La Cible Zéro. Джек Марс

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La Cible Zéro - Джек Марс

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j’ai ta parole que tu vas suivre ces instructions ? Je préfère ne pas tuer de femmes quand je peux l’éviter.”

      Elle acquiesça de nouveau, plus lentement cette fois.

      “Bien.” Il fit le tour du bureau, saisit le badge de sa blouse en même temps et le passa dans la fente de cartes à droite de la porte. Un petit voyant passa du rouge au vert et le verrou émit un bruit. Rais poussa la porte, jeta un dernier coup d’œil à Mia, qui n’avait pas bougé, puis regarda la porte se refermer derrière lui.

      Ensuite, il se mit à courir.

      Il se dépêcha de quitter le couloir, fourrant le Sig dans son pantalon. Il descendit les marches quatre à quatre, se rua vers une porte latérale, et déboula dehors, dans la nuit suisse. L’air frais s’abattit sur lui comme une douche nettoyante, et il prit un moment pour respirer l’air de la liberté.

      Ses jambes titubèrent et menacèrent de céder à nouveau. L’adrénaline de son évasion décroissait rapidement et ses muscles étaient encore très faibles. Il attrapa le boîtier de clés de Francis dans la poche du pantalon et appuya sur le bouton d’alerte rouge. L’alarme du SUV retentit et les phares s’allumèrent. Il se dépêcha de les éteindre et de ficher le camp.

      Il savait qu’ils finiraient par rechercher ce véhicule, mais pas dans l’immédiat. Il devrait rapidement s’en débarrasser, trouver de nouveaux vêtements et, le matin venu, il se dirigerait vers Hauptpost, où il trouverait tout ce dont il avait besoin pour fuir de Suisse sous une fausse identité.

      Puis, tant qu’il en était encore capable, il allait trouver et tuer Kent Steele.

      CHAPITRE QUATRE

      Reid avait à peine quitté l’allée pour aller rejoindre Maria qu’il appela Thompson pour lui demander de surveiller la maison de la famille Lawson. “J’ai décidé de donner un peu d’indépendance aux filles ce soir,” expliqua-t-il. “Je ne rentrerai pas tard. Mais quand bien même, pouvez-vous jeter un œil de temps en temps et tendre l’oreille ?”

      “Bien sûr,” accepta le vieil homme.

      “Et, euh, au moindre signal d’alarme, allez-y bien sûr.”

      “Je le ferai, Reid.”

      “Vous savez, si jamais vous ne les voyez pas ou quoi, vous pouvez frapper à la porte ou les appeler sur le fixe de la maison…”

      Thompson rigola. “Ne vous inquiétez pas, j’ai pigé. Et elles aussi. Ce sont des adolescentes. Elles ont besoin d’un peu de liberté de temps en temps. Profitez de votre soirée.”

      Avec Thompson sur le qui-vive et la détermination de Maya à se montrer responsable, Reid pensa qu’il pouvait aisément se dire que les filles seraient en sécurité. Bien sûr, une part en lui savait bien que ce n’était qu’une manifestation de plus de sa gymnastique mentale. Il n’allait pas cesser d’y penser de toute la soirée.

      Il dut mettre l’application GPS de son téléphone pour trouver l’endroit du rendez-vous. Il ne connaissait pas encore bien Alexandria ni les environs, contrairement à Maria à cause de sa proximité par rapport à Langley et au quartier général de la CIA. Quand bien même, elle avait choisi un endroit où elle n’avait encore jamais mis les pieds, histoire de se retrouver sur un pied d’égalité en quelque sorte.

      Sur la route, il rata deux sorties, malgré la voix du GPS lui indiquant où et quand tourner. Il pensait à l’étrange flashback qu’il avait à présent vécu deux fois : la première quand Maya lui avait demandé si Kate connaissait ses activités secrètes puis, de nouveau, quand il avait senti l’eau de Cologne que sa défunte épouse aimait tant. Ces événements lui trottaient tellement dans la tête que, même lorsqu’il essayait de faire attention aux directions à prendre, il était rapidement distrait à nouveau.

      La raison pour laquelle c’était si bizarre, c’était que tous les autres souvenirs de Kate soient si vivaces dans son esprit. Contrairement à Kent Steele, elle ne l’avait jamais quitté. Il se souvenait de leur rencontre. Il se souvenait de leur premier rendez-vous. Il se souvenait de leurs vacances et de l’achat de leur première maison. Il se souvenait de leur mariage et de la naissance de leurs enfants. Il se souvenait même de leurs disputes, du moins le croyait-il.

      La seule idée de perdre la moindre part de Kate le choquait totalement. Le suppresseur de mémoire avait déjà montré quelques effets secondaires, comme les maux de tête occasionnels déclenchés par un souvenir bloqué. C’était une procédure expérimentale et la méthode de retrait du suppresseur avait été loin d’être chirurgicale.

      Et si on m’avait retiré quelque chose de plus que mon passé en tant qu’Agent Zéro ?

      Cette idée ne lui plaisait pas du tout. Il se trouvait en terrain glissant. En effet, il envisagea rapidement la possibilité d’avoir peut-être également perdu des souvenirs de moments passés avec ses filles. Pire, il n’avait aucun moyen de s’en assurer sans restaurer pleinement sa mémoire.

      C’en était trop et il sentit un nouveau mal de tête arriver. Il alluma la radio et monta le volume pour se changer les idées.

      Le soleil était en train de décliner quand il se gara sur le parking du restaurant, un pub gastronomique appelé The Cellar Door. Il avait quelques minutes de retard. Il sortit rapidement de sa voiture et hâta le pas en direction de l’entrée du bâtiment.

      C’est alors qu’il s’arrêta net.

      Maria Johansson était une américaine issue d’une troisième génération d’immigrés suédois et sa couverture pour la CIA la désignait comme expert-comptable à Baltimore… même si Reid pensait qu’elle aurait pu faire la une de magazines de mode, ou même la page centrale, en tant que modèle. Elle était un peu gênée par son mètre quatre-vingts, avec de longs cheveux blonds qui tombaient joliment en cascade autour de ses épaules. Ses yeux, pourtant gris ardoise, avaient un éclat intense. Elle se tenait dehors, par douze degrés, seulement vêtue d’une robe bleu marine avec un décolleté en V et d’un châle blanc par-dessus les épaules.

      Elle le repéra, alors qu’il approchait d’elle, et un sourire éclaira son visage. “Salut, ça faisait longtemps.”

      “Je… waouh,” lâcha-t-il. “Je veux dire, euh… tu es magnifique.” Il réalisa qu’il n’avait encore jamais vu Maria maquillée. L’ombre à paupières bleue s’accordait parfaitement à sa robe et rendait presque ses yeux encore plus luminescents.

      “Tu n’es pas mal non plus.” Elle fit un signe de tête qui semblait valider son choix de vêtements. “On rentre à l’intérieur ?”

      Merci, Maya, pensa-t-il. “Ouais. Bien sûr.” Il attrapa la poignée de porte et tira pour l’ouvrir. “Mais avant, j’ai une question. C’est quoi ce concept de ‘pub gastronomique’ ?”

      Maria se mit à rire. “Je pense que c’est ce qu’on a l’habitude d’appeler un bar-pub, mais avec une nourriture plus élaborée.”

      “Je vois.”

      L’intérieur était cosy, et même un peu petit, avec des murs en brique et des poutres apparentes en bois au plafond. L’éclairage était composé d’ampoules Edison suspendues, ce qui donnait une

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