Une Étreinte Pour Des Héritières . Морган Райс

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Une Étreinte Pour Des Héritières  - Морган Райс Un Trône pour des Sœurs

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J’espère vraiment que ça suffira, dit Sebastian en voyant le brouillard continuer à se lever.

      À présent, ils étaient assez loin de Stonehome pour ne plus voir aucun signe des hommes du Maître des Corbeaux, mais il savait que cela ne signifiait pas grand-chose parce que tous les oiseaux qui volaient à l’horizon pouvaient signaler leur présence à leur maître.

      — Je peux le faire, dit Emeline, qui tendit le bras vers la pierre. Si Asha peut le faire, alors, je —

      Sebastian vit Cora saisir le poignet à Emeline.

      — Pas question. Ça pourrait te tuer.

      Sebastian ne put qu’acquiescer.

      — Si j’avais su qu’Asha continuerait jusqu’à en mourir, je l’aurais arrêtée moi aussi. C’est trop dangereux.

      Il ne prit pas le risque de ramasser la pierre sans se protéger les doigts. Il préféra prendre une pochette à sa ceinture et l’y enfermer sans la toucher, la dissimulant aux yeux du monde. Elle était beaucoup trop puissante pour qu’il la laisse au Maître des Corbeaux.

      — Est-ce qu’on l’enterre ? demanda Cora d’une voix légèrement tremblante en tenant Violette contre elle comme pour protéger le bébé de la vue du corps.

      — On n’a pas le temps, dit Sebastian, détestant être obligé de le dire.

      Il ne voulait pas laisser Asha se faire dévorer par les corbeaux. Il regarda la tourbière.

      — Emeline, aide-moi.

      Il entendit Emeline soupirer.

      — Elle aurait mérité une fin plus noble.

      — C’est mieux que laisser le Maître des Corbeaux se repaître de son pouvoir, dit Sebastian, et je pense que, si elle était encore vivante, elle voudrait que nous allions le plus vite possible. S’échapper est le meilleur moyen de lui rendre honneur.

      Emeline hocha la tête.

      — J’imagine.

      À deux, ils soulevèrent le corps d’Asha, le déposèrent dans la tourbe molle et regardèrent son poids commencer à l’entraîner vers le bas. Sebastian attendit jusqu’à ce qu’elle ait disparu en se souvenant des fois où elle avait aidé à sauver Ashton et en pensant à tout ce qu’il lui devait maintenant pour avoir sauvé sa fille.

      — Il faut qu’on parte, dit finalement Emeline. Je peux nous cacher aux yeux de la magie de nos ennemis, mais cela ne nous protégera pas contre les corbeaux ou les soldats. Il faut qu’on se dépêche.

      Sebastian hocha la tête.

      — Nous allons à Monthys.

      — Nous allons à Monthys, acquiesça Emeline.

      Sebastian ne savait pas ce qu’ils trouveraient quand ils y arriveraient. Il espérait juste qu’il y aurait quelque chose, quoi que ce soit, qui leur permettrait de survivre au Maître des Corbeaux.

      CHAPITRE SEPT

      Sophia ne savait pas quoi faire, quoi dire. Ils avaient passé énormément de temps à chercher leurs parents et, en très peu de temps, ils les avaient perdus définitivement tous les deux. Elle voyait que Kate et Lucas étaient aussi figés qu’elle par le choc de leur mort. Ils ne bougeaient pas et rien n’indiquait qu’ils savaient mieux que Sophia ce qu’il fallait faire.

      Le chagrin arriva lentement, comme s’il avait fallu du temps à Sophia pour commencer à croire en la réalité de cet événement.

      — Je ne peux pas … dit Kate à côté d’elle. Je ne sais pas quoi faire.

      — Je comprends, dit Sophia en la tenant contre elle.

      Lucas les rejoignit et, pour ce qui devait être la première fois depuis qu’elle avait fait sa connaissance, Sophia vit des larmes couler sur ses joues.

      — Si je n’étais jamais venu les retrouver, rien de tout cela ne serait arrivé, dit-il. Le poison ne serait pas entré ici.

      — Mais on ne les aurait jamais retrouvés et on n’aurait jamais fait ta connaissance, dit Sophia.

      Elle ne pouvait pas l’imaginer. Un monde où elle n’aurait jamais rencontré son frère lui paraissait complètement inconcevable.

      Pourtant, elle ressentait la même chose que son frère et sa sœur. Dans leur chagrin, les protections dont ils auraient normalement pu s’entourer s’étaient écroulées et tout leur chagrin formait un amas qui contenait la colère de Kate, le sens du mystère de Lucas et le désir de Sophia, qui aurait voulu connaître ses parents des années plus tôt. Surtout, il y avait le puits profond de tristesse qui semblait engloutir leur monde tant qu’ils se tenaient là.

      Ils étaient encore immobiles quand des silhouettes portant des vêtements en soie couleur arc-en-ciel entrèrent dans la maison de leurs parents et avancèrent vers l’endroit où les trois enfants se tenaient encore blottis les uns contre les autres.

      — Qui êtes-vous ? demanda Sophia.

      Plus directe, Kate s’interposa entre les arrivants et ses parents.

      — Nous ne voulons aucun mal, dit une femme plus petite que Sophia, aux cheveux noirs et à la peau chocolat au lait. Je m’appelle Aia. Lady Christina et Lord Alfred avaient prévu ce moment et effectué des préparations. Si vous avez besoin de passer plus de temps ici, nous attendrons, mais on nous a demandé de dire …

      Elle s’interrompit.

      — On m’a demandé de vous dire qu’ils vous aimaient beaucoup mais que vos tâches ne pouvaient pas attendre, malgré votre chagrin. Ils croient … croyaient en vous et —

      Elle s’arrêta quand l’épée de Kate jaillit de son fourreau.

      — Kate, dit doucement Sophia, je souffre moi aussi. Elle essaie juste de dire ce que nos parents n’ont pas pu nous dire.

      — Je ne veux pas l’entendre, rétorqua Kate.

      À ce moment-là, Sophia sentit l’étendue de la douleur de Kate mais vit aussi qu’elle reculait, se redressait, se préparait.

      — Bien. Faisons-le. Plus vite on partira, plus vite je pourrai tuer l’ordure qui est responsable de tant de malheurs.

      Elle se met en colère pour ne pas à avoir à souffrir, dit Lucas à Sophia par télépathie.

      Sophia aurait voulu que ce soit aussi simple. Elle soupçonnait que Kate se mettait en colère parce que, dans la Maison des Oubliés, tous les sentiments avaient été une faiblesse à exploiter. La colère remplissait les espaces où il n’y avait rien d’autre.

      — Nous avons effectué des préparations pour vous, dit Aia. Si vous êtes vraiment prêts à y aller —

      — Nous le sommes, dit Kate sur un ton qui n’admettait aucun désaccord.

      Une

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