Le mensonge d’un voisin. Блейк Пирс
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L'ascenseur arriva et les portes s’ouvrirent. Chloé y entra et Riggins lui fit au revoir d’un geste de la main. C’était bizarre de savoir qu'il y avait une personne envieuse de sa situation, surtout après la conversation qu’elle venait juste d’avoir avec Johnson. C'était un sentiment qui lui donnait presque envie d’aller à ce bar, même si ce n'était que pour une demi-heure, le temps de boire un verre. L'autre possibilité, c’était de rentrer chez elle et de continuer à déballer ses caisses. Et ce n’était pas vraiment quelque chose qui allait lui remonter le moral.
L'ascenseur l'emmena au troisième étage, où se trouvait son espace de travail, à côté d’autres box similaires où étaient assis d’autres agents. En traversant le couloir, elle croisa Rhodes. Elle envisagea de la saluer ou de la remercier d’un air sarcastique pour sa réunion non programmée avec Johnson. Mais finalement, elle décida de l'ignorer. Le mieux qu’elle avait à faire, c’était de ne pas entrer dans son jeu.
Mais la manière désagréable dont Rhodes la regarda quand elle la croisa dans le couloir finit par convaincre Chloé : oui, elle irait dans ce bar. Et à moins que sa journée ne change radicalement, elle y boirait probablement bien plus qu’un verre.
On dirait que ça arrive de plus en plus souvent ces derniers temps, se dit-elle.
C'était une pensée qui la hanta jusqu’à la fin de la journée mais, tout comme les pensées récurrentes qu’elle avait au sujet de son père, elle parvint à la repousser au fin fond de son esprit.
CHAPITRE CINQ
Quand elle arriva au bar à 18h45, le panorama était exactement ce à quoi elle s’attendait. Elle vit plusieurs visages qui lui étaient familiers, mais personne qu’elle connaissait vraiment. Et c’était parce qu’au fond, elle ne connaissait aucun d’entre eux. Un autre côté négatif de son changement d’affectation par Johnson à la dernière minute, c’était qu’il y avait très peu de personnes au sein du ViCAP qui avaient suivi les mêmes cours et la même formation qu’elle.
Les deux visages qu’elle reconnut étaient des hommes. Il y avait d’abord Riggins. Il était assis avec un autre agent et était en pleine conversation. Et puis, il y avait Kyle Moulton, le séduisant agent qui avait déjeuné avec elle au cours de la séance d’orientation – l’homme qui lui avait demandé si elle avait déjà eu une tendance à la violence. Elle fut un peu dépitée de voir qu’il parlait avec deux autres femmes. Mais ce n’était pas non plus surprenant. Moulton était vraiment très beau. Il ressemblait un peu à Brad Pitt jeune.
Elle choisit de ne pas l’interrompre et de s’asseoir près de Riggins. Bien que cela puisse paraître prétentieux, elle aimait l’idée de parler avec quelqu’un émerveillé par ce qu’elle avait fait ce matin.
« Ce tabouret est libre ? » demanda-t-elle, en s’asseyant sur le siège à côté de lui.
« Oui, » dit Riggins. Il avait l’air très content de la voir et un large sourire se dessina sur ses lèvres. « Je suis content que tu aies décidé de venir. Je peux t’offrir à boire ? »
« Bien sûr, juste une bière. Pour l’instant. »
Riggins fit signe au serveur et ajouta la bière de Chloé à son addition. Il buvait un rhum coca et il en commanda un deuxième en même temps que la bière pour Chloé.
« Comment s’est passée ta première journée ? » demanda Chloé.
« Ça a été. J’ai passé la majorité de la journée à faire des recherches pour une affaire de trafic de drogues. Ça a l’air très ennuyant mais en fait, ça m’a beaucoup plu. Comment s’est passée la journée avec Rhodes comme partenaire ? » demanda Riggins. « J’imagine que boucler cette affaire devait être génial, mais elle a la réputation de ne pas être facile à gérer. »
« C’était assez tendu. C’est un bon agent, mais… »
« Vas-y, lâche-toi, » dit Riggins. « Je ne peux pas ouvertement dire que c’est une garce parce que je n’aime pas utiliser ce genre de vocabulaire en présence d’une femme, mais… »
« Ce n’est pas une garce, » dit Chloé. « Elle est juste vraiment directe et autoritaire. »
Ils continuèrent à discuter de diverses choses pendant tout un temps. Chloé ne put s’empêcher de jeter quelques coups d’œil en direction de l’agent Moulton. L’une des femmes était partie et il était resté seul avec l’autre. Il était penché vers elle et il souriait. Chloé avait tendance à être un peu naïve en ce qui concernait les relations, mais elle avait l’impression que cette femme lui plaisait.
Elle se sentit vraiment dépitée et elle ne s’y attendait pas. Ça ne faisait que deux mois qu’elle et Steven étaient séparés. Peut-être qu’elle n’était intéressée par Moulton que parce qu’il avait été le premier visage souriant qui lui ait parlé après que Johnson lui ait coupé l’herbe sous le pied. Ça, et l’idée pas du tout attrayante de devoir rentrer toute seule dans son nouvel appartement. Mais bien sûr, le fait qu’il soit vraiment très beau y était également pour quelque chose.
Finalement, ce n’était pas une bonne idée de venir boire un verre. Je peux boire pour beaucoup moins cher chez moi.
« Ça va ? » demanda Riggins.
« Oui, je pense. C’était une longue journée. Et demain s’annonce un peu pareil. »
« Tu rentres en voiture ou en marchant ? »
« En voiture. »
« Alors il vaut mieux que je ne t’offre pas un autre verre, hein ? »
Chloé sourit malgré elle. « Ce serait très raisonnable de ta part. »
Elle regarda à nouveau en direction de Moulton et de la femme avec laquelle il parlait. Ils étaient maintenant debout. En se dirigeant vers la porte, Moulton posa délicatement sa main dans le bas du dos de la femme.
« Est-ce que je peux te demander pourquoi tu as choisi de faire ce genre de boulot ? » demanda Riggins.
Elle sourit nerveusement et finit sa bière. « Pour des raisons familiales, » répondit-elle. « Merci de m’avoir invitée, Riggins. Mais il faut que je rentre. »
Il hocha la tête comme s’il comprenait. Il regarda autour de lui et vit qu’il était le dernier au bar. Elle se demanda si Riggins n’avait pas aussi ses propres démons à combattre.
« Fais attention à toi, agent Fine. Et passe une bonne journée demain. »
Elle sortit du bar et réfléchit à ce qu’elle allait faire le reste de la soirée. Elle avait encore des caisses à déballer, un cadre de lit à assembler et des affaires de cuisine à ranger.
Pas vraiment la vie exaltante que j’espérais, pensa-t-elle, avec une pointe de sarcasme.
Alors