Meurtre au Manoir. Фиона Грейс

Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Meurtre au Manoir - Фиона Грейс страница 8

Meurtre au Manoir - Фиона Грейс

Скачать книгу

vitrine d'un magasin près de la boîte aux lettres. La plage de Wilfordshire et la jetée étaient reproduites en macarons pastel.

      Lacey regretta immédiatement le croissant et les caramels, cette vision délicieuse lui mettait l’eau à la bouche. Elle prit une photo qu'elle posterait sur le mur des Sœurs Doyle.

      “Puis-je vous aider ?” demanda une voix masculine.

      Lacey se figea. Le propriétaire du magasin, très bel homme, la quarantaine, cheveux bruns épais et mâchoire carrée, se tenait sur le pas de la porte. Un regard vert pétillant, de petites rides au coin des yeux et aux commissures des lèvres, cet homme profitait de la vie, son teint halé laissait deviner de fréquents voyages en pays lointains.

      “Je regarde,” répondit Lacey, la gorge nouée. “C'est sublime.”

      L'homme sourit. “C'est moi qui l'ai faite. Vous aimeriez goûter ?”

      “J'aimerais bien mais je n'ai plus faim,” se justifia Lacey. Le croissant, le café et le caramel ne faisaient pas bon ménage, elle était nauséeuse. Lacey comprit soudainement – la sensation de papillons dans le ventre, ça remontait à tellement longtemps. Le rouge lui monta aux joues.

      Il riait maintenant. “Je devine à votre accent que vous êtes américaine. Vous ignorez sans doute qu'en Angleterre existe la fameuse pause de onze heures. Entre le petit-déjeuner et le déjeuner.”

      “C'est faux,” répondit Lacey, le sourire aux lèvres. “La pause de onze heures ?”

      Il était des plus sérieux. “Je vous assure que ce n’est pas un coup marketing ! C’est l'heure idéale pour un thé et un gâteau, un thé et des sandwichs, un thé et des biscuits”. Il faisait de grands gestes devant sa porte en direction de la vitrine de friandises, dont la mise en scène créative exaltait les saveurs certainement exquises. “Ou tout en même temps.”

      “Pourvu qu'il y ait du thé ?” lança Lacey.

      “Exactement,” ses yeux verts espiègles pétillaient. “Vous avez le droit de goûter avant d'acheter.”

      Lacey, n'y tenant plus, entra, succombant à sa dépendance au sucre ou, plus exactement, à l'attraction magnétique de ce magnifique spécimen.

      Elle l'observait goulument, l'eau à la bouche, prendre dans la vitrine réfrigérée un petit gâteau rond garni de beurre, crème et confiture. Il le coupa soigneusement d'un geste théâtral et gracieux, déposa les morceaux sur une petite assiette en porcelaine qu'il tendit à Lacey du bout des doigts, en ponctuant son œuvre d'un “Et voilà !”

      Lacey eut subitement très chaud. La séduction dans toute sa splendeur. À moins qu'elle se trompe ?

      Lacey prit une part, l’homme fit de même et trinqua avec sa propre part.

      “Santé.”

      “Santé,” répondit Lacey.

      Elle mordit une bouchée. Une explosion de saveurs. Une crème épaisse et sucrée. La confiture de fraises faisait frémir ses papilles. Et le gâteau ! Une pâte ferme au subtil goût de beurre, un mélange sucré-salé ô combien réconfortant.

      Ces saveurs réveillèrent soudain un souvenir. Lacey était assise avec son père, Naomi et maman à une table blanche en fer, dans un joli café, ils dégustaient des pâtisseries fourrées à la crème et à la confiture. Une nostalgie réconfortante l'envahit.

      “Je suis déjà venue ici !” s'exclama Lacey la bouche pleine.

      “Ah ?” rétorqua l'homme amusé.

      Lacey hocha la tête avec enthousiasme. “Je venais à Wilfordshire étant enfant. C'est bien un scone ?”

      L’homme haussa les sourcils, visiblement intrigué. “Oui. Mon père était propriétaire de la pâtisserie avant moi. J'utilise encore sa recette de scones.”

      Lacey regarda la vitrine. Elle imaginait parfaitement à quoi ça ressemblait trente ans auparavant, malgré la banquette au coussin bleu ciel et la table en bois rustique. Un vrai voyage dans le temps. Elle sentait presque la brise sur sa nuque, ses doigts collants de confiture, l'arrière de ses genoux en sueur … Un rire, celui de ses parents, leurs visages insouciants. Ils avaient l'air heureux. Elle en était persuadée. Pourquoi tout avait volé en éclats ?

      “Tout va bien ?”

      Lacey reprit ses esprits. “ Oui. Excusez-moi. J'étais perdue dans mes souvenirs. Ce scone m'a fait faire un bond de trente ans en arrière.”

      “La pause de onze heures s'impose,” dit-il en riant. “Vous vous laissez tenter ?”

      Lacey était parcourue de picotements, elle accepterait tout ce que cet homme à l'accent chantant et au magnifique regard chaleureux lui proposerait. Elle se borna à acquiescer, la gorge trop nouée pour parler.

      Il applaudit. “Super ! Laissez-moi vous concocter une expérience à l'anglaise inoubliable.” Il était sur le point de partir mais fit volte-face. “Je m’appelle Tom.”

      “Lacey,” répondit-elle tout émoustillée, une vraie ado avec son crush.

      Lacey s'installa près de la fenêtre pendant que Tom s'affairait en cuisine. Elle essayait de se souvenir, mais rien ne lui revenait en mémoire, hormis le goût des scones et ce fameux rire.

      Tom le magnifique revint au bout d'un moment avec une desserte garnie de sandwichs au pain de mie, de scones et d'un assortiment de gâteaux multicolores dignes d’un conte de fées, il déposa une théière sur la table.

      “Je ne pourrais jamais manger tout ça !” s'exclama Lacey.

      “C’est pour deux. Cadeau de la maison. On invite toujours une dame lors d'un premier rendez-vous.”

      Il s'installa à ses côtés.

      Sa spontanéité prenait Lacey de court. Son cœur s'emballait. Cela faisait bien longtemps qu'un homme n'avait pas cherché à la séduire. Elle se sentait une âme d'adolescente. Une certaine gêne.

      Il s'agissait peut-être d'un comportement typiquement britannique. Les Anglais se comportaient tous de la sorte ?

      “Un premier rendez-vous ?” répéta-t-elle.

      La cloche tinta avant que Tom ne puisse répondre. Une dizaine de touristes japonais s'engouffra dans la boutique, Tom se leva d'un bond.

      “Oh oh, des clients,” s'adressant à Lacey, “on remet ça pour plus tard, ok ?”

      Tom se dirigea vers le comptoir avec son assurance coutumière, Lacey ne savait que dire.

      La boutique bruyante et animée était envahie de touristes. Lacey essaya d'accrocher Tom du regard tout en engloutissant son en-cas mais c'était en pure perte, trop occupé qu'il était à préparer les commandes des nombreux clients.

      Elle voulut le saluer une fois terminé mais il était en cuisine, hors de sa vue.

      Quelque peu déçue et le ventre trop plein, Lacey franchit la porte de la pâtisserie et se retrouva dans la

Скачать книгу