Le petit vieux des Batignolles. Emile Gaboriau
Чтение книги онлайн.
Читать онлайн книгу Le petit vieux des Batignolles - Emile Gaboriau страница 11
Il obéit et nous entrâmes.
Au grincement de la clef, le prisonnier s’était soulevé et assis sur son grabat, les jambes et les bras pendants, la tête inclinée sur la poitrine, il nous regardait d’un air hébêté.
C’était un homme de trente-cinq à trente-huit ans, d’une taille un peu au-dessus de la moyenne, mais robuste, avec un cou apoplectique enfoncé entre de larges épaules. Il était laid; la petite vérole l’avait défiguré, et son long nez droit et son front fuyant lui donnaient quelque chose de la physionomie stupide du mouton. Cependant, ses yeux bleus étaient très-beaux, et il avait les dents d’une remarquable blancheur...
—Eh bien! monsieur Monistrol, commença M. Méchinet, nous nous désolons donc!
Et l’infortuné ne répondant pas:
—Je conviens, poursuivit-il, que la situation n’est pas gaie... Cependant, si j’étais à votre place, je voudrais prouver que je suis un homme. Je me ferais une raison, et je tâcherais de démontrer mon innocence.
—Je ne suis pas innocent.
Cette fois, il n’y avait ni à équivoquer ni à suspecter l’intelligence d’un agent, c’était de la bouche même du prévenu que nous recueillions le terrible aveu.
—Quoi! exclama M. Méchinet, c’est vous qui...
L’homme s’était redressé sur ses jambes titubantes, l’œil injecté, la bouche écumante, en proie à un véritable accès de rage.
—Oui, c’est moi, interrompit-il, moi seul. Combien de fois faudra-t-il donc que je le répète?... Déjà, tout à l’heure, un juge est venu, j’ai tout avoué et signé mes aveux... Que demandez-vous de plus? Allez, je sais ce qui m’attend, et je n’ai pas peur... J’ai tué, je dois être tué!... Coupez-moi donc le cou, le plus tôt sera le mieux...
Un peu étourdi d’abord, M. Méchinet s’était vite remis.
—Un instant, que diable! dit-il; on ne coupe pas le cou aux gens comme cela... D’abord, il faut qu’ils prouvent qu’ils sont coupables... Puis, la justice comprend certains égarements, certaines fatalités, si vous voulez, et c’est même pour cela qu’elle a inventé les circonstances atténuantes.
Un gémissement inarticulé fut la seule réponse de Monistrol, et M. Méchinet continua:
—Vous lui en vouliez donc terriblement à votre oncle?
—Oh! non!
—Alors, pourquoi?...
—Pour hériter. Mes affaires étaient mauvaises, allez aux informations... J’avais besoin d’argent, mon oncle, qui était très-riche, m’en refusait...
—Je comprends, vous espériez échapper à la justice...
—Je l’espérais.
Jusqu’alors, je m’étais étonné de la façon dont M. Méchinet conduisait ce rapide interrogatoire, mais maintenant je me l’expliquais... Je devinais la suite, je voyais quel piége il allait tendre au prévenu.
—Autre chose, reprit-il brusquement; où avez-vous acheté le revolver qui vous a servi à commettre le meurtre?
Nulle surprise ne parut sur le visage de Monistrol.
—Je l’avais en ma possession depuis longtemps, répondit-il.
—Qu’en avez-vous fait après le crime?
—Je l’ai jeté sur le boulevard extérieur.
Конец ознакомительного фрагмента.
Текст предоставлен ООО «ЛитРес».
Прочитайте эту книгу целиком, купив полную легальную версию на ЛитРес.
Безопасно оплатить книгу можно банковской картой Visa, MasterCard, Maestro, со счета мобильного телефона, с платежного терминала, в салоне МТС или Связной, через PayPal, WebMoney, Яндекс.Деньги, QIWI Кошелек, бонусными картами или другим удобным Вам способом.