Le Grain de Sable . Блейк Пирс
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Читать онлайн книгу Le Grain de Sable - Блейк Пирс страница 11
Belt dit :
— Il avait son portefeuille sur lui et ce n’était pas difficile de l’identifier. Mais je n’en avais pas vraiment besoin : je l’ai reconnu dès que Terzis et son équipe ont dégagé son visage. Il s’appelle Todd Brier et c’est un pasteur luthérien à Sattler. Je n’allais pas à son église : je suis méthodiste. Mais je le connaissais. Nous étions bons amis. Nous allions parfois pêcher ensemble.
La voix de Belt était lourde de chagrin.
— Comment avez-vous trouvé le corps ? demanda Riley.
— C’est un type qui est passé avec son chien, répondit Belt. Le chien s’est arrêté, s’est mis à renifler et à gémir, puis à creuser. Une main est apparue.
— L’homme qui a trouvé le corps est toujours là ? demanda Riley.
Belt secoua la tête.
— Nous l’avons renvoyé chez lui. Il était très secoué. Mais nous lui avons dit qu’il devait rester disponible pour répondre à des questions. Je peux vous mettre en contact avec lui.
Riley releva les yeux vers l’océan qui se trouvait à une quinzaine de mètres. Dans la baie de Chesapeake, l’eau était d’un bleu très profond et agitée de vagues aux crêtes mousseuses. C’était la marée basse.
Riley demanda :
— C’est le deuxième meurtre ?
— Oui, répondit Belt d’un air grave.
— C’était déjà arrivé ?
— Vous voulez dire à Belle Terre ? demanda Belt. Non, jamais. C’est une réserve naturelle pour les oiseaux et la faune. Les gens viennent à la plage, surtout des familles. De temps en temps, on arrête un braconnier ou on règle une dispute entre des visiteurs. On chasse aussi des vagabonds. Rien de plus sérieux.
Riley s’éloigna de la fosse pour voir le corps sous un autre angle. Elle vit qu’il y avait du sang sur la tête de la victime.
— Que pensez-vous de cette blessure ? demanda-t-elle à Terzis.
— On dirait qu’il a été frappé avec un objet lourd, dit le médecin légiste. J’en saurai plus quand le corps sera à la morgue. Mais, d’après ce que je vois, ça l’a peut-être étourdi, juste assez longtemps pour qu’il ne puisse pas se défendre quand le tueur l’a enterré. Mais je doute qu’il ait vraiment perdu connaissance. Il s’est débattu, ça se voit.
Riley frémit.
Oui, cela se voyait.
Elle dit à Jenn.
— Prends des photos et envoie-les-moi.
Jenn sortit aussitôt son téléphone portable et prit des photos de la fosse et du corps. Pendant ce temps, Riley marcha lentement autour de la scène de crime pour examiner la plage dans toutes les directions. Le tueur n’avait pas laissé grand-chose. Le sable autour de la fosse avait été retourné et il y avait des traces de pas presque effacées : celles du joggeur et du tueur.
Le sable sec ne permettait pas de reconnaitre la forme de la chaussure. Mais Riley vit qu’il y avait également des traces sur le chemin de terre menant au parking.
Elle les pointa du doigt en interpellant Belt.
— Votre équipe a cherché s’il y avait des fibres ?
L’homme acquiesça.
Un sentiment était en train de remonter dans la poitrine de Riley – un sentiment qui lui venait parfois sur une scène de crime.
Ces derniers temps, ce sentiment se faisait rare. Mais il était toujours agréable de le retrouver, parce que Riley savait qu’elle pouvait s’en servir comme d’un outil.
Elle ressentait l’état d’esprit et les pensées du tueur.
Si elle laissait ce sentiment la submerger, elle comprendrait mieux ce qui s’était passé.
Riley s’éloigna du groupe. En jetant un coup d’œil à Jenn, elle vit que la jeune femme la regardait. Riley avait la réputation de se glisser dans l’esprit du tueur et Jenn le savait. Riley lui adressa un signe de tête et Jenn s’empressa de poser des questions au groupe pour attirer l’attention de tous et donner à Riley un peu d’intimité.
Riley ferma les yeux et essaya d’imaginer la scène au moment du meurtre.
Des images et des bruits lui vinrent en tête facilement.
Il faisait encore sombre et des ombres léchaient la plage. La lumière se laissait entrevoir à l’horizon. Bientôt, le soleil se lèverait.
C’était la marée haute et l’eau devait être tout près. Le ressac se faisait entendre.
Assez fort pour que le tueur ne s’entende pas creuser, pensa Riley.
A cet instant, elle n’eut aucun mal à se glisser dans un esprit étrange…
Oui, il creusait et ses muscles lui faisaient mal, à mesure qu’il pelletait du sable. Sur son front, la sueur se mêlait au sel de l’air marin.
Ce n’était pas facile de creuser. En fait, c’était un peu frustrant.
On ne s’imagine pas à quel point il y a difficile de creuser un trou dans une plage.
Le sable n’arrêtait pas de glisser, rebouchant la fosse au fur et à mesure.
Il pensa :
Ça ne sera pas très profond, mais ce n’est pas grave.
Tout en creusant, il ne cessait de lever les yeux vers la plage, à la recherche de sa proie. Oui, il apparut bientôt, en train de courir.
Le timing était parfait : le trou était juste assez profond.
Le tueur jeta sa pelle dans le sable et leva les mains.
— Venez ! cria-t-il au joggeur.
Ce n’était même pas la peine de crier : par-dessus le bruit de ressac, le joggeur n’entendrait pas ce qu’il disait, juste un hurlement incohérent.
Le joggeur s’arrêta et regarda vers lui.
Puis il marcha vers le tueur.
Le joggeur souriait et l’homme qu’il avait interpellé sourit à son tour.
Bientôt, ils purent se parler.
— Qu’est-ce qui se passe ? demanda le joggeur à voix haute.
— Venez et je vais vous montrer, hurla le tueur.
Le joggeur s’approcha sans se méfier.
— Regardez là-dedans, dit le tueur. Regardez bien.