Cible Principale: L’Entraînement de Luke Stone, tome 1. Джек Марс

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Cible Principale: L’Entraînement de Luke Stone, tome 1 - Джек Марс

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hocha la tête comme pour valider la vérité de ce qu’il disait. Il commençait de plus en plus à remarquer les dangers qui les entouraient. Il y avait des couteaux de cuisine tranchants dans le tiroir de la cuisine. Il y avait des couteaux à découper et un grand hachoir à viande sur un bloc en bois sur le plan de travail. Dans le placard derrière le miroir de la salle de bains, il y avait des ciseaux.

      La voiture avait des freins et quelqu’un pourrait facilement en couper les câbles. Si Luke savait comment le faire, alors, beaucoup de gens le savaient. Or, dans le monde, il y avait beaucoup de personnes susceptibles d’avoir un compte à régler avec Luke Stone.

      Cela ressemblait presque à …

      Becca pleurait. Elle repoussa sa chaise de la table et se leva. Dans les dix dernières secondes, son visage était devenu tout rouge.

      — Qu’est-ce qui ne va pas, ma chérie ?

      — Toi, dit-elle, le visage baigné de larmes. Il y a quelque chose qui ne va pas chez toi. Tu n’étais jamais rentré comme ça, auparavant. Tu m’as à peine dit bonjour. Tu ne m’as pas touchée du tout. J’ai la sensation d’être invisible. Tu restes éveillé toute la nuit. Depuis ton retour, tu ne sembles pas du tout avoir dormi. Maintenant, tu poses une arme sur la table. J’ai un peu peur, Luke. Je crains qu’il n’y ait un très gros problème.

      Il se leva et elle recula en écarquillant les yeux.

      Ce regard. C’était le regard d’une femme qui avait peur d’un homme, et cet homme, c’était lui. Cela l’horrifiait. C’était comme s’il venait soudain de se réveiller. Il n’aurait jamais imaginé qu’elle le regarderait comme ça. Il voulait qu’elle ne le regarde plus jamais comme ça, ni lui ni qui que ce soit d’autre, quelle qu’en soit la raison.

      Il jeta un coup d’œil à la table. Il y avait placé une arme chargée pendant le dîner. Pourquoi donc avait-il fait ça ? Soudain, il eut honte de cette arme. Elle était carrée, trapue et laide. Il voulait la recouvrir d’une serviette, mais il était trop tard. Elle l’avait déjà vue.

      Il regarda sa femme à nouveau.

      Elle se tenait en face de lui, misérable, comme une enfant, voûtée, les traits plissés, les joues baignées de larmes.

      — Je t’aime, dit-elle, mais je suis très inquiète pour l’instant.

      Luke hocha la tête. Ce qu’il dit ensuite l’étonna.

      — Je pense qu’il faut peut-être que je m’en aille quelque temps.

      CHAPITRE CINQ

      14 avril

      9 h 45, Heure Avancée de l’Est

      Fayetteville, Ministère des Anciens Combattants, Centre Médical

      Fayetteville, Caroline du Nord

      — Que faites-vous ici, Stone ?

      La voix tira Luke des rêveries dans lesquelles il s’était perdu. Ces jours-ci, il se laissait souvent aller seul à ses pensées et à ses souvenirs et, ensuite, il n’arrivait pas à se souvenir de ce à quoi il avait pensé.

      Il releva les yeux.

      Il était assis sur une chaise pliante, au milieu d’un groupe de huit hommes. La plupart des hommes étaient assis sur des chaises pliantes. Deux d’entre eux étaient en fauteuil roulant. Le groupe occupait un coin d’une grande salle ouverte mais sinistre. Les fenêtres du mur d’en face montraient que cette réunion se déroulait par une matinée ensoleillée de printemps. D’une façon ou d’une autre, la lumière de l’extérieur n’avait pas l’air d’atteindre l’intérieur de la salle.

      Le groupe formait un demi-cercle, face à un homme d’âge moyen barbu et ventru. L’homme portait un pantalon en velours côtelé et une chemise rouge en flanelle. Son ventre dépassait presque comme s’il avait caché un ballon de plage sous sa chemise, mais sa surface était plate, comme si de l’air s’en échappait. Luke soupçonnait que, s’il envoyait un direct dans ce ventre, il serait aussi dur qu’une poêle en fer. L’homme était grand et il était assis sur sa chaise le dos pressé contre le dossier. Ses jambes fines formaient une ligne droite devant lui.

      — Pardon ? dit Luke.

      L’homme sourit, mais sans humour.

      — Que … faites … vous … ici ? répéta-t-il.

      Cette fois-ci, il le dit lentement, comme s’il parlait à un petit enfant ou à un imbécile.

      Luke regarda les hommes qui l’entouraient. C’était une thérapie de groupe pour les vétérans de guerre.

      La question n’était pas dénuée de sens. Luke n’avait rien à faire ici. Ces gars-là étaient brisés. Physiquement handicapés. Traumatisés.

      Quelques-uns d’entre eux ne donnaient pas l’impression de pouvoir s’en remettre. Celui qui s’appelait Chambers était probablement le plus amoché. Il avait perdu un bras et les deux jambes. Il était défiguré. La moitié gauche de son visage était couverte de bandages et une grosse plaque de métal dépassait de là-dessous, stabilisant ce qui restait des os de ce côté du visage. Il avait perdu son œil gauche et les docteurs ne l’avaient pas encore remplacé. À un moment ou à un autre, quand ils auraient fini de reconstruire son orbite oculaire, ils lui donneraient un bel œil de verre tout neuf.

      Chambers avait été dans un Humvee qui avait roulé sur un engin explosif improvisé en Irak. L’appareil avait été une innovation inattendue, une charge explosive conçue pour traverser directement le châssis du véhicule. Elle avait directement traversé Chambers en le déchirant de haut en bas. À présent, l’armée rééquipait ses vieux Humvee de châssis lourdement blindés et revoyait la conception des nouveaux pour les protéger contre ces sortes d’attaques dans l’avenir. Cependant, cela n’aiderait pas Chambers.

      Luke n’aimait pas regarder Chambers.

      — Que faites-vous ici ? lui redemanda le psychologue.

      Luke haussa les épaules.

      — Je ne sais pas, Riggs. Et vous ?

      — J’essaie d’aider des hommes à retrouver leur vie, dit Riggs sans la moindre hésitation.

      Soit c’était la réponse standard qu’il faisait aux gens qui le remettaient en question, soit il y croyait vraiment.

      — Et vous ?

      Luke ne dit rien. Seulement, maintenant, tout le monde le fixait du regard. Il parlait rarement, avec ce groupe. Il aurait préféré ne pas venir aux séances. Il ne pensait pas que ça l’aidait. En vérité, il pensait que ce n’était qu’une perte de temps.

      — Avez-vous peur ? dit Riggs. Est-ce pour cela que vous êtes ici ?

      — Riggs, si vous croyez ça, vous me connaissez mal.

      — Ah, dit Riggs, qui leva alors très légèrement ses grosses mains. Voilà. On progresse. Vous

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