Orgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais). Джейн ОÑтин
Чтение книги онлайн.
Читать онлайн книгу Orgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais) - Джейн ОÑтин страница 5
– Oh ! mon ami, continuait Mrs. Bennet, il m’a tout à fait conquise. Physiquement, il est très bien et ses sœurs sont des femmes charmantes. Je n’ai rien vu d’aussi élégant que leurs toilettes. La dentelle sur la robe de Mrs. Hurst...
Ici, nouvelle interruption, Mr. Bennet ne voulant écouter aucune description de chiffons. Sa femme fut donc obligée de changer de sujet et raconta avec beaucoup d’amertume et quelque exagération l’incident où Mr. Darcy avait montré une si choquante grossièreté.
– Mais je vous assure, conclut-elle, qu’on ne perd pas grand-chose à ne pas être appréciée par ce monsieur ! C’est un homme horriblement désagréable qui ne mérite pas qu’on cherche à lui plaire. Hautain et dédaigneux, il se promenait de droite et de gauche dans la salle avec l’air de se croire un personnage extraordinaire. J’aurais aimé que vous fussiez là pour lui dire son fait, comme vous savez le faire ! Non, en vérité, je ne puis pas le sentir.
English
IV
Lorsque Jane et Elizabeth se trouvèrent seules, Jane qui, jusque-là, avait mis beaucoup de réserve dans ses louanges sur Mr. Bingley, laissa voir à sa sœur la sympathie qu’il lui inspirait.
– Il a toutes les qualités qu’on apprécie chez un jeune homme, dit-elle. Il est plein de sens, de bonne humeur et d’entrain. Je n’ai jamais vu à d’autres jeunes gens des manières aussi agréables, tant d’aisance unie à une si bonne éducation.
– Et, de plus, ajouta Elizabeth, il est très joli garçon, ce qui ne gâte rien. On peut donc le déclarer parfait.
– J’ai été très flattée qu’il m’invite une seconde fois ; je ne m’attendais pas à un tel hommage.
– Moi, je n’en ai pas été surprise. C’était très naturel. Pouvait-il ne pas s’apercevoir que vous étiez infiniment plus jolie que toutes les autres danseuses ?... Il n’y a pas lieu de lui en être reconnaissante. Ceci dit, il est certainement très agréable et je vous autorise à lui accorder votre sympathie. Vous l’avez donnée à bien d’autres qui ne le valaient pas.
– Ma chère Lizzy !
– La vérité c’est que vous êtes portée à juger tout le monde avec trop de bienveillance : vous ne voyez jamais de défaut à personne. De ma vie, je ne vous ai entendue critiquer qui que ce soit.
– Je ne veux juger personne trop précipitamment, mais je dis toujours ce que je pense.
– Je le sais, et c’est ce qui m’étonne. Comment, avec votre bon sens, pouvez-vous être aussi loyalement aveuglée sur la sottise d’autrui ? Il n’y a que vous qui ayez assez de candeur pour ne voir jamais chez les gens que leur bon côté... Alors, les sœurs de ce jeune homme vous plaisent aussi ? Elles sont pourtant beaucoup moins sympathiques que lui.
– Oui, au premier abord, mais quand on cause avec elles on s’aperçoit qu’elles sont fort aimables. Miss Bingley va venir habiter avec son frère, et je serais fort surprise si nous ne trouvions en elle une agréable voisine.
Elizabeth ne répondit pas, mais elle n’était pas convaincue. L’attitude des sœurs de Mr. Bingley au bal ne lui avait pas révélé chez elles le désir de se rendre agréables à tout le monde. D’un esprit plus observateur et d’une nature moins simple que celle de Jane, n’étant pas, de plus, influencée par les attentions de ces dames, Elizabeth était moins disposée à les juger favorablement. Elle voyait en elles d’élégantes personnes, capables de se mettre en frais pour qui leur plaisait, mais, somme toute, fières et affectées.
Mrs. Hurst et miss Bingley étaient assez jolies, elles avaient été élevées dans un des meilleurs pensionnats de Londres et possédaient une fortune de vingt mille livres, mais l’habitude de dépenser sans compter et de fréquenter la haute société les portait à avoir d’elles-mêmes une excellente opinion et à juger leur prochain avec quelque dédain. Elles appartenaient à une très bonne famille du nord de l’Angleterre, chose dont elles se souvenaient plus volontiers que de l’origine de leur fortune qui avait été faite dans le commerce.
Mr. Bingley avait hérité d’environ cent mille livres de son père. Celui-ci qui souhaitait acheter un domaine n’avait pas vécu assez longtemps pour exécuter son projet. Mr. Bingley avait la même intention et ses sœurs désiraient vivement la lui voir réaliser. Bien qu’il n’eût fait que louer Netherfield, miss Bingley était toute prête à diriger sa maison, et Mrs. Hurst, qui avait épousé un homme plus fashionable que fortuné, n’était pas moins disposée à considérer la demeure de son frère comme la sienne. Il y avait à peine deux ans que Mr. Bingley avait atteint sa majorité, lorsque, par un effet du hasard, il avait entendu parler du domaine de Netherfield. Il était allé le visiter, l’avait parcouru en une demi-heure, et, le site et la maison lui plaisant, s’était décidé à louer sur-le-champ.
En dépit d’une grande opposition de caractères, Bingley et Darcy étaient unis par une solide amitié. Darcy aimait Bingley pour sa nature confiante et docile, deux dispositions pourtant si éloignées de son propre caractère. Bingley, de son côté, avait la plus grande confiance dans l’amitié de Darcy et la plus haute opinion de son jugement. Il lui était inférieur par l’intelligence, bien que lui-même n’en fût point dépourvu, mais Darcy était hautain, distant, d’une courtoisie froide et décourageante, et, à cet égard, son ami reprenait l’avantage. Partout où il paraissait, Bingley était sûr de plaire ; les manières de Darcy n’inspiraient trop souvent que de l’éloignement.
Il n’y avait qu’à les entendre parler du bal de Meryton pour juger de leurs caractères : Bingley n’avait, de sa vie, rencontré des gens plus aimables, des jeunes filles plus jolies ; tout le monde s’était montré plein d’attentions pour lui ; point de raideur ni de cérémonie ; il s’était bientôt senti en pays de connaissance : quant à miss Bennet, c’était véritablement un ange de beauté !... Mr. Darcy, au contraire, n’avait vu là qu’une collection de gens chez qui il n’avait trouvé ni élégance, ni charme ; personne ne lui avait inspiré le moindre intérêt ; personne ne lui avait marqué de sympathie ni procuré d’agrément. Il reconnaissait que miss Bennet était jolie, mais elle souriait trop.
Mrs. Hurst et sa sœur étaient de cet avis ; cependant, Jane leur plaisait ; elles déclarèrent que c’était une aimable personne avec laquelle on pouvait assurément se lier. Et leur frère se sentit autorisé par ce jugement à rêver à miss Bennet tout à sa guise.
English
V
À peu de distance de Longbourn vivait une famille avec laquelle les Bennet étaient particulièrement liés.
Sir William Lucas avait commencé par habiter Meryton où il se faisait une petite fortune dans les affaires lorsqu’il s’était