La maison d’à côté . Блейк Пирс

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La maison d’à côté  - Блейк Пирс Un mystère suspense psychologique Chloé Fine

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Pas du tout, » dit-elle, en soulevant la caisse qu’elle tenait en main et qui portait l’inscription VAISSELLE.

      Steven posa sa caisse et prit la sienne.

      « Viens, on échange, » dit-il en souriant.

      Il souriait beaucoup ces derniers temps. À vrai dire, un sourire avait l’air présent en permanence sur ses lèvres depuis le moment où elle lui avait permis de lui passer une bague de fiançailles au doigt, huit mois plus tôt.

      Ils marchaient ensemble sur le trottoir et Chloé jeta un coup d’œil vers le jardin. Ce n’était pas l’immense jardin dont elle avait toujours rêvé. Dans sa tête, sa maison devait avoir un grand espace ouvert avec des arbres disséminés à l’arrière. Au lieu de ça, ils avaient opté pour une maison dans un quartier tranquille. Mais elle n’avait encore que vingt-sept ans et elle savait qu’elle avait encore le temps. Ils savaient tous les deux que ce n’était pas la maison où ils vieilliraient. Ce qui lui conférait encore plus ce petit quelque chose de spécial. C’était leur première maison, l’endroit où ils vivraient en tant que jeunes mariés – et où ils auraient peut-être leur premier enfant.

      Elle pouvait clairement voir la maison de leurs voisins. Leurs pelouses n’étaient séparées que par une série de grands arbustes. Le pittoresque porche blanc était presque identique au leur.

      « Je sais que c’est l’endroit où j’ai passé l’essentiel de mon enfance, » dit Chloé. « Mais ce n’est plus pareil. J’ai l’impression que c’est une autre ville. »

      « Je peux t’assurer que c’est exactement la même, » dit Steven. « À part peut-être l’un ou l’autre lotissement résidentiel comme celui dont nous sommes aujourd’hui propriétaires. C’est ce bon vieux Pinecrest, dans le Maryland. Assez petit pour que tu rencontres tout le temps des gens que tu n’as pas spécialement envie de voir, mais assez grand pour ne pas devoir rouler pendant une heure pour aller faire tes courses. »

      « Philadelphia me manque déjà. »

      « Pas à moi, » dit Steven. « Plus de supporters des Eagles, plus de trafic, le bonheur ! »

      « Que des bonnes choses, effectivement, » acquiesça Chloé. « Mais il n’empêche… »

      « Attends encore un petit peu, » dit Steven. « Et tu verras comme tu te sentiras très vite chez toi. »

      Chloé aurait voulu que sa grand-mère soit là et qu’elle puisse voir la maison. Chloé était sûre qu’elle serait très fière. Elle serait probablement déjà occupée à faire chauffer le tout nouveau four dans la cuisine et y faire cuire un gâteau pour célébrer cet instant.

      Mais elle était morte deux ans plus tôt, dix mois après que le grand-père de Chloé soit décédé dans un accident de voiture. Ça aurait été très romantique de penser qu’elle était morte de tristesse mais ça n’avait pas été le cas ; ce fut finalement une crise cardiaque qui emporta sa grand-mère.

      Chloé pensa également à Danielle. Juste après le lycée, Danielle avait vécu à Boston pendant quelques années. Il y eut un moment où elle avait craint d’être enceinte, elle avait également été arrêtée à une ou deux reprises, et elle était passée par quelques emplois qui s’étaient soldés par des échecs. Tout ça avait fini par pousser sa sœur à revenir ici même, à Pinecrest, il y a quelques années.

      Quant à Chloé, elle était partie faire ses études à Philadelphia, elle avait rencontré Steven et elle avait commencé à se former pour devenir agent au FBI. Il lui restait quelques cours mais la transition s’était faite en douceur. Baltimore n’était qu’à une demi-heure de route vers l’Ouest et tous ses crédits avaient été transférés sans aucun problème.

      Quand Steven était parvenu à obtenir un poste à Pinecrest, on aurait dit que les étoiles s’alignaient d’elles-mêmes. Bien que Chloé ait toujours blagué sur le fait de ne pas vouloir retourner vivre à Pinecrest, elle avait toujours su au fond d’elle-même qu’elle finirait par y revenir, ne serait-ce que pour quelques années. C’était un sentiment un peu bête mais elle avait l’impression que c’était une dette qu’elle avait envers ses grands-parents. Elle avait grandi en attendant le moment où elle allait enfin pouvoir sortir de cet endroit. Et elle avait l’impression que ses grands-parents avaient pris ça de façon un peu personnelle.

      Puis ils avaient trouvé la maison parfaite et Chloé avait commencé à aimer l’idée de revenir vivre dans une plus petite ville. Pinecrest n’était pas non plus minuscule – une population d’environ trente-cinq mille habitants en faisait une ville de taille respectable.

      Elle était également excitée à l’idée de revoir tôt ou tard Danielle.

      Mais d’abord, ils devaient terminer leur emménagement. Le peu d’affaires qu’ils possédaient étaient emballées dans des caisses empilées à l’arrière du camion de location, qui était actuellement garé de travers dans leur petite allée en béton. Cela faisait maintenant deux heures qu’ils déchargeaient le camion, en faisant des aller-retour entre celui-ci et la maison, avant de commencer à finalement voir le bout, derrière une dernière rangée de caisses.

      Alors que Steven amenait les dernières caisses, Chloé commença à les déballer. C’était un sentiment bizarre de réaliser que tous ces objets venaient de leurs appartements respectifs et qu’ils étaient maintenant déballés pour occuper l’espace qu’ils allaient partager en tant que couple. Mais c’était une sensation agréable et elle regarda d’un œil confiant la bague qui brillait à son doigt.

      Alors qu’elle déballait les caisses, elle entendit quelqu’un frapper à la porte d’entrée – la toute première personne à frapper à leur porte, d’ailleurs. Ce bruit fut suivi par la voix aiguë d’une femme : « Bonjour ? »

      Surprise, Chloé arrêta de déballer ses caisses et se dirigea vers la porte d’entrée. Elle n’était pas certaine de savoir à quoi s’attendre mais ce n’était certainement pas à un visage surgi de son passé. Mais bizarrement, c’est que ce qu’elle trouva de l’autre côté de la porte.

      « Chloé Fine ? » demanda la femme.

      Cela faisait huit ans qu’elle n’avait plus vu ce visage mais Chloé reconnut tout de suite Kathleen Saunders. Elles étaient allées ensemble au lycée. C’était presque surréaliste de la voir là, debout devant sa porte d’entrée. Bien qu’elles n’aient pas été extrêmement proches au lycée, Kathleen était tout de même un peu plus qu’une simple connaissance. Mais voir ce visage surgi de son passé sur le seuil de sa nouvelle maison était tellement surprenant que Chloé en eut un peu le vertige.

      « Kathleen ? » demanda-t-elle. « Qu’est-ce que tu fais là ? »

      « Eh bien, c’est là où je vis, » dit Kathleen, en souriant. Elle avait pris un peu de poids depuis le lycée mais son sourire était toujours le même.

      « Ici ? » demanda Chloé. « Dans ce quartier ? »

      « Oui, à deux maisons d’ici, sur la droite. Je rentrais d’avoir promené mon chien et il m’avait bien semblé que c’était toi. Enfin, toi ou ta sœur. Alors j’ai posé la question au type à l’arrière du camion et il m’a dit de venir te dire bonjour. C’est ton mari ? »

      « Mon fiancé, » dit Chloé.

      «

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