Orgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais). Джейн Остин

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Orgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais) - Джейн Остин

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désir de sa sœur et entre elles, à partir de ce jour, le nom de Mr. Bingley ne fut plus que rarement prononcé.

      La société de Mr. Wickham fut précieuse pour dissiper le voile de tristesse que ces malencontreux événements avaient jeté sur Longbourn. On le voyait souvent et à ses autres qualités s’ajoutait maintenant un abandon qui le rendait encore plus aimable. Tout ce qu’Elizabeth avait appris de ses démêlés avec Mr. Darcy était devenu public : on en parlait un peu partout et l’on se plaisait à remarquer que Mr. Darcy avait paru antipathique à tout le monde avant même que personne fût au courant de cette affaire. Jane était la seule à supposer qu’il pouvait exister des faits ignorés de la société de Meryton. Dans sa candeur charitable, elle plaidait toujours les circonstances atténuantes, et alléguait la possibilité d’une erreur, mais tous les autres s’accordaient pour condamner Mr. Darcy et le déclarer le plus méprisable des hommes.

       English

      XXV

       Table des matières

      Après une semaine passée à exprimer son amour et à faire des rêves de bonheur, l’arrivée du samedi arracha Mr. Collins à son aimable Charlotte. Le chagrin de la séparation, toutefois, allait être allégé de son côté par les préparatifs qu’il avait à faire pour la réception de la jeune épouse car il avait tout lieu d’espérer que le jour du mariage serait fixé à son prochain retour en Hertfordshire. Il prit congé des habitants de Longbourn avec autant de solennité que la première fois, renouvela ses vœux de santé et de bonheur à ses belles cousines et promit à leur père une autre lettre de remerciements.

      Le lundi suivant, Mrs. Bennet eut le plaisir de recevoir son frère et sa belle-sœur qui venaient comme à l’ordinaire passer la Noël à Longbourn. Mr. Gardiner était un homme intelligent et de bonnes manières, infiniment supérieur à sa sœur tant par les qualités naturelles que par l’éducation. Les dames de Netherfield auraient eu peine à croire qu’un homme qui était dans le commerce pouvait être aussi agréable et aussi distingué. Mrs. Gardiner, plus jeune que Mrs. Bennet, était une femme aimable, élégante et fine que ses nièces de Longbourn aimaient beaucoup. Les deux aînées surtout lui étaient unies par une vive affection, et elles faisaient de fréquents séjours à Londres chez leur tante.

      Le premier soin de Mrs. Gardiner fut de distribuer les cadeaux qu’elle avait apportés et de décrire les dernières modes de Londres. Ceci fait, son rôle devint moins actif et ce fut alors son tour d’écouter. Mrs. Bennet avait beaucoup de griefs à raconter, beaucoup de plaintes à exhaler depuis leur dernière rencontre, sa famille avait eu bien de la malchance. Deux de ses filles avaient été sur le point de se marier et, finalement, les deux projets avaient échoué.

      – Je ne blâme pas Jane, ajoutait-elle : ce n’est pas sa faute si l’affaire a manqué. Mais Lizzy !... Oh ! ma sœur, il est tout de même dur de penser qu’elle pourrait à l’heure qu’il est s’appeler « Mrs. Collins », n’eût été son déplorable entêtement. Il l’a demandée en mariage dans cette pièce même, et elle l’a refusé ! Le résultat, c’est que lady Lucas aura une fille mariée avant moi et que la propriété de Longbourn sortira de la famille. Les Lucas sont des gens fort habiles, ma sœur, et disposés à s’emparer de tout ce qui est à leur portée : je regrette de le dire, mais c’est la pure vérité. Quant à moi, cela me rend malade d’être contrecarrée de la sorte par les miens et d’avoir des voisins qui pensent toujours à eux-mêmes avant de penser aux autres ; mais votre arrivée est un véritable réconfort, et je suis charmée de ce que vous me dites au sujet des manches longues.

