Orgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais). Джейн Остин

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Orgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais) - Джейн Остин

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les deux sœurs répétèrent trois ou quatre fois qu’elles en étaient désolées, qu’un mauvais rhume est une chose bien désagréable et qu’elles-mêmes avaient horreur d’être malades ; après quoi elles s’occupèrent d’autre chose, laissant à penser que Jane, hors de leur présence, ne comptait plus beaucoup pour elles et cette indifférence réveilla aussitôt l’antipathie d’Elizabeth.

      Leur frère était vraiment la seule personne de la maison qu’elle jugeât avec faveur. Son anxiété au sujet de l’état de Jane était manifeste, et ses attentions pour Elizabeth des plus aimables. Grâce à lui elle avait moins l’impression d’être une intruse dans leur cercle familial. Parmi les autres, personne ne s’occupait beaucoup d’elle : miss Bingley n’avait d’yeux que pour Mr. Darcy, sa sœur également ; Mr. Hurst, qui se trouvait à côté d’Elizabeth, était un homme indolent qui ne vivait que pour manger, boire, et jouer aux cartes, et lorsqu’il eut découvert que sa voisine préférait les plats simples aux mets compliqués, il ne trouva plus rien à lui dire.

      Le dîner terminé, elle remonta directement auprès de Jane. Elle avait à peine quitté sa place que miss Bingley se mettait à faire son procès : ses manières, mélange de présomption et d’impertinence, furent déclarées très déplaisantes ; elle était dépourvue de conversation et n’avait ni élégance, ni goût, ni beauté. Mrs. Hurst pensait de même et ajouta :

      – Il faut lui reconnaître une qualité, celle d’être une excellente marcheuse. Je n’oublierai jamais son arrivée, ce matin ; son aspect était inénarrable !

      – En effet, Louisa, j’avais peine à garder mon sérieux. Est-ce assez ridicule de courir la campagne pour une sœur enrhumée ! Et ses cheveux tout ébouriffés !

      – Et son jupon ! Avez-vous vu son jupon ? Il avait bien un demi-pied de boue que sa robe n’arrivait pas à cacher.

      – Votre description peut être très exacte, Louisa, dit Bingley, mais rien de tout cela ne m’a frappé. Miss Elizabeth Bennet m’a paru tout à fait à son avantage quand elle est arrivée ce matin, et je n’ai pas remarqué son jupon boueux.

      – Vous, Mr. Darcy, vous l’avez remarqué, j’en suis sûre, dit miss Bingley, et j’incline à penser que vous n’aimeriez pas voir votre sœur s’exhiber dans une telle tenue.

      – Évidemment non.

      – Faire ainsi je ne sais combien de milles dans la boue, toute seule ! À mon avis, cela dénote un abominable esprit d’indépendance et un mépris des convenances des plus campagnards.

      – À mes yeux, c’est une preuve très touchante de tendresse fraternelle, dit Bingley.

      – Je crains bien, Mr. Darcy, observa confidentiellement miss Bingley, que cet incident ne fasse tort à votre admiration pour les beaux yeux de miss Elizabeth.

      – En aucune façon, répliqua Darcy : la marche les avait rendus encore plus brillants.

      Un court silence suivit ces paroles après lequel Mrs. Hurst reprit :

      – J’ai beaucoup de sympathie pour Jane Bennet qui est vraiment charmante et je souhaite de tout cœur lui voir faire un joli mariage, mais avec une famille comme la sienne, je crains bien qu’elle n’ait point cette chance.

      – Il me semble vous avoir entendu dire qu’elle avait un oncle avoué à Meryton ?

      – Oui, et un autre à Londres qui habite quelque part du côté de Cheapside.

      – Quartier des plus élégants, ajouta sa sœur, et toutes deux se mirent à rire aux éclats.

      – Et quand elles auraient des oncles à en remplir Cheapside, s’écria Bingley, ce n’est pas cela qui les rendrait moins aimables.

      – Oui, mais cela diminuerait singulièrement leurs chances de se marier dans la bonne société, répliqua Darcy.

      Bingley ne dit rien, mais ses sœurs approuvèrent chaleureusement, et pendant quelque temps encore donnèrent libre cours à leur gaieté aux dépens de la parenté vulgaire de leur excellente amie.

      Cependant, reprises par un accès de sollicitude, elles montèrent à sa chambre en quittant la salle à manger et restèrent auprès d’elle jusqu’à ce qu’on les appelât pour le café. Jane souffrait toujours beaucoup et sa sœur ne voulait pas la quitter ; cependant, tard dans la soirée, ayant eu le soulagement de la voir s’endormir, elle se dit qu’il serait plus correct, sinon plus agréable, de descendre un moment.

      En entrant dans le salon, elle trouva toute la société en train de jouer à la mouche et fut immédiatement priée de se joindre à la partie. Comme elle soupçonnait qu’on jouait gros jeu, elle déclina l’invitation et, donnant comme excuse son rôle de garde-malade, dit qu’elle prendrait volontiers un livre pendant les quelques instants où elle pouvait rester en bas. Mr. Hurst la regarda, stupéfait.

      – Préféreriez-vous la lecture aux cartes ? demanda-t-il. Quel goût singulier !

      – Miss Elizabeth Bennet dédaigne les cartes, répondit miss Bingley, et la lecture est son unique passion.

      – Je ne mérite ni cette louange, ni ce reproche, répliqua Elizabeth. Je ne suis point aussi fervente de lecture que vous l’affirmez, et je prends plaisir à beaucoup d’autres choses.

      – Vous prenez plaisir, j’en suis sûr, à soigner votre sœur, intervint Bingley, et j’espère que ce plaisir sera bientôt redoublé par sa guérison.

      Elizabeth remercia cordialement, puis se dirigea vers une table où elle voyait quelques livres. Bingley aussitôt lui offrit d’aller en chercher d’autres.

      – Pour votre agrément, comme pour ma réputation, je souhaiterais avoir une bibliothèque mieux garnie, mais voilà, je suis très paresseux, et, bien que je possède peu de livres, je ne les ai même pas tous lus.

      – Je suis surprise, dit miss Bingley, que mon père ait laissé si peu de livres. Mais vous, Mr. Darcy, quelle merveilleuse bibliothèque vous avez à Pemberley !

      – Rien d’étonnant à cela, répondit-il, car elle est l’œuvre de plusieurs générations.

      – Et vous-même travaillez encore à l’enrichir. Vous êtes toujours en train d’acheter des livres.

      – Je ne comprends pas qu’on puisse négliger une bibliothèque de famille !

      – Je suis sûre que vous ne négligez rien de ce qui peut ajouter à la splendeur de votre belle propriété. Charles, lorsque vous vous ferez bâtir une résidence, je vous conseille sérieusement d’acheter le terrain aux environs de Pemberley et de prendre le manoir de Mr. Darcy comme modèle. Il n’y a pas en Angleterre de plus beau comté que le Derbyshire.

      – Certainement. J’achèterai même Pemberley si Darcy veut me le vendre.

      – Charles, je parle de choses réalisables.

      – Ma parole, Caroline, je crois qu’il serait plus facile d’acheter Pemberley que de le copier.

      Elizabeth intéressée par la conversation se laissa distraire de sa lecture. Elle posa bientôt son livre et, s’approchant

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