Le Grain de Sable . Блейк Пирс

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Le Grain de Sable  - Блейк Пирс Une Enquête de Riley Paige

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Quelle loi ? demanda Riley.

      — Trouver, c’est trouver. Reprendre, c’est voler. Et puis, si c’est vraiment un cadeau des dieux, je préfère ne pas m’en séparer. Je ne voudrais pas fâcher le cosmos.

      Riley examina son visage avec attention. Elle voyait qu’il n’était pas fou – même s’il faisait semblant. Cela faisait partie de son personnage.

      Non, ce vagabond savait exactement ce qu’il faisait et ce qu’il disait.

      Il est en train de marchander, pensa Riley.

      Elle ouvrit son portefeuille et sortit un billet de vingt dollars qu’elle lui tendit.

      — Peut-être que cela contentera le cosmos.

      Tucker esquissa un sourire.

      — Je ne sais pas, dit-il. L’univers est de plus en plus cher, ces temps-ci.

      Riley commençait à comprendre. Elle sentit qu’elle pouvait jouer son jeu.

      Elle dit :

      — Après tout, il est en pleine expansion.

      — Ouais, comme toujours depuis le Big Bang, dit Tucker en frottant ses doigts. Et j’ai entendu dire qu’il traversait aussi une phase d’inflation.

      Riley ne put s’empêcher d’admirer l’astuce et l’homme – et sa créativité. Elle comprit qu’elle devait trouver un accord avec lui avant que la conversation ne devienne trop philosophique.

      Elle sortit un deuxième billet de vingt.

      Tucker lui arracha les quarante dollars des mains.

      — Il est à vous, dit-il. Prenez en soin. J’ai comme l’impression que ce truc est puissant.

      Riley songea qu’il avait raison – peut-être même plus qu’il ne le devinait.

      En souriant, Rags Tucker ajouta :

      — Mais vous devriez pouvoir vous débrouiller.

      Bill enfila à nouveau ses gants et s’approcha du sablier pour le ramasser.

      Riley lui dit :

      — Fais attention. Tiens-le aussi droit que possible. Il faut que le sable puisse s’écouler normalement.

      Pendant que Bill s’en occupait, Riley dit à Tucker :

      — Merci de votre aide. Nous allons peut-être revenir pour vous interroger. J’espère que vous serez disponible.

      Tucker haussa les épaules et dit :

      — Je serai là.

      Alors qu’ils tournaient les talons, Belt dit à Riley :

      — Il nous reste combien de temps avant que le temps ne soit écoulé ?

      Le médecin légiste pensait que les meurtres avaient eu lieu à six heures du matin. Elle baissa les yeux vers sa montre. Il était presque onze heures. Elle fit un petit calcul rapide.

      Puis elle dit à Belt :

      — Environ dix-neuf heures.

      — Et qu’est-ce que se passera quand ça arrivera ? demanda Belt.

      — Quelqu’un meurt.

      CHAPITRE NEUF

      Riley n’arrivait plus à oublier ce que Rags Tucker lui avait dit.

      « Ça donne une impression d’inéluctabilité. »

      Flanquée de ses collègues, elle remontait la plage en direction de la scène de crime. Bill portait le sablier. Jenn et Belt l’aidaient à tenir l’objet bien droit.

      Inéluctabilité.

      Avec un frisson, elle se rendit compte que c’était exactement le message que le tueur avait voulu faire passer.

      Il voulait qu’ils aient l’impression que le prochain meurtre était inéluctable.

      C’était sa manière de leur faire peur.

      Riley savait qu’ils ne devaient pas se laisser impressionner, mais ce ne serait pas facile.

      Pendant qu’ils marchaient, elle sortit son téléphone et appela Brent Meredith.

      Quand il décrocha, elle dit :

      — Monsieur, on a une affaire très sérieuse sur les bras.

      — Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Meredith.

      — Notre tueur prévoit de frapper toutes les vingt-quatre heures.

      — Bonté divine, dit Meredith. Comment le savez-vous ?

      Riley était sur le point de tout lui expliquer, mais se ravisa. Il valait mieux qu’il puisse voir les sabliers.

      — Nous retournons vers notre véhicule. Dès qu’on arrive, je vous appelle en visioconférence.

      Riley raccrocha juste au moment où ils passaient devant la scène de crime. Les policiers de Belt étaient en train de passer le chemin au peigne fin. Les policiers ouvrirent des yeux ronds devant l’énorme sablier.

      — Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda l’un d’entre eux.

      — Une preuve, répondit Belt.

      Riley pensa soudain qu’elle ne voulait surtout pas que les journalistes voient le sablier. Si ça arrivait, les rumeurs allaient circuler et cela ne ferait qu’empirer les choses. Ils devaient être encore sur le parking et savaient déjà que les deux victimes avaient été enterrées vivantes. Ils n’allaient pas abandonner si facilement.

      Se tournant vers Belt, elle demanda :

      — Je peux vous emprunter votre veste ?

      Belt la lui donna. Riley la posa délicatement sur le sablier pour le recouvrir complètement.

      — Allez, dit-elle à Bill et Jenn. Allons jusqu’à la voiture sans attirer l’attention.

      Mais, quand elle et ses collègues passèrent la barrière de rubalise, Riley vit qu’il y avait encore plus de journalistes qu’avant. Ils se massèrent autour de Bill, exigeant de savoir ce qu’il transportait.

      Riley fut prise d’une bouffée de panique : Bill essayait de ne pas renverser le sablier. Si on le bousculait, cela pouvait interférer avec la course du sable. Pire encore, quelqu’un pouvait faire basculer le sablier.

      Elle dit à Jenn :

      — On doit les éloigner de Bill.

      Toutes deux jouèrent des coudes

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