La Femme Parfaite . Блейк Пирс
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Читать онлайн книгу La Femme Parfaite - Блейк Пирс страница 13
“Je vais bien. En fait, j'ai invité quelques dames du quartier chez moi. On prend un café de mi-matinée et je me demandais si vous voudriez vous joindre à nous.”
“Bien sûr”, répondit Jessie, heureuse d'avoir trouvé une excuse pour sortir quelques minutes de la maison.
Elle prit ses clés, ferma la maison et partit avec Kimberly. Quand elles arrivèrent, quatre têtes se tournèrent dans leur direction. Aucun des visages ne parut familier à Jessie. Kimberly présenta tout le monde et emmena Jessie à la cafetière.
“Elles ne s'attendent pas à ce que vous vous souveniez de leur nom”, murmura-t-elle en leur versant deux tasses. “Détendez-vous. Elles ont toutes connu ça.”
“Ça me soulage”, avoua Jessie. “J'ai tant de choses qui se bousculent dans ma tête ces jours-ci que j'ai du mal à me souvenir de mon propre nom.”
“C'est tout à fait compréhensible”, dit Kimberly, “mais je devrais vous avertir que je leur ai dit que vous alliez devenir profileuse au FBI, donc, elles poseront peut-être quelques questions à ce sujet.”
“Oh, je ne travaille pas pour le FBI. Je n'ai même pas encore obtenu mon diplôme.”
“Croyez-moi, ça n'a aucune importance. Elles pensent toutes que vous êtes une vraie Clarice Starling. Il y en aura au moins trois qui vous parleront de tueurs en série.”
Kimberly était en-dessous de la réalité.
“Êtes-vous assise dans la même pièce que ces hommes ?” demanda une femme du nom de Caroline avec des cheveux si longs que certaines mèches lui atteignaient les fesses.
“Ça dépend des règles de l’établissement”, répondit Jessie, “mais je n'en ai interviewé aucun sans qu'une profileuse ou enquêtrice confirmée soit avec moi et dirige l'interrogatoire.”
“Est-ce que les tueurs en série sont aussi intelligents qu'ils le paraissent dans les films ?” demanda avec hésitation une femme timide du nom de Josette.
“Je n'en pas interrogé assez pour vous le dire avec certitude”, lui dit Jessie, “mais, si je me fie à la documentation et mon expérience personnelle, je dirais que non. La plupart de ces hommes, car ce sont presque toujours des hommes, ne sont pas plus intelligents que vous ou moi. Certains échappent longtemps à la justice parce que certaines enquêtes sont mal menées. Certains réussissent à ne pas se faire capturer parce qu'ils choisissent des victimes qui n'intéressent personne : des prostituées, des personnes sans domicile fixe. Il faut un certain temps pour remarquer la disparition de ces gens-là et, parfois, les meurtriers ont tout simplement de la chance. Quand j'obtiendrai mon diplôme, mon travail sera de m'assurer qu'ils aient moins de chance.”
Les femmes l'assaillirent poliment d'une volée de questions, apparemment peu intéressées par le fait qu'elle n'avait même pas encore son diplôme et qu'elle avait encore moins étudié un cas officiel de profilage.
“Donc, en fait, vous n'avez jamais résolu d'enquête ?” demanda une femme particulièrement curieuse du nom de Joanne.
“Pas encore. Dans les faits, je suis juste une étudiante. Ce sont les pros qui s'occupent des cas réels. En parlant de professionnels, qu'est-ce que vous faites ?” demanda-t-elle en espérant diriger l'attention vers quelqu'un d'autre.
“Autrefois, j'étais dans le marketing”, dit Joanne, “mais c'était avant la naissance de Troy. Il m'occupe beaucoup, ces jours-ci. C'est un travail à temps plein.”
“C'est sûr. Est-ce qu'il est en train de faire la sieste quelque part, maintenant ?” demanda Jessie en cherchant autour d'elle.
“Probablement”, dit Joanne, jetant un coup d’œil à sa montre, “mais il va bientôt se réveiller et avoir faim. Il est à la crèche.”
“Oh”, dit Jessie avant de formuler sa question suivante aussi délicatement que possible. “Je croyais que la plupart des enfants que l'on mettait en crèche avaient des mamans qui travaillaient.”
“Oui”, dit Joanne, que la question ne semblait pas avoir offensée, “mais ils sont si bons là-bas que je ne pouvais pas ne pas l'y inscrire. Il n'y va pas tous les jours mais, comme les mercredis sont difficiles, en général, je l'y emmène. Les mi-semaines sont difficiles, n'est-ce pas ?”
Avant que Jessie ait pu répondre, la porte du garage s'ouvrit et un homme costaud d'environ trente ans avec une tignasse rousse mal coiffée entra brusquement dans la pièce.
“Morgan !” s'exclama joyeusement Kimberly. “Que fais-tu à la maison ?”
“J'ai laissé mon rapport dans le bureau”, répondit-il. “Ma présentation est dans vingt minutes. Donc, je ne pourrai pas rester longtemps.”
Morgan, qui semblait être le mari de Kimberly, n'avait pas du tout l'air étonné de voir une demi-douzaine de femmes dans son salon. Il traversa rapidement le groupe qu'elles formaient en leur offrant des salutations collectives. Joanne se pencha vers Jessie.
“Il est plus ou moins ingénieur”, dit-elle à voix basse comme si c'était une sorte de secret.
“Chez qui ? Un des entrepreneurs de la défense ?” demanda Jessie.
“Non, pour un groupe d'agences immobilières.”
Jessie ne comprenait pas pourquoi cela méritait une telle discrétion mais décida ne pas le demander. Quelques moments plus tard, Morgan réapparut dans le salon, aussi pressé qu'avant, avec une rame de papier en main.
“Content de vous voir, mesdames”, dit-il. “Désolé mais je ne peux pas rester. Kim, n'oublie pas que j'ai une réunion au club ce soir et que je rentrerai tard.”
“OK, mon amour”, dit sa femme en le poursuivant pour l'embrasser, après quoi il ressortit hâtivement par la porte.
Quand il fut parti, Kimberly retourna au salon, encore émue par cette visite inattendue.
“Il se déplace avec tant de détermination qu'on croirait que c'est lui qui est profileur criminel ou quelque chose de ce genre.”
Le commentaire fit éclater de rire le groupe entier. Jessie sourit mais elle ne comprenait pas exactement ce qui était si drôle.
*
Une heure plus tard, elle était de retour dans son propre salon et essayait de trouver assez d'énergie pour ouvrir la caisse qui se trouvait devant elle. Tout en coupant prudemment le ruban adhésif, elle repensa à la pause café. Il y avait quelque chose qui lui semblait bizarre mais elle ne voyait pas vraiment quoi.
Kimberly était adorable. Jessie l'aimait vraiment et appréciait surtout les efforts qu'elle déployait pour l'accueillir dans le quartier. Quant aux autres femmes, elles étaient toutes gentilles et avenantes, bien qu'un peu fades. Cependant, leurs interactions avaient quelque chose de … mystérieux, comme si elles partageaient toutes une sorte de secret dont Jessie était exclue.
Une partie d'elle-même pensait qu'elle était paranoïaque de soupçonner une telle chose. Ce n'était pas la