu’un demi million d’hommes les attendaient de l’autre côté des Highlands. Ils avaient été repoussés mais ils étaient encore loin d’être vaincus. Or Kendrick et ses compagnons ne comptaient pas rester les bras croisés à attendre que Andronicus regroupe ses forces et attaque à nouveau. Ils ne comptaient pas non plus lui offrir une chance de fuir. Le Bouclier s’élevait à nouveau autour de l’Anneau et, même en sous nombre, Kendrick et son armée avaient une chance de l’emporter. Andronicus était en fuite et Kendrick était bien décidé à poursuivre sur cette formidable lancée en répétant la première victoire de Thor.
Kendrick jeta un coup d’œil par-dessus son épaule vers les milliers de soldats et d’hommes libres qui chevauchaient avec lui. Il lut la détermination dans leurs regards. Ils avaient connu l’esclavage, goûté l’amertume de la défaite… Ils appréciaient maintenant, et pleinement, leur liberté. Pas seulement pour eux-mêmes, mais également pour leurs familles et leurs épouses. Chacun d’entre eux, rendu amer et audacieux par cette douloureuse expérience, était bien décidé à ne pas laisser Andronicus s’échapper. Comme un seul homme, ils partaient combattre la mort. Sur leur passage, ils libéraient de plus en plus de prisonniers, brisaient leurs chaînes et les intégraient dans leurs rangs. Leur nombre ne cessait de croître.
Kendrick lui-même se remettait encore de son temps passé sur la croix. Son corps n’était plus aussi fort qu’avant et il sentait encore le contact brutal de la corde sur ses chevilles et ses poignets. Il jeta un regard oblique à Srog, Atme et Brom, ses voisins de croix, et vit qu’ils étaient dans le même état. La crucifixion les avait tous affectés Pourtant, ils chevauchaient avec fierté et audace. Rien de mieux que l’occasion de défendre sa vie, l’occasion de se venger, pour oublier ses blessures…
Kendrick se réjouissait également de voir son jeune frère Reece et les autres frères de Légion à ses côtés, enfin de retour de leur quête. Les massacres à Silesia avaient été terribles. Revoir Reece et ses compagnons pansait quelque peu cette blessure. Kendrick avait toujours voulu protéger Reece en grandissant et prendre auprès de lui le rôle d’un deuxième père quand le Roi MacGil avait été trop occupé. Le fait d’être seulement des demi-frères ne les avait pas éloignés l’un de l’autre, au contraire : ils s’aimaient par choix, plus que par obligation. Kendrick ne s’était jamais senti si proche de ses autres frères : Godfrey passait beaucoup de temps à la taverne avec des individus louches et Gareth… Eh bien, Gareth, c’était Gareth. Reece avait été le seul à choisir la carrière des armes, comme Kendrick, et Kendrick n’aurait pas pu être plus fier de lui.
Dans le passé, quand ils avaient eu l’occasion de combattre côte à côté, Kendrick avait ressenti le besoin de veiller sur Reece. Il voyait, à présent, que son frère était devenu un authentique guerrier endurci et qu’il n’avait plus besoin de protection. Il se demanda quelles épreuves Reece avait surmontées dans l’Empire pour devenir si talentueux et si dur… Il avait hâte de s’asseoir tranquillement avec lui pour entendre ses aventures.
Kendrick se réjouissait également du retour de Thor, non seulement parce qu’il les avait libérés, mais également parce qu’il aimait et respectait le jeune homme comme un frère. L’image de ce garçon brandissant l’Épée de Destinée ne quittait plus son esprit. Jamais Kendrick n’aurait cru voir cela de son vivant. Jamais il n’aurait cru voir quelqu’un – n’importe qui – manier l’Épée, et encore moins Thor, son propre écuyer, un humble jeune homme venu d’un village de la périphérie de l’Anneau. Un étranger. Il n’était même pas un MacGil.
Mais était-ce vraiment le cas ?
Kendrick s’interrogeait. Il rappela la Légende à ses souvenirs : seul un MacGil pouvait manier l’Épée. Au fond de lui-même, Kendrick avait toujours espéré qu’il aurait cet honneur. Il avait espéré obtenir de l’Épée la dernière preuve de son héritage, la preuve qu’il était un vrai MacGil et le premier-né de son père. Il avait toujours rêvé que la vie ou les circonstances lui permettraient un jour de tenter sa chance.
Finalement,