Mûr pour le Meurtre. Фиона Грейс

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Mûr pour le Meurtre - Фиона Грейс Roman à Suspense en Vignoble Toscan

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demanda Olivia en se préparant un sandwich au jambon, au fromage et à la tapenade.

      Elle était curieuse de savoir ce qui pouvait s’être mal passé entre Charlotte et son fiancé, qu’elle n’avait jamais rencontré, mais qui avait semblé, d’après sa présence constante sur le compte Instagram de Charlotte, avoir été beau et charmant.

      Charlotte fit la grimace.

      – C’était compliqué.

      Elle commença à parler, s’arrêta, soupira puis but une gorgée de vin.

      – C’est trop compliqué pour l’instant, conclut-elle en faisant un geste impatient avec un morceau de jambon de Parme. Je ne veux pas gâcher notre beau déjeuner en parlant d’un sujet aussi horrible.

      Olivia hocha la tête avec compassion.

      – L’avantage, c’est que ça t’a emmenée ici, dit-elle à son amie pour la consoler.

      – Exactement, convint Charlotte, et ça t’a emmenée ici, toi aussi. Tu étais si occupée que je n’ai pas pensé à t’inviter. Vas-tu devoir travailler pendant tes vacances ?

      – Non, dit Olivia, qui sentit revenir toutes ses peurs. J’ai démissionné.

      Charlotte faillit s’étrangler sur son vin.

      – Tu as quitté ton travail ? Tu veux dire que tu es partie comme ça ?

      – Je le détestais, dit Olivia, essayant de justifier sa décision pour lutter contre la culpabilité qui l’assaillait. Je faisais de la publicité pour du vin dégueulasse qui va contre tout ce en quoi je crois.

      – N’aurais-tu pas pu changer de compte ? demanda Charlotte à voix basse et d’un air effrayé qui rendit Olivia encore plus coupable. Tu m’as dit que ta mère disait toujours que, si tu abandonnais la publicité, tu n’aurais de qualification que pour remplir des étagères.

      – J’ai besoin de changer de carrière. Je ne veux pas remplir d’étagères, dit fermement Olivia. Ces vacances au pays du vin me donneront le temps d’y réfléchir. Un de mes rêves serait de produire mon propre cru artisanal.

      – J’adore les chats, donc, un de mes rêves serait d’être dompteuse de lions.

      Charlotte rit joyeusement mais, quand elle vit l’expression d’Olivia, son sourire disparut.

      – Je croyais que tu plaisantais. Tu veux vraiment créer ton cru ?

      – Oui. C’est un rêve personnel, insista Olivia.

      Maintenant qu’elle était ici, ce rêve lui semblait encore plus attirant qu’à Chicago.

      – Ouah. Bon, pour l’instant, veux-tu voir le jardin ? L’endroit est vraiment beau.

      Impatiente d’explorer la propriété, Olivia se leva et elles sortirent.

      Pendant qu’Olivia avait consulté le site web de la villa, elle avait lu que, autrefois, les deux hectares avaient servi à élever des poulets en plein air. Un vieux poulailler en bois, ingénieusement placé dans le jardin, aidait à s’en souvenir.

      Ils passèrent devant un verger puis montèrent une pente abrupte et arrivèrent dans un champ herbeux parsemé d’arbustes et bordé d’arbres. Olivia se demanda si c’était là où les poulets élevés en plein air avaient vécu.

      Le sentier suivait le bord du champ aux herbes folles et Olivia se rendit compte qu’elle reconnaissait les arbres grâce à leur écorce distinctive épaisse et fissurée. C’étaient des chênes-lièges. Leur présence ici, dans ce pays viticole, était tout à fait appropriée.

      Elle les admira pendant quelques minutes en passant les mains sur l’écorce avant de retourner dans la cour aux herbes médicinales odorantes.

      Olivia entra dans la fraîcheur de la cuisine en se sentant déchirée. Une moitié d’elle-même était émerveillée d’être venue dans ce paradis. L’autre moitié tremblait de terreur, craignant que ses actions irréfléchies n’aient compromis tout son avenir.

      Charlotte lui tapota gentiment l’épaule et l’arracha ainsi à ses pensées.

      – Tu ne paniquerais pas pour ton travail, par hasard ? demanda Charlotte.

      – Juste un peu, admit Olivia.

      Charlotte croisa sévèrement les bras.

      – En vacances, c’est interdit, je le crains. Et si on allait se promener en ville ? Il y a un bar local que je voudrais découvrir. J’ai vu des tas d’hommes magnifiques y aller. Ça te dirait ?

      Olivia se souvint du rêve qu’elle avait eu avant l’atterrissage de l’avion. OK, elle avait fini par se ridiculiser à cause de ça, mais c’était justement une bonne raison pour essayer à nouveau. L’amour l’attendait quelque part et il n’attendrait pas toujours.

      – Je me mets du rouge à lèvres et je suis prête ! dit-elle joyeusement.

      CHAPITRE HUIT

      Quand elles partirent pour la petite ville de Collina, Olivia fut contente que Charlotte soit au volant. Elle était tellement fascinée par le paysage qu’elle les aurait probablement envoyées tout droit dans un des murs de pierre qui encadraient la route étroite.

      Il y avait un château en ruine devant l’entrée de la ville, un vrai château avec des murs qui s’effondraient et des remparts sur sa tour. Il avait l’air sombre et imposant quand on en voyait la silhouette sur fond du soleil bas de l’après-midi tardif. Longtemps auparavant, cette tour avait peut-être protégé le village contre les invasions.

      Les villageois habitaient à côté d’un vrai château en ruine ! Olivia subit son deuxième accès de jalousie de la journée quand elle contempla avidement les appartements voisins de deux étages avec leurs façades crème délavées, leurs volets en bois et leurs pots de fleurs colorées sous les fenêtres.

      Alors qu’elle regardait, une jeune femme qui tenait un panier de courses descendit hâtivement l’escalier en envoyant un joyeux Buon giorno à son voisin. Ses longs cheveux noirs formaient une queue de cheval et elle était habillée avec un style intuitif que, selon les constatations d’Olivia, toutes les Italiennes semblaient avoir. Si Olivia avait osé associer ce haut bordeaux foncé avec un jean bleu ciel à mi-mollet et des sandales blanc vif, elle n’aurait jamais donné l’impression de sortir directement des pages de Vogue.

      Sur Olivia, ces vêtements auraient paru dépareillés, comme si elle les avait choisis dans le noir. Les gens regarderaient fixement ses chaussures puis la regarderaient, elle, comme pour dire ‘Vraiment ? Quel choix étrange !’.

      Dans la ville elle-même, une barrière en fer forgé séparait le trottoir étroit de la route presque aussi étroite. Quand elle se pencha par la vitre de la voiture, Olivia inspira l’arôme intense de café qui venait de la boutique locale. Bien que ce soit la fin de l’après-midi, quelques personnes du coin étaient au comptoir, où ils buvaient des expressos et consultaient leur téléphone.

      Tous les gens, mis à part Olivia et Charlotte, semblaient habiter ici et y être à leur

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