L’ombre du mal . Блейк Пирс
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Читать онлайн книгу L’ombre du mal - Блейк Пирс страница 7
Keri s’éclaircit la gorge et, à présent sûre de se maîtriser, prit de nouveau part à la conversation : « Et qui est cette amie que Sarah devait rencontrer ?
— Elle s’appelle Lanie Joseph, dit Mariela. Sarah était amie avec elle à l’école primaire, mais quand on a déménagé ici, elles ont perdu le contact. Franchement, j’aurais préféré qu’elles ne le reprennent pas.
— Qu’est ce que vous voulez dire ? » demanda Keri.
Comme Mariela hésitait, Ed choisit d’intervenir.
« Nous habitions dans le sud de Culver City. Ce n’est pas loin d’ici, mais c’est un quartier beaucoup plus pauvre. Les rues sont plus miteuses, et les enfants aussi. Lanie a toujours eu quelque chose qui nous mettait mal à l’aise, même quand elle était petite. Ça a empiré. Je ne veux pas juger, mais je pense qu’elle est sur la mauvaise pente.
— On a mis de côté tout ce qu’on a pu », intervint Mariela, manifestement gênée de médire devant des étrangers. « Le jour où Sarah est entrée au collège, on a déménagé ici. Nous avons acheté cette maison juste avant que le marché ne grimpe en flèche. La maison est petite, mais on n’aurait jamais pu l’acheter aujourd’hui. C’était difficile même à l’époque. Mais Sarah avait besoin de prendre un nouveau départ, avec des enfants différents.
— Donc elles se sont perdues de vue, insista Ray avec douceur. Comment se fait-il qu’elles se soient recontactées ?
— Elles se voyaient une ou deux fois par an, mais c’était tout, répondit Ed. Mais Sarah nous a dit que Lanie lui a envoyé un message hier, disant qu’elle voulait vraiment qu’elles se voient, et qu’elle avait besoin d’un conseil. Elle n’a pas dit pourquoi.
— Et évidemment, ajouta Mariela, puisque Sarah est une si gentille fille, si généreuse, elle a accepté sans hésiter. Je me souviens qu’elle m’a dit hier soir qu’elle ne serait pas une bonne amie si elle ne venait pas au secours d’une amie quand elle en a le plus besoin. »
La voix de Mariela se brisa sous le coup de l’émotion. Keri vit Ed serrer sa main dans la sienne. Elle enviait ce couple. Même en ce moment de quasi-panique, ils présentaient un front uni, finissaient mutuellement leurs phrases et se soutenaient émotionnellement. D’une façon ou d’une autre, leur amour et dévotion partagés les empêchaient de sombrer. Keri se souvenait d’une époque où elle pensait que son couple était semblable à cela.
« Est-ce que Sarah vous a dit où elles allaient se rencontrer ? demanda Keri.
— Non, elles n’avaient pas encore décidé à midi. Mais je suis sûre que c’est dans un endroit proche d’ici, peut-être le Howard Hughes Center ou le centre commercial de Fox Hills. Sarah ne conduit pas encore, donc il fallait un endroit facilement accessible en bus.
— Pourriez-vous me fournir quelques photos récentes de Sarah ? » demanda Keri à Mariela. Cette dernière se leva immédiatement pour aller en chercher.
« Est-ce que Sarah est active sur les réseaux sociaux ? demanda Ray.
— Elle est sur Facebook, ainsi qu’Instagram et Twitter, répondit Ed. C’est tout ce que je sais. Pourquoi ?
— Parfois les enfants publient des choses sur leur compte, qui peuvent aider l’enquête. Vous connaissez ses mots de passe ?
— Non, dit Mariela en sortant quelques photos de leurs cadres. Nous n’avons jamais eu de raison de les lui demander. Elle nous montre tout le temps ce qu’elle publie sur ses comptes. On dirait qu’elle ne cache jamais rien. On est même amis sur Facebook. Je n’ai tout simplement jamais ressenti le besoin de demander ce genre de chose. Vous n’avez aucun moyen d’accéder à ses comptes ?
