Le Visage du Meurtre. Блейк Пирс

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Le Visage du Meurtre - Блейк Пирс Les Mystères de Zoe Prime

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mentalement une claque ; elle était censée prendre part activement à ces séances et non pas se comporter comme une adolescente difficile. « Ma logique est différente de leur logique.

      – Pourquoi penses-tu que c’est ainsi ? »

      Zoe savait pourquoi elle était comme elle était, ou au moins elle pensait le savoir. Les chiffres. Les chiffres qui se trouvaient partout où elle regardait, à tout moment de la journée. Ils lui disaient même à l’instant quelle correction avaient les lunettes de la Dr. Monk (à peine suffisante pour nécessiter aucune aide), qu’il y avait un millimètre de poussière sur les cadres des certificats accrochés au mur mais un quart de millimètre seulement sur le diplôme en psychologie (indiquant un sentiment de fierté plus fort pour cette réussite que pour les autres) et que la Dr. Monk avait écrit exactement sept mots durant leur conversation.

      Elle voulait le dire, ou du moins une partie d’elle le souhaitait. Elle n’avait toujours pas avoué à la Dr. Monk qu’elle possédait un talent que personne d’autre ne semblait avoir. Personne, à part un criminel en série occasionnel, si elle en jugeait d’après l’affaire sur laquelle elle avait travaillé il y a environ un mois.

      Mais il y avait encore une partie d’elle, toujours la partie la plus forte, qui ne pouvait pas supporter d’avouer quoi que ce soit.

      « Je suis juste née comme ça, » dit Zoe.

      La Dr. Monk acquiesça d’un signe de tête, mais ne nota rien. Apparemment, ceci n’était pas une réponse assez pertinente. « Que ressens-tu quand tu passes à côté de ces codes sociaux ? Cela te dérange ? »

      C’était peut-être le fait qu’elles avaient eu suffisamment de séances ensemble pour que la gêne initiale disparaisse. C’était peut-être la liberté de parler à quelqu’un avec qui on n’a pas de véritable lien professionnel ou personnel. De toute façon, les lèvres de Zoe lâchèrent la vérité que sa tête avait gardé cachée jusqu’à présent, sans son autorisation consciente. « Shelley trouve que c’est tellement facile. »

      Zoe s’en voulut tout de suite. Pourquoi avait-elle dit cela ? Maintenant, elles allaient passer le reste de la séance à creuser cette jalousie qu’elle ressentait envers Shelley, au lieu de travailler sur les vrais problèmes. Jusqu’à cet instant, elle n’avait pas vraiment réalisé que l’envie était là. « Agent Shelley Rose, » dit la Dr. Monk en vérifiant ses notes d’un après-midi précédent dans son cabinet. « Tu es beaucoup plus à l’aise avec elle qu’avec tes partenaires antérieurs, tu me l’as indiquée auparavant. Mais tu es jalouse d’elle. Peux-tu m’en parler davantage ? »

      Zoe inspira. Bien-sûr qu’elle pouvait, bien qu’elle n’en eût pas envie. Hésitante, elle regarda ses doigts, tout en pensant qu’il était mieux de se lancer, tout simplement. « Shelley est douée avec les gens. Elle leur fait admettre des choses. Et ils l’aiment. Pas que les suspects. Tout le monde.

      – Penses-tu que les gens ne t’aiment pas, Zoe ? »

      Zoe avait pris une posture incommode. Tout était de sa faute. Elle n’aurait pas dû dire une chose pareille. Admettre une faiblesse était une invitation à ce que quelqu’un la creuse. C’était pour cette raison qu’elle n’avait pas encore parlé de chiffres. Même si cette thérapeute avait été conseillée par la Dr. Applewhite, son ami le plus proche et mentor, cela ne voulait pas dire que Zoe pouvait lui confier son secret le plus intime et le plus sombre. « Je n’ai pas beaucoup d’amis. Mes partenaires demandent généralement leur transfert, admit-elle à la place.

