A votre santé . Блейк Пирс
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Читать онлайн книгу A votre santé - Блейк Пирс страница 12
Il avait une arme. Le pistolet était énorme. Et il était pointé sur Maman.
— Donne-moi ton sac, dit-il.
Maman refusa. Riley ne savait pas pourquoi. Elle savait seulement que Maman avait peur. Peut-être qu’elle avait même trop peur pour faire ce que lui demandait l’homme. Et il fallait que Riley ait peur, elle aussi.
L’homme dit des vilains mots à Maman, mais elle ne lui donna pas son sac. Elle tremblait de tout son corps.
Il y eut alors un bruit de pétard et un éclair de lumière, et Maman s’écroula. L’homme dit encore des vilains mots, avant de partir en courant. La poitrine de Maman saignait, et elle se tortilla par terre pendant un moment, puis son corps se ramollit.
La petite Riley se mit à hurler. Elle ne s’arrêta pas avant longtemps.
Une caresse de Bill sur son bras ramena Riley au moment présent.
— Excuse-moi, dit-il. Je ne voulais pas raviver de mauvais souvenirs.
Il avait vu la larme couler sur la joue de Riley. Elle lui serra la main. Elle lui était reconnaissante d’être compréhensif. En vérité, Riley n’avait jamais raconté à Bill un souvenir qui lui faisait encore plus mal.
Son père avait été colonel dans les Marines – un père sévère, rigide, incapable d’aimer ou de pardonner. Les années qui avaient suivi le meurtre, il avait reproché à Riley de n’avoir rien fait. Son jeune âge n’avait pas d’importance.
« T’aurais pu tout aussi bien tirer toi-même, pour tout le bien que ça lui a fait. » lui avait-il dit.
Il était mort l’année dernière sans jamais lui pardonner.
Riley essuya sa joue humide et regarda par le hublot le paysage se traîner lentement, des kilomètres plus bas.
Comme souvent, elle réalisa qu’elle et Bill avaient beaucoup de choses en commun. Tous deux étaient hantés par l’injustice et la tragédie. Depuis qu’ils travaillaient ensemble, ils combattaient les mêmes démons et repoussaient les mêmes fantômes.
Malgré son inquiétude de laisser Jilly et toute sa vie à la maison, Riley sut qu’elle avait pris la bonne décision. Chaque fois qu’elle travaillait avec Bill, leur relation en sortait plus solide et plus profonde. Ce ne serait pas différent, cette fois.
Ils résoudraient ces meurtres. Riley en était certaine. Mais qu’est-ce qu’ils y gagneraient ou perdraient ?
Peut-être que nous pourrons guérir un peu, pensa Riley. Ou peut-être que nous ne ferons que raviver de pénibles souvenirs.
Cela n’avait pas d’importance. Ils se soutenaient l’un l’autre pour venir à bout de tous les dossiers, même les plus difficiles.
Et maintenant, ils avaient un crime détestable sur les bras.
CHAPITRE SEPT
Quand l’avion atterrit sur le tarmac de l’aéroport international Seattle-Tacoma, une averse battait les hublots. Riley regarda sa montre. A la maison, il était deux heures de l’après-midi, mais il n’était encore que onze heures du matin à Seattle. Ils avaient le temps d’avancer sur le dossier.
Alors qu’ils se dirigeaient vers la porte, le pilote sortit de la cabine et leur donna à chacun un parapluie.
— Vous en aurez besoin, dit-il en souriant. L’hiver, c’est la pire saison dans cette région.
En sortant, Riley se dit qu’il devait avoir raison. Elle lui fut reconnaissante de lui avoir donné un parapluie. Elle aurait dû s’habiller plus chaudement. Il faisait froid et humide.
Un SUV se gara au bord de la piste d’atterrissage. Deux hommes en pardessus en sortirent et se précipitèrent vers l’avion. Ils se présentèrent comme étant les agents Havens et Trafford du bureau de Seattle.
— Nous vous emmenons chez le médecin légiste, dit l’agent Havens. Le chef de l’équipe d’investigation vous attend là-bas.
Bill et Riley montèrent dans la voiture, et l’agent Trafford démarra sous la saucée. Riley apercevait à peine des hôtels au bord de la route. Il devait y avoir beaucoup d’activité, mais on n’y voyait goutte.
Elle se demanda si elle pourrait seulement voir Seattle pendant son séjour.
*
Dès qu’ils furent assis dans la salle de conférence du département de la médecine légale, Riley sentit qu’il y avait un problème. Elle échangea un regard entendu avec Bill. Lui aussi avait senti la tension dans l’air.
Le chef d’équipe Maynard Sanderson était un homme imposant, à la mâchoire carrée. On aurait dit un croisement entre un militaire de haut-rang et un prêcheur évangélique.
Sanderson foudroyait du regard un homme corpulent, affublé d’une énorme moustache qui lui donnait l’air contrarié. On l’avait présenté à Riley et Bill sous le nom de Perry McCade. C’était le chef de la police de Seattle.
Le langage corporel des deux hommes, ainsi que la place qu’ils avaient choisie autour de la table, révélait de nombreuses informations. Pour une raison encore inconnue, les deux hommes ne voulaient pas se voir, encore moins se parler. Et Riley sentit qu’ils ne voulaient pas non plus parler aux agents de Quantico.
Elle se rappela ce que lui avait dit Brent Meredith.
« Ne vous attendez pas à un accueil chaleureux. Ni les flics du coin, ni les fédéraux ne seront contents de vous voir. »
Dans quel guêpier Bill et Riley s’étaient-ils fourrés ?
Une lutte sans merci pour le pouvoir faisait rage, dans le plus grand silence. Et dans quelques minutes, ce serait une bataille des mots.
Le chef du département de la médecine légale Prisha Shankar semblait étonnamment à l’aise. C’était une femme à la peau foncée, de l’âge de Riley, visiblement d’un tempérament stoïque et imperturbable.
Après tout, elle est sur son territoire, se dit Riley.
L’agent Sanderson prit la liberté de lancer la réunion.
— Agents Paige et Jeffreys, dit-il. Je suis ravi que vous aillez pu venir.
Le ton glacé de sa voix disait tout le contraire.
— Ravi de vous aider, dit Bill d’un ton hésitant.
Riley se contenta de sourire.
— Messieurs, reprit Sanderson, ignorant