Souverain, Rivale, Exilée . Морган Райс

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Souverain, Rivale, Exilée  - Морган Райс De Couronnes et de Gloire

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des pires blessures. Il ne voulait pas prendre le moindre risque.

      Il resta où il était, haletant. Il avait eu assez de mal à monter toutes ces marches. Après avoir tué un homme, il avait l'impression que ses poumons allaient se rompre sous l'effort, mais il le cacha. Il alla jusqu'au siège d'Irrien et se plaça derrière lui avant les autres.

      “Avez-vous des objections, l'un ou l'autre ?” demanda-t-il à Kas et à Vexa.

      “Seulement contre le sang”, dit Kas, “mais il y a des esclaves pour ce genre de chose, j'imagine.”

      “Salut à la Première Pierre”, dit Vexa sans enthousiasme particulier.

      C'était un moment de triomphe. Plus que ça, c'était le moment qu'Ulren avait travaillé des années pour obtenir. Maintenant qu'il était arrivé, il lui semblait étrange de réellement s'asseoir dans le siège de la Première Pierre, de poser son postérieur sur son granit.

      “Je me suis déjà accaparé les intérêts d'Irrien”, dit Ulren. Il fit un signe de la main vers Borion. “Cela dit, n'hésitez pas prendre ceux de ce garçon.”

      Ils n'hésiteraient pas à le faire. Ulren n'avait aucun doute sur la question. C'était comme ça que se passaient les choses dans cette ville, après tout.

      “Et bien sûr, il nous faudra une nouvelle Quatrième Pierre et une nouvelle Cinquième Pierre”, dit Ulren.

      Cela aurait dû les encourager à monter d'un cran dans la hiérarchie. Pourtant, ils n'en firent rien. Ils gardèrent les sièges pour lesquels ils s'étaient battus, laissant vacant le siège de la Deuxième Pierre. Ulren n'était pas sûr d'aimer ça, même s'il comprenait la peur qui se cachait derrière cette immobilité. Ils n'essayaient pas de lui arracher son nouveau siège mais cela indiquait qu'ils considéraient que tout n'était pas décidé et qu'ils n'allaient pas se soumettre au nouvel ordre.

      Ils attendaient comme il avait lui-même attendu quand Irrien avait accédé au pouvoir pour la première fois.

      Plus que ça, ils se comportaient comme si l'histoire n'était pas finie.

      CHAPITRE SIX

      Stephania s'éveilla à un monde plein d'agonie. L'univers tout entier semblait s'être réduit à une boule de douleur qui s'était logée dans son estomac. Elle avait la sensation d'avoir été déchiquetée … et, de fait, elle l'avait été.

      Cette idée suffit à lui faire pousser un nouveau cri et, cette fois-ci, il n'y eut ni prêtres ni guerriers pour entendre son agonie, seulement le ciel qui s'ouvrait, dégagé, au-dessus d'elle et qu'elle voyait au travers le flou de ses larmes. Ils l'avaient traînée quelque part à l'extérieur et laissée mourir sur place.

      Il lui fallut toute sa force rien que pour lever la tête assez haut pour regarder autour d'elle.

      Quand elle le fit, elle souhaita vite ne pas l'avoir fait. Elle était entourée d'ordures à perte de vue. Il y avait des poteries brisées, des os d'animaux et du verre, entre autres. Tous les détritus de la vie citadine s'étendaient au loin en formant un paysage de désespoir qui semblait n'avoir aucune fin.

      Au même moment, la puanteur l'agressa, fétide et écrasante, semblant remplir l'espace qui l'entourait. La puanteur de la mort y était aussi présente et, alors, Stephania vit les corps, que l'on avait simplement abandonnés comme s'ils n'étaient rien. Au loin, elle pensa apercevoir des feux funéraires mais douta qu'il s'agisse des élégants bûchers que l'on embrasait habituellement aux funérailles. Ces feux ne pouvaient être que des fosses communes en attente d'une série infinie de corps à consumer.

      A présent, Stephania savait où elle était. Elle se trouvait dans le dépotoir au-delà de la ville, où l'on vidait mille tas d'ordures et où les plus pauvres des pauvres récupéraient ce qu'ils pouvaient trouver. En général, les seuls corps qui finissaient ici étaient ceux des gens qui ne pouvaient pas se permettre de s'acheter une tombe ou qui arrivaient là morts, victimes de criminels.

      Stephania retomba en arrière pendant ce qui sembla durer une éternité. Au dessus-d'elle, le ciel formait des vagues. Seule la force de sa volonté l'empêcha de céder et de succomber aux ténèbres qui menaçaient de la consumer. Elle se força lever à nouveau la tête sans tenir compte de la douleur.

      Il y avait des gens qui bougeaient au-dessus des tas d'ordures. Ils portaient des haillons et avaient le visage crasseux. Beaucoup d'entre eux n'étaient guère plus que des enfants. Ils avaient les pieds enveloppés dans des chiffons pour se protéger contre les objets tranchants.

      “A l'aide … à l'aide”, appela Stephania.

      Ce n'était pas qu'elle ait tellement foi en la générosité d'autrui. C'était simplement qu'elle n'avait pas de meilleure possibilité. Après tout ce qui lui était arrivé, elle ne pourrait jamais survivre à cette épreuve sans aide. Ils lui avaient arraché son enfant pour le sacrifier. Ils l'avaient volé !

      Comme appelée par cette pensée, l'agonie se réveilla brusquement dans sa blessure à l'estomac et Stephania hurla. Quand elle avait appelé à l'aide, cela n'avait fait venir aucun des miséreux, mais son hurlement le fit. Ils arrivèrent en marchant d'un pas raide sur les tas d'objets cassés comme s'ils étaient certains que c'était une sorte de piège. Cela dit, ils ne ressemblaient pas à des gens de Felldust. Il semblait que les plus pauvres des pauvres puissent survivre même en temps de guerre sans que leur situation ne change.

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