Le Grain de Sable . Блейк Пирс
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— Monsieur, j’ai une requête à vous faire.
— Oui ? l’encouragea Meredith en s’enfonçant à nouveau dans son fauteuil.
— J’aimerais que l’agent spécial Jeffreys soit assigné à cette enquête.
Meredith plissa les yeux.
— Jeffreys est en congé, dit-il. Je suis sûr que l’agent Roston et vous-même, vous saurez vous débrouiller sans lui.
— J’en suis sûre, répondit Riley. Mais…
Elle hésita.
— Mais quoi ? demanda Meredith.
Riley avala sa salive. Elle savait que Meredith n’appréciait pas que les agents demandent des faveurs personnelles.
Elle dit :
— Je crois qu’il a besoin de repartir au travail, monsieur. Je pense que ça lui ferait du bien.
Meredith grommela dans sa barbe, mais ne répondit pas pendant un long moment.
Puis il dit :
— Je ne vais pas lui assigner officiellement cette affaire. Mais si vous voulez qu’il vous donne un coup de main, je n’y vois pas d’inconvénient.
Riley le remercia, en essayant de ne pas être trop expansive pour qu’il ne change pas d’avis. Puis elle et Jenn réquisitionnèrent un véhicule du FBI.
Pendant que Jenn se mettait au volant, Riley sortit son téléphone et envoya un texto à Bill.
Je travaille sur une nouvelle affaire avec Roston. Le chef dit que tu peux venir avec nous. J’aimerais que tu viennes.
Riley attendit quelques moments. Son cœur battit un peu plus vite dans sa poitrine quand elle vit que le message avait été « lu ».
Puis elle tapa…
Je peux compter sur toi ?
Cette fois encore, le message fut « lu », mais il n’y eut pas de réponse.
Le cœur de Riley se serra.
Ce n’est peut-être pas une bonne idée, pensa-t-elle. C’est peut-être encore trop tôt.
Elle aurait aimé que Bill lui réponde, ne serait-ce que pour refuser.
CHAPITRE CINQ
Pendant que Jenn roulait vers leur destination, Riley gardait un œil sur les textos qu’elle avait envoyés à Bill.
Les minutes passaient et Bill ne répondait pas.
Elle décida de l’appeler.
Elle composa son numéro. A sa grande frustration, elle tomba sur son répondeur.
Après le bip, elle dit simplement :
— Bill, appelle-moi. Tout de suite.
Comme Riley reposait son téléphone sur ses genoux, Jenn lui jeta un regard en coin.
— Il y a quelque chose qui ne va pas ? demanda-t-elle.
— Je ne sais pas, dit Riley. J’espère que non.
Son inquiétude ne fit que croître. Elle se rappela le texto que Bill lui avait envoyé pendant qu’elle travaillait sur une affaire dans l’Iowa.
Juste pour te prévenir que je suis assis avec un flingue dans la bouche.
Riley frémit en pensant à l’appel téléphonique désespéré qui avait suivi. Elle avait réussi à l’empêcher de se suicider.
Est-ce que ça recommençait ?
Si c’était le cas, que pouvait-elle faire ?
Un bruit strident interrompit brusquement ses pensées. Elle eut besoin d’une seconde pour comprendre que Jenn venait d’enclencher le gyrophare pour contourner un embouteillage.
Elle le prit comme un avertissement…
Je ne dois pas me laisser distraire.
*
Il était dix heures et demi quand Riley et Jenn arrivèrent au parc Belle Terre. Elles suivirent la route le long de la plage jusqu’à tomber sur des voitures de police et un fourgon de médecin légiste. Derrière les véhicules, de la rubalise délimitait le périmètre de la scène de crime.
On ne voyait pas encore la plage depuis le parking, mais des goélands volaient au-dessus de leurs têtes. La brise sentait le sel et on entendait un bruit de ressac.
Riley ne s’étonna pas de voir des journalistes sur le parking. Ils se massèrent autour de Riley et Jenn en posant des questions.
— Ce sont deux meurtres en deux jours. Est-ce l’œuvre d’un tueur en série ?
— Vous avez donné le nom de la victime de la veille. Avez-vous identifié la nouvelle victime ?
— Avez-vous contacté la famille de la victime ?
— Les deux victimes ont vraiment été enterrées vivantes ?
Riley serra les dents en entendant la dernière question. Evidemment, elle n’était pas surprise que la manière dont les deux personnes étaient mortes se soit ébruitée. Les journalistes avaient dû apprendre la nouvelle en écoutant la radio de la police. Ils essayaient maintenant d’en faire leurs choux gras.
Riley et Jenn jouèrent des coudes sans faire de commentaires. Elles furent accueillies par deux policiers qui les conduisirent sur la plage, au-delà de la barrière de rubalise. Riley sentit le sable rentrer dans ses chaussures tout en marchant.
La scène de crime apparut devant elles.
Des hommes étaient debout autour d’une fosse creusée dans le sable où se trouvait encore le corps. Deux d’entre eux s’approchèrent de Riley et Jenn. L’un était un homme trapu aux cheveux roux et en uniforme. L’autre, plus élancé et aux cheveux bruns bouclés, portait une chemise blanche.
— Je suis content que vous soyez là, dit l’homme aux cheveux roux après que Riley et Jenn se furent présentées. Je suis Parker Belt, le chef de police à Sattler. Et voilà Zane Terzis, le médecin légiste du district de Tidewater.
Belt fit signe à Riley et Jenn de s’approcher de la fosse. Elles baissèrent les yeux vers un corps à-moitié enseveli.
Riley avait l’habitude de voir des corps mutilés et décomposés. Mais celui-ci lui soutira un frisson d’horreur.
C’était un homme blond d’une trentaine d’années qui portait un jogging, sans doute pour courir tôt le matin sur la plage. Il