Notre Honneur Sacré. Джек Марс

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Notre Honneur Sacré - Джек Марс Un Thriller Luke Stone

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style="font-size:15px;">      C’était le passage qu’Avraham Gold détestait.

      « Détestait » n’était pas le mot juste. Il le craignait. À chaque seconde à partir de maintenant.

      Il parlait toujours à ce moment-là. Il parlait trop. Il était prêt à dégoiser n’importe quoi, juste pour franchir cet endroit. Il tira une longue bouffée de sa cigarette, malgré l’interdiction de fumer en patrouille, mais c’était la seule chose qui le détendait.

      – Quitter Israël ? disait-il. Jamais ! Israël, c’est chez moi, maintenant et à jamais. Je voyagerai à l’étranger, sans doute, mais quitter le pays ? Comment je le pourrais ? Dieu nous a appelés à vivre ici. C’est la Terre Sainte. C’est la terre promise.

      Âgé de 20 ans, Avraham était caporal dans Tsahal, l’Armée de défense d’Israël. Ses grands-parents étaient des Allemands qui avaient survécu à l’Holocauste. Il croyait chacun des mots qu’il prononçait. Pourtant ils sonnaient toujours creux à ses oreilles, comme une pub télé pro-colons rebattue.

      Il était au volant de la Jeep, la dernière d’une file de trois. Il jeta un coup d’œil à la fille assise près de lui, Daria. Dieu qu’elle est belle !

      Même avec ses cheveux coupés ras, même avec son uniforme cachant bien sagement son corps. C’était son sourire. Il aurait illuminé le ciel. Et ses longs cils – comme une chatte.

      Elle n’avait aucun droit d’être ici, dans ce… no man’s land. Surtout avec ses opinions. C’était une libérale. Il ne devrait pas y avoir de libéraux dans Tsahal, avait décidé Avraham. Ils ne servaient à rien. Et Daria était pire qu’une libérale. Elle était…

      – Je ne crois pas en ton Dieu, dit-elle simplement. Tu le sais.

      Avraham souriait à présent.

      – Je sais, et quand tu quitteras l’armée, tu vas…

      – Déménager à Brooklyn, c’est vrai, acheva-t-elle pour lui. Mon cousin possède une entreprise de déménagement.

      Il faillit rire, malgré sa nervosité.

      – Tu m’as l’air bien maigre pour trimballer des pianos et des canapés dans des escaliers.

      – Je suis plus forte que tu pourrais…

      – Patrouille Abel, grésilla la radio tout à coup. À vous, patrouille Abel.

      Il décrocha le micro.

      – Ici Abel.

      – Où êtes-vous ? demanda la petite voix.

      – On vient d’entrer dans le Secteur 9.

      – Juste à temps. Okay. Ouvrez l’œil.

      – Oui, monsieur, opina Avraham.

      Il coupa la radio et glissa un nouveau regard à Daria. Elle secouait la tête.

      – Si c’est si inquiétant, pourquoi ils ne font rien ?

      Il haussa les épaules.

      – C’est l’armée. Ils agiront dès qu’il se passera un truc terrible.

      Le problème était droit devant. Le convoi se déplaçait d’est en ouest sur le ruban étroit de la chaussée. Sur leur droite, à cinquante mètres de la route, s’étirait l’orée d’une forêt dense et profonde. Tsahal avait dégagé le terrain jusqu’à la frontière. Ces bois se trouvaient au Liban.

      Sur leur gauche s’élevaient trois collines escarpées et verdoyantes. Pas vraiment des montagnes, mais pas des coteaux non plus. Elles étaient abruptes, avec des à-pics. La route en faisait le tour par derrière, et pendant un bref instant, les communications radio s’amenuisaient et le convoi devenait vulnérable.

      Le commandement de Tsahal parlait de ces collines depuis plus d’un an. Il fallait que ce soit les collines. Ils ne pouvaient pas déboiser la forêt parce qu’elle était en territoire libanais – cela provoquerait un incident international. Donc pendant un moment, ils avaient projeté de dynamiter les collines. Puis ils allaient bâtir une tour de guet au sommet de l’une d’entre elles. Ces deux plans furent jugés inadaptés. Dynamiter des collines impliquait de détourner provisoirement la route de la frontière. Et une tour de guet serait sous la menace constante d’une attaque.

      Finalement, la meilleure chose à faire était de patrouiller jour et nuit entre les collines et la forêt, en espérant que tout irait bien.

      – Surveille ces bois, ordonna Avraham. Ouvre l’œil.

      Il se rendit compte qu’il avait répété les mêmes mots que le commandant. Quel idiot ! Il regarda de nouveau Daria. Son lourd fusil reposait le long de sa fine silhouette. Elle gloussait en secouant la tête, la figure toute rouge.

      Devant, dans les ténèbres, un flash de lumière jaillit sur la gauche.

      Il frappa la Jeep du milieu, vingt mètres en avant. La voiture explosa, tournoya sur sa gauche et fit des tonneaux. Elle brûlait, ses occupants déjà carbonisés.

      Avraham écrasa le frein – trop tard. Il dérapa et heurta le véhicule en feu.

      Daria hurlait à ses côtés.

      Ils avaient attaqué du mauvais côté – depuis les collines. Il n’y avait aucune couverture par là. C’était Israël.

      Plus le temps de parler, d’ordonner à Daria quoi que ce soit.

      La fusillade éclata des deux côtés. Une rafale de mitraillette arrosa sa portière : RAT-TA-TA-TA-TAT. Sa vitre vola en éclats, qui tombèrent en pluie sur lui. Une balle au moins avait percé son gilet pare-balles – il était touché. Il baissa les yeux sur son flanc, où une tache noire grossissait et s’étendait. Il saignait. Il le sentait à peine, comme une piqûre d’abeille.

      Il grogna. Des hommes couraient dans l’obscurité.

      Aussitôt, avant même qu’il en eût conscience, il empoigna son pistolet. Visa par la vitre brisée.

      BLAM !

      Le bruit fut assourdissant.

      Il en avait eu un. Il en avait eu un. Le type était tombé.

      Il en repéra un autre.

      En position…

      Il se passa quelque chose. Tout son corps tressauta violemment sur son siège. Il lâcha son arme. Un tir – quelque chose de puissant – l’avait atteint de plein fouet. C’était venu de derrière lui, perforant le tableau de bord. Un tir de fusil ou une petite roquette. Avec précaution, paralysé par la terreur, il porta la main à sa poitrine, toucha son sternum.

      Il avait… disparu.

      Il y avait un trou énorme dans sa poitrine. Comment pouvait-il être encore en vie ?

      La réponse lui vint aussitôt : il ne le serait plus très bientôt.

      Il

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