Orgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais). Джейн Остин

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Orgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais) - Джейн Остин

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cette satisfaction pendant une demi-heure.

      Elizabeth sourit d’un air moqueur et s’éloigna. Son refus ne lui avait point fait tort auprès de Mr. Darcy, et il pensait à elle avec une certaine complaisance lorsqu’il se vit interpeller par miss Bingley.

      – Je devine le sujet de vos méditations, dit-elle.

      – En êtes-vous sûre ?

      – Vous songez certainement qu’il vous serait bien désagréable de passer beaucoup de soirées dans le genre de celle-ci. C’est aussi mon avis. Dieu ! que ces gens sont insignifiants, vulgaires et prétentieux ! Je donnerais beaucoup pour vous entendre dire ce que vous pensez d’eux.

      – Vous vous trompez tout à fait ; mes réflexions étaient d’une nature beaucoup plus agréable : je songeais seulement au grand plaisir que peuvent donner deux beaux yeux dans le visage d’une jolie femme.

      Miss Bingley le regarda fixement en lui demandant quelle personne pouvait lui inspirer ce genre de réflexion.

      – Miss Elizabeth Bennet, répondit Mr. Darcy sans sourciller.

      – Miss Elizabeth Bennet ! répéta miss Bingley. Je n’en reviens pas. Depuis combien de temps occupe-t-elle ainsi vos pensées, et quand faudra-t-il que je vous présente mes vœux de bonheur ?

      – Voilà bien la question que j’attendais. L’imagination des femmes court vite et saute en un clin d’œil de l’admiration à l’amour et de l’amour au mariage. J’étais sûr que vous alliez m’offrir vos félicitations.

      – Oh ! si vous le prenez ainsi, je considère la chose comme faite. Vous aurez en vérité une délicieuse belle-mère et qui vous tiendra sans doute souvent compagnie à Pemberley.

      Mr. Darcy écouta ces plaisanteries avec la plus parfaite indifférence et, rassurée par son air impassible, miss Bingley donna libre cours à sa verve moqueuse.

       English

      VII

       Table des matières

      La fortune de Mr. Bennet consistait presque tout entière en un domaine d’un revenu de 2000 livres mais qui, malheureusement pour ses filles, devait, à défaut d’héritier mâle, revenir à un cousin éloigné. L’avoir de leur mère, bien qu’appréciable, ne pouvait compenser une telle perte. Mrs. Bennet, qui était la fille d’un avoué de Meryton, avait hérité de son père 4000 livres ; elle avait une sœur mariée à un Mr. Philips, ancien clerc et successeur de son père, et un frère honorablement établi à Londres dans le commerce.

      Le village de Longbourn n’était qu’à un mille de Meryton, distance commode pour les jeunes filles qui, trois ou quatre fois par semaine, éprouvaient l’envie d’aller présenter leurs devoirs à leur tante ainsi qu’à la modiste qui lui faisait face de l’autre côté de la rue. Les deux benjamines, d’esprit plus frivole que leurs aînées, mettaient à rendre ces visites un empressement particulier. Quand il n’y avait rien de mieux à faire, une promenade à Meryton occupait leur matinée et fournissait un sujet de conversation pour la soirée. Si peu fertile que fût le pays en événements extraordinaires, elles arrivaient toujours à glaner quelques nouvelles chez leur tante.

      Actuellement elles étaient comblées de joie par la récente arrivée dans le voisinage d’un régiment de la milice. Il devait y cantonner tout l’hiver et Meryton était le quartier général. Les visites à Mrs. Philips étaient maintenant fécondes en informations du plus haut intérêt, chaque jour ajoutait quelque chose à ce que l’on savait sur les officiers, leurs noms, leurs familles, et bientôt l’on fit connaissance avec les officiers eux-mêmes. Mr. Philips leur fit visite à tous, ouvrant ainsi à ses nièces une source de félicité inconnue jusqu’alors. Du coup, elles ne parlèrent plus que des officiers, et la grande fortune de Mr. Bingley dont l’idée seule faisait vibrer l’imagination de leur mère n’était rien pour elles, comparée à l’uniforme rouge d’un sous-lieutenant.

      Un matin, après avoir écouté leur conversation sur cet inépuisable sujet, Mr. Bennet observa froidement :

      – Tout ce que vous me dites me fait penser que vous êtes deux des filles les plus sottes de la région. Je m’en doutais depuis quelque temps, mais aujourd’hui, j’en suis convaincu.

      Catherine déconcertée ne souffla mot, mais Lydia, avec une parfaite indifférence, continua d’exprimer son admiration pour le capitaine Carter et l’espoir de le voir le jour même car il partait le lendemain pour Londres.

      – Je suis surprise, mon ami, intervint Mrs. Bennet, de vous entendre déprécier vos filles aussi facilement. Si j’étais en humeur de critique, ce n’est pas à mes propres enfants que je m’attaquerais.

      – Si mes filles sont sottes, j’espère bien être capable de m’en rendre compte.

      – Oui, mais il se trouve au contraire qu’elles sont toutes fort intelligentes.

      – Voilà le seul point, – et je m’en flatte, – sur lequel nous sommes en désaccord. Je voulais croire que vos sentiments et les miens coïncidaient en toute chose mais je dois reconnaître qu’ils diffèrent en ce qui concerne nos deux plus jeunes filles que je trouve remarquablement niaises.

      – Mon cher Mr. Bennet, vous ne pouvez vous attendre à trouver chez ces enfants le jugement de leur père et de leur mère. Lorsqu’elles auront notre âge, j’ose dire qu’elles ne penseront pas plus aux militaires que nous n’y pensons nous-mêmes. Je me rappelle le temps où j’avais aussi l’amour de l’uniforme ; – à dire vrai je le garde toujours au fond du cœur et si un jeune et élégant colonel pourvu de cinq ou six mille livres de rentes désirait la main d’une de mes filles, ce n’est pas moi qui le découragerais. L’autre soir, chez sir William, j’ai trouvé que le colonel Forster avait vraiment belle mine en uniforme.

      – Maman, s’écria Lydia, ma tante dit que le colonel Forster et le capitaine Carter ne vont plus aussi souvent chez miss Watson et qu’elle les voit maintenant faire de fréquentes visites à la librairie Clarke.

      La conversation fut interrompue par l’entrée du valet de chambre qui apportait une lettre adressée à Jane. Elle venait de Netherfield et un domestique attendait la réponse.

      Les yeux de Mrs. Bennet étincelèrent de plaisir et, pendant que sa fille lisait, elle la pressait de questions :

      – Eh bien ! Jane, de qui est-ce ? De quoi s’agit-il ? Voyons, répondez vite, ma chérie.

      – C’est de miss Bingley, répondit Jane, et elle lut tout haut : « Chère amie, si vous n’avez pas la charité de venir dîner aujourd’hui avec Louisa et moi, nous courrons le risque de nous brouiller pour le reste de nos jours, car un tête-à-tête de toute une journée entre deux femmes ne peut se terminer sans querelle. Venez aussitôt ce mot reçu. Mon frère et ses amis doivent dîner avec les officiers. Bien à vous. – Caroline BINGLEY. »

      – Avec les officiers ! s’exclama Lydia. Je m’étonne que ma tante ne nous en ait

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