Sans Laisser de Traces . Блейк Пирс

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Sans Laisser de Traces  - Блейк Пирс Une Enquête de Riley Paige

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mais il n’arrivait pas à en être sûr. Six mois plus tôt, Riley avait été le roc de son existence. Il lui avait toujours fait entièrement confiance. Aujourd’hui, sa détresse évidente l’inquiétait.

      Et surtout, elle lui manquait. Intimidé parfois par son cerveau imprévisible, il avait besoin d’elle dans une affaire comme celle-ci. Ces dernières semaines, il avait compris qu’il avait également besoin de son amitié.

      Ou, au fond, peut-être plus que ça ?

      Chapitre 8

      Les yeux sur l’autoroute à deux voies, Riley sirotait à petites gorgées une boisson énergisante. La matinée était chaude et ensoleillée et elle avait baissé les vitres de sa voiture. L’odeur du foin fraîchement coupé embaumait l’air. Les pâtures de taille modeste, d’une part et d’autre de l’autoroute, étaient semées de bétail. Des montagnes se dressaient des deux côtés de la vallée. L’endroit plaisait à Riley.

      Cependant, elle tâcha de se rappeler qu’elle n’était pas venue pour le plaisir. Elle avait un travail difficile à accomplir.

      Riley s’engagea sur une route de goudron usé et roula quelques minutes, avant d’arrêter sa voiture sur le bas-côté qui descendait en pente douce.

      C’était là. C’était là que le corps de Eileen Rogers avait été découvert, déposé de façon assez maladroite contre cet arbre. Riley était venue ici avec Bill six mois auparavant. Elle se représenta à nouveau la scène, en pensée.

      La plus grosse différence, c’était le temps. La dernière fois, c’était la mi-décembre et il faisait un froid pinçant. Une pellicule de neige recouvrait le sol.

      Repars, se dit-elle. Repars et renifle-le.

      Elle prit une profonde inspiration, jusqu’à imaginer le froid brûler sa trachée. Elle vit presque un nuage de vapeur se former devant sa bouche, à chacune de ses expirations.

      Riley reconstitua la scène, dans ses moindres détails. La perruque. Le sourire peint. Les paupières cousues pour rester ouvertes. La rose artificielle déposée dans la neige entre les jambes écartées du corps.

      L’image était maintenant suffisamment vive dans son esprit. Elle n’avait plus qu’à faire ce qu’elle avait fait hier – s’approprier l’expérience du tueur.

      Une fois de plus, elle ferma les yeux, se détendit et plongea dans les abysses. Elle se laissa étourdir, accueillit le sentiment de vertige qui lui permettait d’entrer dans la tête du tueur. Bientôt, elle fut avec lui, à l’intérieur de lui, elle vit ce qu’il voyait, sentit ce qu’il sentait.

      Il était au volant de son véhicule et il était tout sauf confiant. Il ne cessait de jeter des coups d’œil nerveux en direction de la route, inquiet de sentir la glace sous ses roues. Et s’il perdait le contrôle, s’il glissait dans un fossé ? Il avait un cadavre à bord. Il serait arrêté. Il fallait qu’il roule avec prudence. Il avait espéré que son deuxième meurtre serait plus facile que le précédent, mais il était terriblement nerveux.

      Il arrêta son véhicule, juste là. Il traîna le corps de la femme – probablement nu –, mais elle était déjà toute raide. Il n’avait pas pensé à ça et cela le frustrait, ébranlait sa confiance. Pire encore : il ne voyait pas vraiment ce qu’il faisait, pas même sous la lumière des phares dirigée vers le tronc d’arbre. Il faisait bien trop sombre. La prochaine fois, il ferait ça à la lumière du jour, s’il en avait la possibilité.

      Il traîna le corps jusqu’à l’arbre et tâcha de l’installer dans la position qu’il avait imaginée. Sans succès. La tête de la femme était inclinée sur le côté, figée dans cette position par la rigidité cadavérique. Il tira dessus pour la décoincer. Même après lui avoir brisé le cou, il ne put faire en sorte qu’elle regarde droit devant elle.

      Et maintenant, comment écarter les jambes ? L’une d’elles étaient tordue. Il n’eut pas d’autre choix que d’aller chercher un levier démonte-pneu dans son coffre pour lui briser la cuisse et le genou. Il étendit la jambe du mieux que possible, mais sans obtenir le résultat souhaité.

      Enfin, il laissa le ruban autour de son cou, la perruque sur sa tête et la rose dans la neige. Puis il remonta dans sa voiture et repartit, découragé et démoralisé. Il avait peur, aussi. Dans sa maladresse, avait-il laissé un indice derrière lui ? Il refit défiler tous ses gestes dans sa tête, mais il ne put être sûr.

      Il serait obligé de mieux faire la prochaine fois. Il se promit de faire mieux.

      Riley ouvrit les yeux. La présence du tueur la désertait. À sa grande fierté, elle n’avait pas laissé l’émotion l’envahir. Et l’expérience avait été enrichissante. Elle commençait à comprendre comment le tueur avait affûté son talent.

      Si seulement elle savait quelque chose – n’importe quoi – sur son premier meurtre. Elle était de plus en plus certaine qu’il avait tué avant cela. Ce meurtre était l’œuvre d’un apprenti, mais pas celui d’un débutant.

      Alors que Riley était sur le point de tourner les talons et de repartir vers sa voiture, quelque chose dans l’arbre attira son regard. Il y avait une tache jaune, là ou le tronc se divisait en deux branches, un peu au-dessus de sa tête.

      Elle fit le tour et leva les yeux.

      — Il est revenu ! s’exclama-t-elle.

      Des frissons la parcoururent et elle jeta des coups d’œil nerveux aux alentours. Personne ne semblait se trouver dans les parages, à présent.

      Nichée entre les branches, une poupée aux cheveux blonds dévisageait Riley, disposée exactement comme aurait dû l’être la victime.

      Elle n’était pas là depuis longtemps – trois ou quatre jours, tout au plus. Elle n’avait pas été déplacée par le vent ou souillée par la pluie. Le meurtrier était revenu alors qu’il préparait le meurtre de Reba Frye. Un peu comme Riley était en train de le faire, il était venu pour réfléchir à ce qu’il avait fait, pour examiner ses erreurs.

      Elle prit des photos avec son téléphone portable. Elle allait devoir les envoyer au Bureau immédiatement.

      Riley savait pourquoi il avait laissé la poupée.

      C’est une excuse pour son manque de sérieux, réalisa-t-elle.

      C’était aussi la promesse de faire mieux la prochaine fois.

      Chapitre 9

      Riley roulait en direction du manoir du sénateur Newbrough et la terreur l’envahit quand il surgit à l’horizon. Située au bout d’une allée bordée d’arbres, la bâtisse paraissait énorme et intimidante. Riley avait toujours considéré qu’il était plus difficile de discuter avec les gens les plus riches et les plus puissants qu’avec ceux qui occupaient les échelons les plus bas de l’échelle sociale.

      Elle se gara dans le parking de gravier circulaire et bien tenu, devant le manoir. Oui, la famille était vraiment riche.

      Elle sortit de la voiture et se dirigea vers les hautes portes

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