Orgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais). Джейн Остин

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Orgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais) - Джейн Остин

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; son plaisir fut complet lorsqu’elle apprit qu’on s’arrêterait une nuit à Londres.

      Les adieux qu’elle échangea avec Mr. Wickham furent pleins de cordialité, du côté de Mr. Wickham tout particulièrement. Ses projets actuels ne pouvaient lui faire oublier qu’Elizabeth avait été la première à attirer son attention, la première à écouter ses confidences avec sympathie, la première à mériter son admiration. Aussi, dans la façon dont il lui souhaita un heureux séjour, en lui rappelant quel genre de personne elle allait trouver en lady Catherine de Bourgh, et en exprimant l’espoir que là comme ailleurs leurs opinions s’accorderaient toujours, il y avait un intérêt, une sollicitude à laquelle Elizabeth fut extrêmement sensible, et, en le quittant, elle garda la conviction que, marié ou célibataire, il resterait toujours à ses yeux le modèle de l’homme aimable.

      La distance jusqu’à Londres n’était que de vingt-quatre milles et, partis dès le matin, les voyageurs purent être chez les Gardiner à Gracechurch street vers midi. Jane qui les guettait à une fenêtre du salon s’élança pour les accueillir dans le vestibule. Le premier regard d’Elizabeth fut pour scruter anxieusement le visage de sa sœur et elle fut heureuse de constater qu’elle avait bonne mine et qu’elle était aussi fraîche et jolie qu’à l’ordinaire. Sur l’escalier se pressait toute une bande de petits garçons et de petites filles impatientes de voir leur cousine ; l’atmosphère était joyeuse et accueillante, et la journée se passa très agréablement, l’après-midi dans les magasins et la soirée au théâtre.

      Elizabeth s’arrangea pour se placer à côté de sa tante. Elles commencèrent naturellement par s’entretenir de Jane, et Elizabeth apprit avec plus de peine que de surprise que sa sœur, malgré ses efforts pour se dominer, avait encore des moments d’abattement. Mrs. Gardiner donna aussi quelques détails sur la visite de miss Bingley et rapporta plusieurs conversations qu’elle avait eues avec Jane, qui prouvaient que la jeune fille avait renoncé à cette relation d’une façon définitive.

      Mrs. Gardiner plaisanta ensuite sa nièce sur l’infidélité de Wickham et la félicita de prendre les choses d’une âme si tranquille.

      – Mais comment est donc cette miss King ? Il me serait pénible de penser que notre ami ait l’âme vénale.

      – Pourriez-vous me dire, ma chère tante, quelle est la différence entre la vénalité et la prudence ? Où finit l’une et où commence l’autre ? À Noël, vous aviez peur qu’il ne m’épousât ; vous regardiez ce mariage comme une imprudence, et maintenant qu’il cherche à épouser une jeune fille pourvue d’une modeste dot de dix mille livres, vous voilà prête à le taxer de vénalité !

      – Dites-moi seulement comment est miss King, je saurai ensuite ce que je dois penser.

      – C’est, je crois, une très bonne fille. Je n’ai jamais entendu rien dire contre elle.

      – Mais Mr. Wickham ne s’était jamais occupé d’elle jusqu’au jour où elle a hérité cette fortune de son grand-père ?

      – Non ; pourquoi l’aurait-il fait ? S’il ne lui était point permis de penser à moi parce que je n’avais pas d’argent, comment aurait-il pu être tenté de faire la cour à une jeune fille qui n’en avait pas davantage et qui par surcroît lui était indifférente ?

      – Il semble peu délicat de s’empresser auprès d’elle sitôt après son changement de fortune.

      – Un homme pressé par le besoin d’argent n’a pas le temps de s’arrêter à des convenances que d’autres ont le loisir d’observer. Si miss King n’y trouve rien à redire, pourquoi serions-nous choquées ?

      – L’indulgence de miss King ne le justifie point. Cela prouve seulement que quelque chose lui manque aussi, bon sens ou délicatesse.

      – Eh bien ! s’écria Elizabeth, qu’il en soit comme vous le voulez, et admettons une fois pour toutes qu’elle est sotte, et qu’il est, lui, un coureur de dot.

      – Non, Lizzy, ce n’est pas du tout ce que je veux. Il m’est pénible de porter ce jugement sévère sur un jeune homme originaire du Derbyshire.

      – Oh ! quant à cela, j’ai une assez pauvre opinion des jeunes gens du Derbyshire ; et leurs intimes amis du Hertfordshire ne valent pas beaucoup mieux. Je suis excédée des uns et des autres, Dieu merci ! Je vais voir demain un homme totalement dépourvu de sens, d’intelligence et d’éducation, et je finis par croire que ces gens-là seuls sont agréables à fréquenter !

      – Prenez garde, Lizzy, voilà un discours qui sent fort le désappointement.

      Avant la fin de la représentation, Elizabeth eut le plaisir très inattendu de se voir inviter par son oncle et sa tante à les accompagner dans le voyage d’agrément qu’ils projetaient pour l’été suivant.

      – Nous n’avons pas encore décidé où nous irons. Peut-être dans la région des Lacs.

      Nul projet ne pouvait être plus attrayant pour Elizabeth et l’invitation fut acceptée avec empressement et reconnaissance.

      – Ô ma chère tante, s’écria-t-elle ravie, vous me transportez de joie ! Quelles heures exquises nous passerons ensemble ! Adieu, tristesses et déceptions ! Nous oublierons les hommes en contemplant les montagnes !

       English

      XXVIII

       Table des matières

      Dans le voyage du lendemain, tout parut nouveau et intéressant à Elizabeth. Rassurée sur la santé de Jane par sa belle mine et ravie par la perspective de son voyage dans le Nord, elle se sentait pleine d’entrain et de gaieté.

      Quand on quitta la grand-route pour prendre le chemin de Hunsford, tous cherchèrent des yeux le presbytère, s’attendant à le voir surgir à chaque tournant. Leur route longeait d’un côté la grille de Rosings Park. Elizabeth sourit en se souvenant de tout ce qu’elle avait entendu au sujet de sa propriétaire.

      Enfin, le presbytère apparut. Le jardin descendant jusqu’à la route, les palissades vertes, la haie de lauriers, tout annonçait qu’on était au terme du voyage. Mr. Collins et Charlotte se montrèrent à la porte, et la voiture s’arrêta devant la barrière, séparée de la maison par une courte avenue de lauriers.

      Mrs. Collins reçut son amie avec une joie si vive qu’Elizabeth, devant cet accueil affectueux, se félicita encore davantage d’être venue. Elle vit tout de suite que le mariage n’avait pas changé son cousin et que sa politesse était toujours aussi cérémonieuse. Il la retint plusieurs minutes à la porte pour s’informer de toute sa famille, puis après avoir, en passant, fait remarquer le bel aspect de l’entrée, il introduisit ses hôtes sans plus de délai dans la maison.

      Au salon, il leur souhaita une seconde fois la bienvenue dans son modeste presbytère et répéta ponctuellement les offres de rafraîchissements que sa femme faisait aux voyageurs.

      Elizabeth s’attendait à le voir briller de tout son éclat, et, pendant qu’il faisait admirer les belles proportions du salon, l’idée lui vint qu’il s’adressait particulièrement à elle comme s’il

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