À Tout Jamais, Avec Toi . Sophie Love
Чтение книги онлайн.
Читать онлайн книгу À Tout Jamais, Avec Toi - Sophie Love страница 4
Main dans la main, tous trois montèrent les marches de la véranda vers la porte d'entrée, et Emily les conduisit à l'intérieur.
Chantelle hésita sur le pas de la porte, comme si elle n’était pas certaine d’avoir sa place dans un tel endroit. Elle regarda de nouveau vers Daniel, à la recherche d’encouragement. Il sourit doucement et hocha la tête. Avec hésitation, Chantelle entra et Emily sentit son cœur noué par l'émotion. Elle lutta contre les larmes.
Immédiatement, Emily eut l'impression que Chantelle était ébahie par la maison dans laquelle elle se tenait maintenant. Elle jetait des regards autour d’elle, vers le grand et large escalier avec ses rampes cirées et sa moquette crème, vers le lustre et l'immense bureau d'accueil ancien qui avait été acheté chez Rico. Elle semblait même émerveillée par les œuvres d'art et les photographies dans le couloir. La seule chose à laquelle Emily pouvait comparer cela, c'était l’image d’un enfant entrant dans la maison du Père Noël pour la première fois.
Emily la fit rentrer dans le salon et Chantelle émit un petit cri à la vue du piano.
« Tu peux en jouer si tu veux », l'encouragea Emily.
Chantelle n'avait pas besoin que l’on lui dise deux fois. Elle alla directement jusqu’au vieux piano, qui se trouvait dans l'alcôve de la baie vitrée, et commença à appuyer sur les touches.
Emily sourit à Daniel. « Je me demande si nous n’avons pas une musicienne en herbe entre nos mains. »
Daniel regardait Chantelle presque avec curiosité, comme s'il ne pouvait pas vraiment croire qu'elle existait. Emily se demandait s'il avait déjà eu des contacts avec des enfants avant elle. Elle-même avait gardé les nièces de Ben à d'innombrables occasions, donc moins elle avait un semblant de connaissance. Daniel, de l’autre côté, avait l'air complètement dépassé.
Juste à ce moment-là, Chantelle cessa de jouer. Le bruit de son air discordant avait alerté les chiens que quelqu'un avait ramenés à la maison, et ils avaient commencé à aboyer dans la buanderie.
« Tu aimes les chiens ? », demanda Emily à Chantelle, en décidant qu'il fallait qu’elle prenne l'initiative.
Chantelle hocha la tête avec enthousiasme.
« J'en ai deux », continua Emily. « Rain est le chiot et Mogsy est sa mère. Tu veux les rencontrer ? »
Le sourire de Chantelle s'élargit.
Alors qu'Emily la conduisait dans le couloir, elle sentit la main de Daniel sur son bras.
« Est-ce une bonne idée ? », demanda-t-il à voix basse en se dirigeant vers la cuisine. « Ils ne vont pas l'effrayer ? La mordre ? »
« Bien sûr que non », le rassura Emily.
« Mais on entend tout le temps parler de chiens qui mordent des enfants », marmonna-t-il.
Emily leva les yeux au ciel. « C'est Mogsy et Rain, tu te souviens ? Ce sont les chiens les plus gentils et les plus innocents au monde. »
Ils étaient arrivés à la cuisine et Emily fit un geste à Chantelle pour qu’elle se dirige vers la buanderie. À la seconde où elle ouvrit la porte, les chiens étaient en train de sauter et de leur aboyer dessus. Daniel avait l’air plus que tendu tandis que Rain courait autour de Chantelle alors que Mogsy donnait des coups de patte sur son pull et essayait de la lécher. Mais Chantelle s’amusait comme une folle. Elle éclata de rire.
Les yeux de Daniel s'écarquillèrent de surprise. Emily sut instinctivement que c'était la première fois qu'il entendait Chantelle exprimer autant de bonheur.
« Je pense qu'ils t’aiment », dit Emily à Chantelle avec un sourire. « Nous pouvons les emmener à l'extérieur pour jouer si tu veux. »
Chantelle la regarda avec ses grands yeux bleus. Elle avait l'air aussi heureux qu’un enfant le jour de Noël.
« Vraiment ? », balbutia-t-elle. « Je peux ? »
Emily hocha la tête. « Bien sûr. » Elle donna des jouets pour chiens à Chantelle. « Je vais tous vous regarder depuis la fenêtre. » Elle ouvrit la porte arrière qui menait au jardin et les chiens bondirent dehors. Chantelle hésita un moment, comme si elle était réticente à sortir seule, à franchir son premier petit pas d'indépendance. Mais finalement, elle prit confiance, sortit et jeta une balle pour que les chiens aillent la chercher.
Quand Emily rentra dans la cuisine, Daniel mettait en route une nouvelle cafetière.
« Tu vas bien ? », demanda-t-elle doucement.
Daniel acquiesça. « Je ne suis pas habitué à ça. Mon premier souci est qu’il ne lui arrive rien. Je veux juste l'envelopper dans du coton. »
« Bien sûr que tu le veux », répondit Emily. « Mais il faut que tu lui laisses une certaine indépendance. »
Daniel soupira. « Comment peux-tu être si naturelle à ce sujet ? »
Emily haussa les épaules. « Je ne pense pas que je le suis. J’improvise le moment venu. Elle est parfaitement en sécurité là dehors tant que nous gardons un œil sur elle. »
Elle se pencha contre l'évier de la cuisine et regarda par la grande fenêtre du jardin, où Chantelle courait, les chiens la suivant avec excitation. Mais tandis qu’Emily l’observait, elle fut soudainement frappée de voir combien Chantelle ressemblait à Charlotte à cet âge. Les similitudes étaient troublantes, presque étranges. Cette vue fit ressurgir un autre des souvenirs perdus d'Emily. Elle avait spontanément retrouvé beaucoup de ces souvenirs depuis son emménagement à la maison à Sunset Harbour, et bien que la manière dont ils apparaissaient dans son esprit si brusquement l’étonna, elle chérissait chacun d’eux. Ils étaient comme les pièces d’un puzzle, chacun l'aidant à rassembler une image de son père et la vie qu'ils avaient partagée avant sa disparition.
Dans ce souvenir, Emily se rappela d'avoir une horrible fièvre, peut-être même la grippe. Ils n’étaient une fois encore que tous les trois car maman n'avait pas voulu venir à Sunset Harbour pour le long week-end, donc son père faisait de son mieux pour s'occuper d'elle. Elle se souvint que l'un des amis de son père avait ramené ses chiens et que Charlotte avait pu jouer avec eux, mais Emily était trop malade et avait dû rester à l'intérieur. Elle avait été tellement contrariée d’avoir manqué les chiens que son père l'avait portée jusqu'à la fenêtre – la fenêtre de la cuisine depuis laquelle elle regardait maintenant – pour qu’elle puisse voir.
Emily recula de la fenêtre, le souffle court. Elle réalisa que ses joues étaient humides, qu'elle avait pleuré tout en regardant Chantelle se transformer en Charlotte. Ce n’était pas la première fois qu’Emily avait la forte sensation que l'esprit de Charlotte communiquait avec elle, qu'elle vivait en quelque sorte en Chantelle et adressait un signe à Emily.
Juste alors, Daniel s'approcha d’elle par derrière et l’enveloppa dans ses bras. Il offrait une distraction bienvenue, donc elle laissa retomber sa tête jusqu'à ce qu'elle repose sur sa poitrine.