La Quête Des Héros . Морган Райс

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La Quête Des Héros  - Морган Райс L'anneau Du Sorcier

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C'était le moment de faire ses preuves. C'était maintenant ou jamais.

      “Je veux rejoindre la Légion !” dit Thor.

      Le soldat avança vers Thor.

      “Vraiment ?”

      Il avait l'air amusé.

      “Et as-tu même atteint ta quatorzième année ?”

      “Oui, sire. Il y a deux semaines.”

      “Il y a deux semaines !

      Le soldat hurla de rire et les hommes derrière eux en firent autant.

      “Dans ce cas, nos ennemis trembleront sûrement en te voyant.”

      Thor sentit qu'il bouillait d'indignation. Il fallait qu'il fasse quelque chose. Il ne pouvait pas laisser l'histoire se terminer comme ça. Le soldat se retourna pour s'éloigner mais Thor ne pouvait l'accepter.

      Thor s'avança et hurla : “Sire ! Vous faites erreur !”

      Un hoquet horrifié parcourut la foule quand le soldat s'arrêta et se retourna lentement une fois de plus.

      Maintenant, il avait l'air renfrogné.

      “Idiot de garçon !”, dit son père en saisissant Thor par l'épaule. “Rentre !”

      “Pas question !” hurla Thor en se dégageant de la main de son père d'une secousse.

      Le soldat avança vers Thor et son père recula.

      “Connais-tu la peine que subissent ceux qui insultent l'Argent ?” dit le soldat d'un ton sec.

      Le cœur de Thor battait la chamade, mais il savait qu'il ne pouvait pas céder.

      “Veuillez lui pardonner, sire”, dit son père. “C'est un jeune enfant et —”

      “Ce n'est pas à vous que je parle”, dit le soldat. D'un regard méprisant, il força le père de Thor à se détourner.

      Le soldat se retourna vers Thor.

      “Réponds-moi !” dit-il.

      Thor avala sa salive, incapable de parler. Ce n'était pas comme ça qu'il avait prévu que ça se passerait.

      “Insulter l'Argent, c'est insulter le Roi lui-même”, dit Thor humblement, récitant ce qu'il avait appris par cœur.

      “Oui”, dit le soldat. “Ce qui signifie que je peux te donner quarante coups de fouet si je veux.”

      “Je ne veux insulter personne, sire”, dit Thor. “Tout ce que je veux, c'est être sélectionné. S'il vous plaît. J'en ai toujours rêvé. S'il vous plaît. Laissez-moi vous rejoindre.”

      Le soldat le regarda et, lentement, son expression s'adoucit. Au bout d'un long moment, il secoua la tête.

      “Tu es jeune, mon garçon. Tu as le cœur fier. Cependant, tu n'es pas prêt. Reviens nous voir quand tu seras sevré.”

      Sur ces mots, il se retourna et partit, énervé, en jetant à peine un coup d'œil aux autres garçons. Il enfourcha rapidement son cheval.

      Thor, abattu, regarda la caravane s'élancer; les soldats partirent aussi vite qu'ils étaient arrivés.

      La dernière chose que Thor vit, c'était ses frères qui, assis à l'arrière de la dernière voiture, le regardaient avec moquerie et désapprobation. On les emmenait sous ses yeux, loin d'ici, vers une vie meilleure.

      En son for intérieur, Thor aurait voulu mourir.

      Quand l'excitation qui l'entourait se dissipa, les villageois retournèrent furtivement chez eux.

      “Tu te rends compte que tu t'es comporté comme un imbécile, idiot de garçon ?” dit le père de Thor d'un ton sec en le saisissant par les épaules. “Tu te rends compte que tu aurais pu gâcher les chances de tes frères ?”

      Thor repoussa violemment les mains de son père et son père recula le bras et le gifla au visage.

      Thor en ressentit la douleur et lança un regard furieux à son père. Pour la première fois, une partie de lui-même voulait rendre le coup à son père. Cependant, il se maîtrisa.

      “Va chercher mes moutons et ramène-les. Maintenant ! Et quand tu reviendras, ne t'attends pas à ce que je t'offre un repas. Tu te coucheras à jeun ce soir et tu réfléchiras à ce que tu as fait.”

      “Je ne reviendrai peut-être pas du tout !” hurla Thor en se retournant et en s'éloignant furieusement vers les collines.

      “Thor !” hurla son père. Quelques-uns des villageois qui étaient restés dans la rue s'arrêtèrent et regardèrent.

      Thor se mit à marcher plus vite, puis à courir. Il voulait s'éloigner de cet endroit autant que possible. Il remarqua à peine qu'il pleurait, que les larmes lui inondaient le visage alors que tous les rêves qu'il avait jamais eus se retrouvaient réduits en morceaux.

      CHAPITRE DEUX

      Thor erra pendant des heures dans les collines, furieux, jusqu'à ce qu'il finisse par choisir une colline et s'y asseye, les bras croisés sur les jambes, et regarde l'horizon. Il regarda les voitures disparaître, regarda le nuage de poussière qui s'attarda pendant des heures.

      Il n'y aurait plus de visites. Maintenant, il était destiné à rester ici, dans ce village, pendant des années, à attendre une autre chance, s'ils revenaient un jour. Si son père le lui permettait. Maintenant, il n'y aurait plus que lui et son père, seuls à la maison, et son père passerait sûrement toute sa colère sur lui. Il continuerait à être le domestique de son père, les années passeraient et il finirait tout comme lui, coincé ici, à vivre une petite vie peu valorisante pendant que ses frères acquerraient gloire et renommée. Il sentait ses veines bouillir d'indignation devant tout ça. Ce n'était pas la vie qu'il était censé vivre. Il le savait.

      Thor se creusa la cervelle pour trouver une solution, un moyen quelconque de changer la situation mais il n'y avait rien à faire. C'était le destin que la vie lui avait imposé.

      Il resta assis plusieurs heures  puis se leva tristement et commença à remonter sur les collines qu'il connaissait, de plus en plus haut. Il se rapprocha inévitablement du troupeau, du tertre élevé. Alors qu'il montait la pente, le premier soleil se coucha dans le ciel et le second atteint son apogée en diffusant une teinte verdâtre. Thor avança en prenant son temps. Il retira sa fronde de sa taille sans réfléchir. La poignée en cuir était usée par des années d'utilisation. Il mit la main dans le sac attaché à sa hanche et palpa sa collection de cailloux, tous plus lisses les uns que les autres, choisis dans les meilleurs ruisseaux. Parfois, il tirait sur des oiseaux; d'autres fois, sur des rongeurs. C'était une habitude qui, au cours des années, était devenue une seconde nature. Au début, il avait raté toutes ses cibles, puis, une fois, il avait touché une cible mouvante. Depuis, il avait appris à bien viser. Maintenant, lancer des cailloux faisait partie de son être et ça l'aidait à libérer un peu de sa colère. Ses frères étaient peut-être capables de transpercer une bûche avec une épée, mais ils n'auraient jamais su toucher un oiseau en vol avec un caillou.

      Sans réfléchir, Thor plaça un caillou dans la fronde, se

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