L’Amour Comme Ça . Sophie Love
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Читать онлайн книгу L’Amour Comme Ça - Sophie Love страница 2
Elliot devrait lui donner quelque chose d’un peu moins important cette fois et cela convenait parfaitement à Keira. Elle avait à peine eu le temps de se réadapter à New York, de revoir ses amis et sa mère. Et d’ailleurs, Shane allait venir lui rendre visite dans une semaine et c’était quelque chose qui excitait Keira bien plus que les mondanités.
À ce moment-là, sa sœur aînée, Bryn, entra précipitamment dans le salon, les cheveux en bataille, en sautillant avec une chaussure enfilée, l’autre non.
« Je suis en retard pour le travail », balbutia Bryn. « Pourquoi tu ne m’as pas réveillée ? »
Keira regarda l’heure.
« Parce que c’est sept heures. Tu n’as pas à partir d’ici une heure. » Elle se mit à rire de sa sœur perpétuellement écervelée.
Bryn s’arrêta, jeta un coup d’œil à la pendule, et dut y regarder à deux fois. « Ah ouais. » Elle ôta sa chaussure d’un coup de pied et vint s’asseoir à côté de Keira sur le canapé. « Je pensais vraiment que je serais plus capable dans ma vie à trente ans », songea-t-elle.
Keira sourit. « Jamais. »
Grandir n’était pas une chose que l’une ou l’autre des sœurs Swanson était pressée de faire.
Bryn se pencha alors et donna un coup de coude à Keira. « Alors… premier jour au travail après ton congé. Comment tu te sens ? »
« Je me sens bien », dit Keira. « Ça va être différent sans Joshua là pour gâcher l’humeur de tout le monde. J’ai surtout hâte de revoir Nina. Et bien sûr, je suis excitée de découvrir ce que Elliot a prévu que j’écrive ensuite. »
« Est-ce que ce sera un autre voyage à l’étranger ? », demanda Bryn.
« J’en doute », répondit Keira. « Même si j’aurais bien besoin de soleil ! » Elle rit et posa son regard sur les nuages gris d’octobre de New York à travers la fenêtre.
« Et de nouveau ton propre lit », plaisanta Bryn en tapotant le canapé.
« À propos de ça… », commença Keira. « Tu sais que je ne prévois pas d’être ici pour toujours. Ça prend juste un peu plus de temps que prévu pour trouver un appartement. Et j’ai plus ou moins besoin de la caution de l’appartement avec Zach pour pouvoir le faire. Tu sais à quel point il traîne des pieds. »
« C’est bon », dit Bryn. Elle balaya d’un revers de la main l’explication de Keira. « Reste aussi longtemps que tu veux. Juste, ne me juge pas pour les hommes que je ramène à la maison. » Elle lança un regard noir à Keira. « J’ai vu la façon dont tu me regardes parfois. »
Keira rit. « Je pense juste que si tu pouvais vraiment voir à quel point tu es belle, tu ne perdrais pas autant de temps avec des hommes laids. »
Bryn leva les yeux au ciel. « Assez pour ça. Alors, pourquoi tu penses que tu ne repartiras pas à l’étranger ? »
« Je ne sais pas. » Keira haussa les épaules. « Parce que ce ne serait pas juste pour les autres rédacteurs, pour commencer. Cela ressemblerait à du favoritisme. »
« N’oublie pas que tu as un poste plus important maintenant », lui dit Bryn. « Et favoritisme est un mot très cour d’école. Ce sont les affaires. Si tu es meilleure que les autres, tu es meilleure que les autres. Apprends à l’accepter. »
Keira ne partageait pas l’assurance de sa sœur. Elle se tortilla, mal à l’aise. « Et bien de toute façon, même si c’était à l’étranger, je ne pourrais pas y aller. » Elle pensa à Shane et sourit rêveusement. « J’ai des projets ici. »
« Ah oui », dit Bryn en souriant d’un air suffisant. « Le petit ami. Combien de temps avant qu’il n’arrive ? »
Les images du magnifique visage de Shane lui vinrent à l’esprit – la barbe de trois jours sur sa mâchoire ciselée, ces incroyables yeux bleus irlandais – et papillonna à travers une myriade de merveilleux souvenirs du mois qu’ils avaient passé à tomber amoureux.
« Une semaine », dit-elle dans un souffle rêveur. Elle pensa à la sensation de ses lèvres sur les siennes, au contact de ses doigts sur sa peau. « Ce qui me fait penser, je devrais l’appeler. »
Il devait être près de minuit en Irlande où Shane vivait, donc ce serait donc sa dernière chance de lui parler avant qu’il n’aille se coucher. Ensuite, elle devrait endurer huit heures d’absence de Shane pendant son sommeil. Pas de SMS, pas de messages impertinents ou de bons mots amusants. Ces huit heures étaient presque insupportables pour elle en ce moment, tant était forte son envie de lui.
« Tu l’appelles tous les matins ? », demanda Bryn, surprise.
Keira releva le soupçon de dédain dans la voix de sa sœur. Elle était une célibataire perpétuelle et une collectionneuse de rendez-vous, ce qui la rendait méfiante envers quiconque prétendait avoir trouvé l’amour.
« Oui », répondit Keira. « D’habitude tu ronfles, c’est pour ça que tu ne l’as pas remarqué. »
« Eh bien, je pense que c’est malsain », commença Bryn. « Tu es déjà trop dépendante de lui. »
Keira leva les yeux au ciel et se leva. Bryn n’aimait rien de plus que d’être une “je-sais-tout”, même si elle était plutôt un mauvais exemple. Et si seulement elle savait, pensa Kyra, si seulement elle pouvait voir ce qu’elle et Shane avaient tous les deux, elle ne serait pas si sûre d’elle-même.
Keira prit son téléphone dans la salle de bain, sachant que ce serait le seul endroit où elle pourrait avoir un peu d’intimité dans l’appartement de Bryn, puis composa le numéro de Shane. Le frisson d’excitation habituel parcourut son corps tandis qu’elle attendait, écoutant la tonalité, impatiente d’entendre à nouveau la belle voix de Shane. Elle avait hâte de lui parler de toutes les choses passionnantes qu’elle avait prévues pour sa visite, de tous les monuments de New York qu’elle comptait lui montrer, de la dégustation de plats le long de la Restaurant Row aux balades en bord de rivière à Tribeca, le Tenement Museum, les jardins de Battery Park, la pommeraie dans le nord de l’état et les galeries d’art de Chelsea. Son programme était plein à craquer et elle savait que Shane serait tout aussi excité de découvrir la ville qu’elle de la lui montrer.
Enfin, ils furent mis en contact et Keira sentit son cœur bondir. Mais plutôt que son habituelle voix enjouée, Shane avait l’air tendu. Et au lieu de répondre avec un nom d’animal de compagnie délirant et idiot comme lapin ou pétale, il utilisa son vrai nom.
« Keira, eh », dit-il, l’air fatigué, comme s’il avait passé la pire journée imaginable.
L’allégresse de Keira se transforma immédiatement en angoisse. En arrière-plan, elle pouvait entendre des bruits inhabituels, beaucoup de conversations et des sonneries de téléphones.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? », demanda-t-elle, dans un début de panique. « Où es-tu ? »
« À l’hôpital. »
« Oh mon dieu, pourquoi ? » Le cœur de Keira commença à palpiter de terreur, son esprit devenait