Hors De L'Ordinaire. Naomi Bellina
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Читать онлайн книгу Hors De L'Ordinaire - Naomi Bellina страница 4
Tout à coup, un coup de tonnerre se fit entendre et un homme apparut au même endroit où Star venait d’apparaître. Il atterrit également à quatre pattes.
« Que se passe-t-il ? On n’est pas censé avoir deux livraisons à la fois. Et pourquoi ces humains atterrissent si violemment ? Ils vont se blesser. Les dieux nous protègent, » s'exclama Roven.
Le nouveau-venu bondit sur ses pieds et se tourna vers elle.
« Qu’est-ce qui se passe ? » La réaction de l’homme semblait bien correspondre à celle que Star s’imaginait avoir : consterné, troublé et en colère. Toutefois, il avait l’air entièrement humain et plutôt séduisant, ce qui réconforta un peu Star.
L’homme lutin se dirigea vers lui et prit sa main.
« Si vous me suivez… »
« Je ne vais nulle part avec vous et lâchez-moi avant que je vous donne un coup de poing. »
« Gardes ! » Cria Roven.
Vesta prit le bras de Star mais cette dernière se débarrassa de la main de la femme. « Madame, je pourrais tout aussi vous donner un coup de poing. Laissez-moi tranquille. »
Plusieurs lutins apparurent munis de lances. Ils encerclèrent l’homme humain et tirèrent ses bras dans son dos, puis ils l’amenèrent.
« S’il vous plaît, ne me poussez pas à appeler plus de soldats. Nous sommes à court d’effectif aujourd’hui et Sa Majesté sera très vexée si nous nous faisons accompagnés par les gardes de son palais. Suivez-moi tranquillement, » supplia la dame lutine.
Star évalua rapidement la situation et décida que la résistance pourrait être le pire des choix. Ils ont des armes, elle n’en a pas.
« Où me conduisez-vous ? Pourriez-vous, s’il vous plaît, me dire ce qui se passe ? »
« Plus tard. Je dois vous conduire dans votre chambre et vous préparer pour le banquet de ce soir. Sa Majesté insiste que tous les nouveaux-venus soient à l’heure et bien vêtus. »
La femme lutine conduisit Star sur un autre chemin de pierre. Elles passèrent par une gigantesque porte voûtée et pénétrèrent dans une énorme chambre ouverte. Star regardait autour d’elle avec émerveillement. Elle avait l’impression d’être au cœur d’une émission de Discovery Channel tournée dans un ancien palais. De grands meubles richement ornés remplissaient l’espace et les murs de pierre étaient décorés de peintures vives. La femme marcha aussi d’un bon pas afin de donner l’occasion à Star de voir les œuvres d’art de près, mais elle ne reconnut aucune de ces images.
Elles montèrent l’escalier en spirale et arrivèrent dans une chambre constituée d’un lit, d’une coiffeuse, d’un canapé et de quelques autres meubles mal assortis. Il n’y avait pas de fenêtres, observa-t-elle à son grand désarroi. Elle sentit la claustrophobie prendre de l’ampleur.
« Voici une robe pour vous. Voilà une cruche qui contient de l’eau potable sur votre table de nuit. La baignoire se trouve là-bas, l’eau doit encore être chaude. Je vais vous aider à vous déshabiller et à prendre votre bain.
« Je n’ai pas besoin qu’on m’aide à me déshabiller et je n’ai certainement pas besoin qu’on m’aide à me baigner, » expliqua Star à la femme, tout en enlaçant son corps. Elle frapperait cette femme si elle essayait de lui enlever les habits. Star n’avait pas l’habitude de montrer sa nudité à n’importe qui.
« On doit se dépêcher, Sa Majesté sera vexée si nous arrivons en retard. »
« Oui, je pige, il a horreur des retards. Si vous refusez de me dire où je me trouve, parlez-moi au moins de ce banquet. Pourquoi suis-je obligée de me baigner et qui est cette Majesté ? Vous m’avez arraché de chez moi et vous attendez que je suive vos ordres sans que vous ne me donniez aucune information. Que se passera-t-il si je m’oppose à vos ordres ? Allez-vous me faire du mal ? »
« Je vous prie juste de faire ce que je vous demande pour l’instant. On dégustera un délicieux repas et puis, on en discutera. C’est promis. On ne veut pas vous faire du mal. À présent, laissez-moi vous aider. »
« Je pense que je peux bien me laver et m’habiller toute seule. Franchement. »
« Très bien, je vais vous laisser. Ne cherchez pas à vous enfuir. Il y aura un garde à l’extérieur.
« Et au juste, où diable pourrais-je aller ? »
La femme fit une grimace. « Vous les humains, vous pestez bien trop. Ce comportement ne convient pas à une dame bien éduquée. Je vous rejoins d’ici peu. Soyez prête. »
Une dame bien éduquée, mon cul ! Attendez que je me mette dans tous mes états et vous découvrirez le vrai visage d’une dame bien éduquée. Star savait qu’elle avait tendance à être grossière lorsqu’elle était effrayée et énervée, et pour l’instant les deux sentiments l’habitaient.
Elle jeta un coup d'œil rapide autour de la chambre mais ne traîna pas. Elle était convaincue que la femme bizarre reviendrait vite et l'emmènerait chez « Sa Majesté », quel que soit son état de préparation. La femme lutine était manifestement sous pression et stressée. Star remarqua également une trace de peur dans ses yeux.
Elle fit quelques respirations et se calma. Toute ce qui se passait était soit une hallucination ou un rêve, et dans les deux cas de figure, il n’y avait aucune raison de s’affoler car elle arrêterait de voir des choses ou se réveillerait sous peu.
L’affreuse idée selon laquelle elle faisait l’objet d’un enlèvement persistait au fond de son esprit, mais elle ignora cette idée de peur de succomber à la panique totale. Pourquoi quelqu’un l’enlèverait ? Et franchement, des tailleurs pour lutins ? Non, tout ceci était le fruit de son imagination débordante ou peut-être c’était l’un de ces souvenirs différés sur les médicaments qu’on lui déconseillait pendant son adolescence.
Elle découvrit une petite penderie et ce qui semblait être un pot de chambre caché derrière un rideau lorsqu’elle rôdait dans la chambre. Soulagée, Star utilisa le truc bizarre, puis renifla l’odeur de l’eau contenue dans la cruche qui était posée sur la table. Ça sentait bon et c’était bon de siroter. Elle vida donc sa tasse d’un trait. Ensuite elle se déshabilla, trempa un orteil pour essayer l’eau de bain et monta dans la baignoire. Elle utilisa l’éponge qu’elle avait trouvé et se frotta rapidement. Ensuite, elle se sécha et porta la robe juste au moment où la femme lutine entra.
« Oh génial ! Une tenue parfaite. Je vous trouve présentable. Asseyez-vous ici, je vais vous coiffer, » dit Vesta tout en désignant la coiffeuse.
Star se bougeait avec réticence sous sa robe. Elle avait rarement porté de longues jupes et avait peur de trébucher sous cette robe qui allait jusqu’au sol. Toutefois, ce vêtement était en tissu léger et aéré. Le tissu bougeait avec elle et après quelques pirouettes et tours d’essai, et elle n’avait pas peur de tomber. Je peux probablement courir sous cette robe, si nécessaire.
Vesta fronça les yeux et tapa du pied. « Venez-vous asseoir, nous n’avons pas le temps pour ces bêtises. »
Star