Vitres Teintées. Блейк Пирс
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« Monsieur Hughes, est-ce que vous connaissez un homme du nom de Viktor Bjurman ? »
La question parut le surprendre, peut-être parce que ça n’avait aucun lien avec ce qu’il avait fait. Il réfléchit un instant, avant de secouer la tête. « Non. Non, je ne connais personne de ce nom. »
« Est-ce que vous vous êtes rendu à Pine Point au cours de la semaine qui vient de s’écouler ? » demanda Chloé.
« Oui. Il y a un petit magasin diététique à Pine Point. C’est là que j’achète mes vitamines. C’était… vendredi dernier, je pense. »
Chloé s’éloigna un peu de la table. Elle regarda Hughes et réfléchit aux réponses qu’il leur avait données. N’importe quel menteur pourrait concocter un récit comme celui-là. Mais il fallait être un vrai sociopathe pour pouvoir en arriver à certains détails, comme les tremblements de son corps ou l’expression de frayeur sincère qu’elle avait vue sur son visage. D’après son expérience et en se basant sur son instinct, elle pensait qu’il disait la vérité – et il était terrifié par les conséquences de ses actes. Le fait qu’il ajoute ce petit détail concernant l’endroit où il achetait ses vitamines avait fini par la convaincre totalement.
Et compte tenu de ça, elle était sûre que ce n’était pas l’homme qui avait tué Viktor Bjurman. Les deux meurtres n’avaient donc aucun lien entre eux. Bien sûr, c’était agréable de se rendre compte que son instinct ne l’avait pas trompée, mais c’était également frustrant parce qu’elles se retrouvaient de nouveau à la case départ en ce qui concernait le meurtre de Bjurman.
« Monsieur Hughes, nous allons laisser la police locale vous poser des questions concernant votre emploi du temps entre le moment où vous avez involontairement tué monsieur Fielding et le moment où vous avez été arrêté. Si tout se tient, le FBI n’aura pas besoin d’être impliqué. Vous avez compris ? »
Il hocha la tête. Il avait toujours l’air aussi surpris. « Je ne comprends pas comment tout ça a pu arriver. Je ne… »
« Vous avez d’autres questions, agent Rhodes ? » demanda Chloé.
« Non, aucune. »
Les agents laissèrent Hughes seul dans la pièce. Il avait maintenant un air effrayé et surpris sur le visage. Dès qu’elles furent sorties, Cooper apparut au bout du couloir. Il se rua vers elles. Il était accompagné d’un autre policier et ils avaient tous les deux l’air perplexe.
« Il y a quelque chose qui ne va pas ? » demanda-t-il.
« Non, » dit Chloé. « Vous avez fait du très bon boulot. C’est votre type, mais ce n’est pas celui qu’on cherchait. Si vous pouviez vérifier son emploi du temps au cours des derniers jours, on devrait pouvoir confirmer qu’il n’a rien à voir avec le meurtre de Viktor Bjurman. »
« OK… Je ne croyais pas non plus qu’il était responsable de ce meurtre, » dit Cooper. « J’ai déjà du mal à imaginer qu’il soit capable de faire ce qu’il a fait à Fielding. Je veux dire par là… est-ce que vous avez vu les photos ? »
Ne voulant en aucune manière influencer leur jugement, Chloé se contenta de hocher la tête. Elle tendit sa carte de visite à Cooper et dit, « Une fois que vous aurez obtenu son emploi du temps, est-ce que vous pourriez nous appeler ? »
« Bien sûr, » dit Cooper.
« Merci pour le temps que vous nous avez consacré, » dit Rhodes. Elles prirent congé et se dirigèrent vers l’avant du commissariat.
Chloé n’aimait pas partir aussi abruptement, mais il n’y avait vraiment rien d’autre qu’elles pouvaient faire. En retournant vers leur voiture, Chloé se creusa les méninges pour essayer de trouver la moindre chose qu’elles pourraient faire pour confirmer à cent pourcents que Carol Hughes n’avait pas tué Bjurman – même si n’importe quel policier un peu doué serait tout à fait capable d’arriver à cette conclusion, rien qu’en passant deux minutes en sa compagnie.
« C’est tant mieux pour la police de Colin, » dit Rhodes, en s’asseyant derrière le volant. « Je doute que ces types aient souvent ce genre de meurtres à élucider. »
« Oui, tant mieux pour eux, » dit Chloé. Puis elle ajouta : « Tu l’as également remarqué, n’est-ce pas ? Il était terrifié par ce qu’il a fait… on aurait presque dit qu’il n’arrivait toujours pas à y croire. »
« Oui, j’ai vu. Ce n’est pas vraiment comme ça que réagirait quelqu’un qui aurait brutalement assassiné deux hommes. »
« On peut toujours vérifier s’il n’aurait pas un alibi. Et on verra ce que Cooper et ses hommes découvrent de leur côté. »
« Je suis d’accord, » dit Rhodes. « Mais qu’est-ce qu’on fait en attendant ? »
Chloé réfléchit, avant de hausser les épaules. « On va déjeuner ? »
C’était s’avouer vaincu sans vraiment l’admettre. Bien que le fait de traduire un assassin en justice soit loin d’être une défaite, l’évidence de l’affaire Carol Hughes mettait un frein à l’enquête sur le meurtre de Bjurman. En l’absence d’un lien entre Fielding et Bjurman, Chloé savait qu’elles allaient être retirées de l’enquête. Et la mort de Bjurman deviendrait l’affaire de la police locale.
Et cette peur lui révélait également autre chose : elle tenait vraiment à garder cette enquête parce qu’elle n’était vraiment pas prête à retourner au drame de sa vie personnelle.
Leur déjeuner se composa de pizzas et de salades dans un restaurant du coin. Elles mangèrent en silence, certaines que Johnson ou l’un de ses sous-fifres allaient les appeler à tout moment pour leur dire de rentrer. Rhodes avait appelé le FBI en partant de Colin pour les mettre au courant des dernières avancées. Et Chloé n’avait aucun doute que leur visite à Pine Point était sur le point de se terminer.
« Il y a toujours quelque chose dans tout ça qui te chipote ? » demanda Rhodes.
« Pourquoi tu poses la question ? »
Rhodes haussa les épaules et s’essuya les doigts sur une serviette où était déjà accumulée de la graisse de leur pizza. « Tu as l’air contrariée… comme si tu avais perdu quelque chose. »
« Peut-être un peu, » admit Chloé. « Je suis sûre qu’Hughes n’a pas tué Bjurman. Mais toute cette histoire avec Bjurman… il y a quelque chose avec Theresa Diaz qui cloche. Même si elle avait avoué coucher avec Bjurman – ce dont je suis certaine, d’ailleurs – je pense qu’il y a encore autre chose… quelque chose qu’elle veut garder secret. »
« S’ils couchaient ensemble, peut-être que c’était plus qu’une simple relation extra conjugale, » suggéra Rhodes. « Peut-être qu’ils étaient amoureux l’un de l’autre ? »
« Peut-être. »