      – Penses-tu que cela est lié à ta difficulté avec les codes de la société ? »

      La femme posait une question évidente. « Ça, et d’autres choses.

      – Quelles choses ? »

      La question évidente. Zoe grogna intérieurement. Elle s’était piégée toute seule. « Mon boulot est difficile. Je suis souvent partie. Il n’y a pas beaucoup de temps pour prendre racine. »

      La Dr. Monk acquiesça d’un air pensif. Elle souriait d’une manière encourageante, comme si Zoe allait réellement déboucher sur quelque chose. La partie d’elle qui désirait l’attention positive et l’affection qu’elle n’avait jamais reçues de sa mère en était ravie, même si elle ne le souhaitait pas. Être en thérapie n’avait eu pour effet que de révéler ses défauts. « Et Shelley ? A-t-elle des racines ? »

      Zoe acquiesça d’un hochement de tête, tout en déglutissant. « Elle a un mari et une jeune fille, Amelia. Elle parle beaucoup d’elle. »

      La Dr. Monk posa le stylo contre ses lèvres et l’y tapota trois fois de façon entendue. « Tu désires une famille à toi. »

      Zoe leva soudainement les yeux, puis se rappela ne pas être surprise qu’un thérapeute puisse discerner les pensées les plus authentiques qui se cachent derrière tout ce que l’on raconte. « Oui, » dit-elle simplement. Il n’y avait pas de raison de nier. « Mais j’en suis très loin.

      – Quand nous nous sommes rencontrées pour notre première séance, tu m’avais dit que tu avais eu un rendez-vous. » Zoe remarqua que la Dr. Monk n’avait pas eu à consulter ses notes pour dire cela. « Il t’a contactée, n’est-ce pas ? As-tu répondu ? »

      Zoe fit non de la tête. « Il m’a envoyé quelques emails et a essayé de m’appeler. Je n’ai pas répondu.

      – Pourquoi ? »

      Zoe haussa les épaules. Elle ne pouvait pas dire exactement pourquoi. Gênée, elle toucha quelques mèches de ses cheveux bruns qu’elle portait coupés court, plus par commodité que par goût. Il y avait chez elle beaucoup de choses qui n’était peut-être pas attirantes de manière classique et elle le savait, même si elle ne saisissait pas véritablement comment les autres la percevaient. « Peut-être parce que la première rencontre a été très gênante. J’avais l’esprit ailleurs. Je ne pouvais pas me concentrer sur ce qu’il racontait. J’ai été ennuyante.

      – Mais il n’a pas pensé cela de toi, n’est-ce pas ? Ce… ?

      – John.

      – Ce John, il semble être intéressé. Il cherche toujours à te contacter. C’est bon signe. »

      Zoe acquiesça d’un signe de tête. Elle ne pouvait plus rien dire. La Dr. Monk avait raison, même si elle ne voulait pas l’admettre.

      « Laisse-moi te dire ce que je vois, » continua la Dr. Monk. « Tu m’as déclaré que Shelley a la vie dont tu rêves. Elle est heureuse, mariée avec une enfant, elle s’épanouit dans sa carrière, elle a des compétences que tu n’as pas. Nous serons toujours jaloux de ceux qui peuvent faire ce que nous ne pouvons pas. C’est la nature humaine. L’important, c’est que tu ne te laisses pas ronger par cela et que tu te concentres sur les choses que tu peux accomplir. »

      Elle attendit que Zoe acquiesce de nouveau, lui indiquant qu’elle écoutait, avant de continuer.

      « Les choses n’arrivent pas d’elles-mêmes. Ou pour le dire autrement, il est peu probable que tu te maries si tu ne sors pas. Je te conseille d’appeler John et de sortir de nouveau avec lui. Peut-être que cela se passera mal. Peut-être que cela va très bien se passer. La seule façon de savoir, c’est d’essayer.

      – Vous pensez que je devrais me marier avec John ?

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