— On peut, expliqua Keri, mais sans les mots de passe, ça prend du temps. Il nous faut un mandat légal. Et pour le moment, on n’a pas de motif raisonnable de se lancer là-dedans.
— Et le GPS éteint ? demanda Ed.
— Ça peut aider le dossier, répondit Keri. Mais pour le moment, tout ce que vous m’avez dit ne représente que des preuves indirectes. Vous avez été convaincants en nous exposant que la situation est inhabituelle, mais sur le papier, un juge ne sera peut-être pas du même avis. Mais ne vous préoccupez pas trop de ça, nous n’en sommes qu’au début. C’est notre boulot, d’enquêter, et je voudrais commencer par me rendre chez Lanie et parler à ses parents. Vous connaissez son adresse ?
— Oui », dit Mariela en tendant les photos de Sarah à Keri, avant de sortir son téléphone et d’y chercher l’adresse. « Mais je me demande si ça sera utile. Le père de Lanie n’est plus dans sa vie et sa mère... se désintéresse d’elle. Mais si vous pensez que ça peut aider, la voici. »
Keri nota l’information et ils se dirigèrent vers la porte. Les Caldwell serrèrent la main de Ray et Keri avec cérémonie, ce qui surprit Keri, après une conversation aussi intime.
Ray et elle étaient à mi-chemin de la voiture lorsqu’Edward Caldwell les interpella pour une dernière question : « Je suis désolé de vous demander ça, mais vous avez dit que nous n’en sommes qu’au début. Ça donne l’impression que ceci sera un long processus. Mais il me semble que dans les enquêtes sur les personnes disparues, les premières vingt-quatre heures sont cruciales. N’est-ce pas ? »
Keri et Ray échangèrent un regard avant de se tourner vers Caldwell. Aucun des deux ne savait comment répondre. Finalement, Ray dit : « Ce n’est pas faux. Mais pour le moment, rien ne nous indique qu’il s’est passé quelque chose de suspect. Et de toute façon, vous nous avez contactés très tôt, ce qui est positif. Je sais que c’est difficile à entendre, mais essayez de ne pas trop vous inquiéter. Je vous promets que nous vous recontacterons. »
Keri et Ray tournèrent les talons et rejoignirent la voiture. Lorsque Keri fut sûre qu’ils ne pouvaient pas les entendre, elle marmonna à voix basse : « Beau mensonge.
— Ce n’était pas un mensonge. Tout ce que j’ai dit était vrai. Elle pourrait revenir à la maison d’une minute à l’autre, et l’affaire serait close.
— Peut-être, concéda Keri. Mais mon instinct me dit que cette affaire-ci ne sera pas si simple. »
CHAPITRE 3
Keri s’installa dans le siège passager pour le trajet vers Culver City. Elle se sermonnait intérieurement, tout en essayant de se rappeler qu’elle n’avait rien fait de mal. Mais la culpabilité l’envahissait à l’idée qu’elle ait pu oublier quelque chose d’aussi simple qu’un jour de vacances scolaires. Même Ray n’avait pu cacher son étonnement.
Elle était en train de perdre de vue la mère qu’elle avait été, et c’était terrifiant. Combien de temps encore avant qu’elle oublie d’autres détails, plus personnels ? Quelques semaines plus tôt, on lui avait donné anonymement un indice qui menait à la photo d’une adolescente. Mais Keri, à sa grande honte, avait été incapable de déterminer si c’était Evie sur la photo.
Il est vrai que cela faisait cinq ans qu’elle n’avait pas vu Evie, et la photo était prise de loin et de mauvaise qualité. Mais le fait qu’elle ne puisse pas immédiatement déterminer si c’était ou non sa fille l’avait secouée. Cette honte