      Mrs. Gardiner, qui avait déjà été mise au courant des faits par sa correspondance avec Jane et Elizabeth, répondit brièvement à sa belle-sœur et, par amitié pour ses nièces, détourna la conversation. Mais elle reprit le sujet un peu plus tard, quand elle se trouva seule avec Elizabeth.

      – Ce parti semblait vraiment souhaitable pour Jane, dit-elle, et je suis bien fâchée que la chose en soit restée là, mais il n’est pas rare de voir un jeune homme tel que vous me dépeignez Mr. Bingley s’éprendre soudain d’une jolie fille et, si le hasard vient à les séparer, l’oublier aussi vite.

      – Voilà certes une excellente consolation, dit Elizabeth, mais, dans notre cas, le hasard n’est point responsable, et il est assez rare qu’un jeune homme de fortune indépendante se laisse persuader par les siens d’oublier une jeune fille dont il était violemment épris quelques jours auparavant.

      – Cette expression de « violemment épris » est à la fois si vague et si rebattue qu’elle ne me représente pas grand-chose. On l’emploie aussi bien pour un sentiment passager, né d’une simple rencontre, que pour un attachement réel et profond. S’il vous plaît, comment se manifestait ce violent amour de Mr. Bingley ?

      – Je n’ai jamais vu une inclination aussi pleine de promesses. Il ne voyait que Jane et ne faisait plus attention à personne. Au bal qu’il a donné chez lui, il a froissé plusieurs jeunes filles en oubliant de les inviter à danser, et moi-même ce jour-là je lui ai adressé deux fois la parole sans qu’il eût l’air de m’entendre. Est-il symptôme plus significatif ? Le fait d’être impoli envers tout le monde n’est-il pas chez un homme la marque même de l’amour !

      – Oui... de cette sorte d’amour qu’éprouvait sans doute Mr. Bingley. Pauvre Jane ! j’en suis fâchée pour elle ; avec sa nature il lui faudra longtemps pour se remettre. Si vous aviez été à sa place, Lizzy, votre gaieté vous aurait aidée à réagir plus vite. Mais pensez-vous que nous pourrions décider Jane à venir à Londres avec nous ? Un changement lui ferait du bien, et quitter un peu sa famille serait peut-être pour elle le remède le plus salutaire.

      Elizabeth applaudit à cette proposition, sûre que Jane l’accepterait volontiers.

      – J’espère, ajouta Mrs. Gardiner, qu’aucune arrière-pensée au sujet de ce jeune homme ne l’arrêtera. Nous habitons un quartier tout différent, nous n’avons pas les mêmes relations, et nous sortons peu, comme vous le savez. Il est donc fort peu probable qu’ils se rencontrent, à moins que lui-même ne cherche réellement à la voir.

      – Oh ! cela, c’est impossible, car il est maintenant sous la garde de son ami, et Mr. Darcy ne lui permettra certainement pas d’aller rendre visite à Jane dans un tel quartier. Ma chère tante, y pensez-vous ? Mr. Darcy a peut-être entendu parler d’une certaine rue qu’on appelle Gracechurch Street, mais un mois d’ablutions lui semblerait à peine suffisant pour s’en purifier si jamais il y mettait les pieds et, soyez-en sûre, Mr. Bingley ne sort jamais sans lui.

      – Tant mieux. J’espère qu’ils ne se rencontreront pas du tout. Mais Jane n’est-elle pas en correspondance avec la sœur ? Elle ne pourra résister au désir d’aller la voir.

      – Elle laissera, je pense, tomber cette relation.

      Tout en faisant cette déclaration avec la même assurance qu’elle avait prédit que Mr. Bingley n’aurait pas la permission d’aller voir Jane, Elizabeth ressentait au fond d’elle-même une anxiété qui, à la réflexion, lui prouva qu’elle ne jugeait pas l’affaire absolument désespérée. Après tout il était possible, – elle allait même jusqu’à se dire probable, – que l’amour de Mr. Bingley se réveillât, et que l’influence des siens se trouvât moins forte que le pouvoir plus naturel des attraits qui l’avaient charmé.

      Jane

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