Aristophane; Traduction nouvelle, tome second. Аристофан

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Aristophane; Traduction nouvelle, tome second - Аристофан

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style="font-size:15px;">      Qui leur préparait le mortier?

PREMIER MESSAGER

      Des hérons dans des auges.

PISTHÉTÆROS

      Et comment transportaient-ils ce mortier?

PREMIER MESSAGER

      Voici, mon bon, une invention des plus ingénieuses. Les oies, se servant de leurs pattes comme de pelles, battaient le mortier et l'entassaient dans les auges.

PISTHÉTÆROS

      Ah! vraiment, que ne ferait-on pas avec les pattes?

PREMIER MESSAGER

      En même temps, de par Zeus! les canes, la ceinture serrée, portaient des briques; en haut, la truelle au dos, comme des mères leurs enfants, le mortier au bec, voltigeaient les hirondelles.

PISTHÉTÆROS

      Quel besoin, après cela, de salarier des mercenaires? Voyons, maintenant, quels oiseaux ont construit la charpente du mur?

PREMIER MESSAGER

      Comme charpentiers des plus habiles étaient les pélicans, qui, de leurs becs, équarrissaient les portes: on eût dit le bruit des haches dans un chantier naval. Et maintenant tout est garni de portes, verrouillé et bien gardé; on fait la ronde, la cloche circule, partout sont posées des sentinelles et des feux allumés sur les tours. Mais je cours vite me laver: à toi à présent de faire le reste.

LE CHOEUR

      Eh bien, que fais-tu? Tu t'étonnes de ce que la muraille a été bâtie si vite?

PISTHÉTÆROS

      Oui, par les dieux! et cela en vaut la peine; car, en vérité, tout cela me paraît mensonges. Mais voici un garde qui nous arrive de la ville en messager; il a l'oeil tout en feu.

DEUXIÈME MESSAGER

      Iou Iou! Iou Iou! Iou Iou!

PISTHÉTÆROS

      Qu'y a-t-il?

DEUXIÈME MESSAGER

      Le plus affreux outrage! Je ne sais quel dieu, envoyé par Zeus, a franchi nos portes et pris son vol en l'air, à l'insu des geais, nos gardes de jour.

PISTHÉTÆROS

      Terrible affaire, indigne forfait! Mais quel dieu?

DEUXIÈME MESSAGER

      Nous ne savons pas: il avait des ailes, c'est ce que nous savons.

PISTHÉTÆROS

      Il fallait absolument envoyer des péripoles à sa poursuite!

DEUXIÈME MESSAGER

      Mais nous avons envoyé trente mille éperviers comme archers à cheval; toute la gent aux ongles crochus s'est mise en campagne, crécerelle, buse, vautour, chouette, aigle; leur élan, leurs ailes, leurs battements agitent l'air, à la recherche du dieu. Il n'est pas bien loin, il doit être près d'ici.

PISTHÉTÆROS

      Il faut donc prendre les frondes et les flèches: que tout serviteur soit ici! Vise, frappe! Donne-moi une fronde.

LE CHOEUR

      Une guerre éclate, guerre indicible, entre moi et les dieux. Que tout le monde garde l'air nuageux, fils de l'Érébos, pour qu'aucun dieu ne le traverse à mon insu; que chacun ait l'oeil au guet à l'entour. Comme s'il planait près d'ici un génie aérien, un bruit d'ailes se fait entendre.

PISTHÉTÆROS

      Holà! toi, où, où, où voles-tu? Reste tranquille, ne bouge pas, demeure ici: suspends ta course. Qui es-tu? D'où viens-tu? Dis tout de suite d'où part ton essor.

IRIS

      Je viens de chez les dieux de l'Olympos.

PISTHÉTÆROS

      Quel est ton nom? Navire ou Casquette?

IRIS

      Iris la rapide.

PISTHÉTÆROS

      Paralienne ou Salaminienne?

IRIS

      Qu'est-ce cela?

PISTHÉTÆROS

      Est-ce qu'il n'y a pas là, pour la saisir, une buse ailée?

IRIS

      Me saisir? Qu'est-ce donc que cette indignité?

PISTHÉTÆROS

      Tu pousseras de grands soupirs.

IRIS

      C'est quelque chose d'inimaginable.

PISTHÉTÆROS

      Par quelles portes as-tu franchi la muraille, misérable?

IRIS

      Mais je ne sais pas, de par Zeus! par quelles portes.

PISTHÉTÆROS

      Tu l'entends, comme elle raille. T'es-tu présentée aux officiers des geais? Tu ne dis rien? Avais-tu un cachet scellé par les cigognes?

IRIS

      Qu'est-ce que cette absurdité?

PISTHÉTÆROS

      Tu n'en avais pas?

IRIS

      Es-tu dans ton bon sens?

PISTHÉTÆROS

      Aucun sauf-conduit ne t'a été donné par un chef des oiseaux?

IRIS

      De par Zeus! pas un seul ne m'en a donné, pauvre fou.

PISTHÉTÆROS

      Et c'est comme cela que tu prends ton vol en silence au travers d'une ville étrangère et de l'espace?

IRIS

      Et par quelle autre route doivent voler les dieux?

PISTHÉTÆROS

      De par Zeus! je ne sais pas, moi; mais par celle-là, non.

IRIS

      Tu me manques d'égards, maintenant.

PISTHÉTÆROS

      Sais-tu que jamais aucune Iris n'aurait été plus justement mise à mort, si l'on te traitait comme tu mérites!

IRIS

      Mais je suis immortelle.

PISTHÉTÆROS

      Tu n'en mourrais pas moins. Ce serait, à mon avis, user avec nous d'un procédé des plus étranges, si, quand le reste nous obéit, vous autres dieux vous faisiez les insolents, et ne compreniez pas qu'il vous faut céder, à votre tour, aux plus forts. Mais, dis-moi, où diriges-tu ta navigation aérienne?

IRIS

      Moi? Je vole vers les hommes, de la part de mon père, pour leur dire de sacrifier aux dieux de l'Olympos, d'immoler brebis et boeufs sur les autels, et de remplir les rues de fumée.

PISTHÉTÆROS

      Que dis-tu? A quels dieux?

IRIS

      A quels dieux? A nous, les dieux du ciel.

PISTHÉTÆROS

      Vous êtes des dieux?

IRIS

      Y a-t-il quelque autre dieu?

PISTHÉTÆROS

      Les oiseaux sont aujourd'hui des dieux pour les hommes: c'est à eux qu'il faut sacrifier, et non à Zeus, de par Zeus!

IRIS

      Insensé, insensé, n'excite pas le courroux terrible des dieux, de peur que la Justice, armée de la cognée de Zeus, n'extermine toute race, et que la flamme ne brûle ton corps et les portiques de tes demeures des mêmes traits que Lykimnios.

PISTHÉTÆROS

      Écoute toi-même: cesse ces criailleries:

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