Le Guaranis. Aimard Gustave

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Le Guaranis - Aimard Gustave

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reprit alors les quatre pièces d'or, les fit un instant sauter dans sa main, puis il les remit dans sa bourse.

      «Maintenant, nous sommes quittes.

      – Oui, Seigneurie.

      – Et nous nous séparons bons amis?

      – Bons amis.

      – Passez-vous la nuit au camp?

      – Je suis jusqu'à demain aux ordres de Votre Seigneurie.

      – A mon tour, je vous remercie, señor Malco, nos affaires sont terminées maintenant à notre satisfaction mutuelle, rien ne vous retient plus près de moi, je vous laisse donc libre de partir quand cela vous plaira.

      – Alors, puisque mon cheval est encore sellé, je profiterai de votre permission, Seigneurie.

      – Ah! Ah! Il paraît que vous aviez prévu le cas?»

      Le mamaluco, malgré son impudence, tressaillit imperceptiblement.

      «Maintenant, adieu, reprit le jeune homme; vous êtes libre, grand bien vous fasse; seulement comme, ainsi que vous l'avez dit vous-même, nous nous séparons amis, tâchons de demeurer toujours dans les mêmes termes.

      – Je ne vous comprends pas, Seigneurie.

      – Souvenez-vous du proverbe que vous m'avez cité au commencement de notre entretien, et faites-en votre profit; sur ce, bon voyage.»

      Et il ordonna du geste au mamaluco de se retirer. Celui-ci, fort mal à son aise sous le regard inquisiteur du marquis, ne se fit pas répéter l'invitation; il salua gauchement et sortit de la tente.

      Il alla prendre son cheval, qu'il avait attaché à quelques pas à un piquet, se mit en selle et s'éloigna d'un air pensif, descendant au petit trot la montagne dans la direction du sertão, à l'entrée duquel la caravane avait établi son bivouac.

      Lorsqu'il fut assez éloigné pour ne pas craindre d'être vu, il fit un brusque crochet sur la droite et retourna sur ses pas, en évitant avec le plus grand soin de donner l'éveil aux sentinelles brésiliennes.

      «Diable d'homme! murmurait-il à voix basse, tout en surveillant attentivement les buissons et les halliers de crainte de surprise, il est évident qu'il se doute de quelque chose; je n'ai pas un instant à perdre, car, je le connais, si je me laisse prévenir, je suis un homme perdu; oui, mais je ne me laisserai pas prévenir, l'affaire est trop belle pour que je ne mette pas tous mes soins à la conduire à bonne fin; nous verrons qui l'emportera de moi ou de ce beau seigneur musqué.»

      Faisant alors vigoureusement sentir l'éperon à son cheval, le mamaluco lui fit prendre le galop, et il ne tarda pas à disparaître dans l'obscurité; car, pendant son entretien avec son ancien maître, la nuit était tombée et d'épaisses ténèbres couvraient la terre.

      Cependant, aussitôt que le mamaluco eut quitté la tente, le marquis se leva avec un geste de colère et de menace, mais, se laissant presque aussitôt retomber sur son siège:

      «Non, dit-il d'une voix sourde, donnons-lui le temps de s'éloigner, laissons-lui une sécurité complète; le traître ne me croit pas aussi bien informé. Oh! Je me vengerai cruellement de la contrainte que je me suis imposée devant lui! Une preuve! Une seule! Mais cette preuve il me la faut, je veux l'avoir!»

      Il se leva de nouveau, souleva le rideau de la tente, et jeta un regard au dehors; la plus grande tranquillité, le calme le plus complet régnaient dans le camp, le marquis appela alors à deux reprises différentes, d'une voix contenue:

      «Diogo! Diogo!»

      A cet appel, qu'il semblait attendre, un homme s'approcha presque immédiatement.

      «Me voilà, dit-il.

      – Entrez vite,» reprit le marquis.

      Cet homme était le chef des soldados da conquista, il entra.

      Le rideau de la tente retomba derrière lui.

       II

       TAROU-NIOM 10

      De tous les Indiens du Nouveau Monde, les aborigènes du Brésil sont ceux qui ont défendu le plus opiniâtrement leur indépendance et lutté avec le plus d'acharnement contre l'envahissement de leur territoire par les blancs. Aujourd'hui encore cette guerre commencée aux premiers jours de la conquête se continue aussi implacable des deux parts, sans que l'issue s'en puisse prévoir autrement que par l'entière destruction de la race infortunée si déplorablement spoliée par les Européens.

      Nous croyons nécessaire, pour l'intelligence de cette histoire, d'entrer dans quelques détails sur les mœurs de ces nations dont beaucoup n'existent plus aujourd'hui et dont les autres ne tarderont pas, à moins d'un miracle, à disparaître à jamais de la surface du globe.

      L'histoire des origines américaines est encore aujourd'hui un mystère; une seule chose, à notre avis, est maintenant prouvée, c'est que la population de l'Amérique opérée graduellement et sur plusieurs points l'a été par des races différentes, qui elles-mêmes ont asservi, ainsi que le démontrent d'anciens monuments, ceux de Palenque entre autres, dont la date est plus ancienne que les plus vieux monuments égyptiens, ont asservi, disons-nous, une race autochtone dont il n'est plus possible aujourd'hui de découvrir l'origine, mais qui avait atteint un état de civilisation avancée.

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      1

      Uruguay se compose de deux mots guaranis, urugua, limaçon d'eau, et y, eau; littéralement rivière des limaçons d'eau.

      2

      Ces paroles sont la formule consacrée pour toute demande d'hospitalité dans la pampa. Voici leur traduction:

      «Je vous salue, Marie très pure.

      – Conçue sans péché.

      – Peut-on entrer, don Torribio?

      – Entrez, señor don Zèno Cabral; cette maison et tout ce qu'elle renferme vous appartient.»

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<p>10</p>

En botocoudo, tarou, soleil; niom, venir: soleil levant.