Orgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais). Джейн Остин

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Orgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais) - Джейн Остин

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c’est l’exacte vérité. Il n’a dansé que quatre fois, bien que les danseurs fussent peu nombreux et que plus d’une jeune fille, – je le sais pertinemment, – dut rester sur sa chaise, faute de cavalier. Pouvez-vous nier ce fait, Mr. Darcy ?

      – Je n’avais pas l’honneur de connaître d’autres dames que celles avec qui j’étais venu à cette soirée.

      – C’est exact ; et on ne fait pas de présentations dans une soirée... Alors, colonel, que vais-je vous jouer ? Mes doigts attendent vos ordres.

      – Peut-être, dit Darcy, aurait-il été mieux de chercher à me faire présenter. Mais je n’ai pas les qualités nécessaires pour me rendre agréable auprès des personnes étrangères.

      – En demanderons-nous la raison à votre cousine ? dit Elizabeth en s’adressant au colonel Fitzwilliam. Lui demanderons-nous pourquoi un homme intelligent et qui a l’habitude du monde n’a pas les qualités nécessaires pour plaire aux étrangers ?

      – Inutile de l’interroger, je puis vous répondre moi-même, dit le colonel ; c’est parce qu’il ne veut pas s’en donner la peine.

      – Certes, dit Darcy, je n’ai pas, comme d’autres, le talent de converser avec des personnes que je n’ai jamais vues. Je ne sais pas me mettre à leur diapason ni m’intéresser à ce qui les concerne.

      – Mes doigts, répliqua Elizabeth, ne se meuvent pas sur cet instrument avec la maîtrise que l’on remarque chez d’autres pianistes. Ils n’ont pas la même force ni la même vélocité et ne traduisent pas les mêmes nuances : mais j’ai toujours pensé que la faute en était moins à eux qu’à moi qui n’ai pas pris la peine d’étudier suffisamment pour les assouplir.

      Darcy sourit :

      – Vous avez parfaitement raison, dit-il ; vous avez mieux employé votre temps. Vous faites plaisir à tous ceux qui ont le privilège de vous entendre. Mais, comme moi, vous n’aimez pas à vous produire devant les étrangers.

      Ici, ils furent interrompus par lady Catherine qui voulait être mise au courant de leur conversation. Aussitôt, Elizabeth se remit à jouer. Lady Catherine s’approcha, écouta un instant, et dit à Darcy :

      – Miss Bennet ne jouerait pas mal si elle étudiait davantage et si elle prenait des leçons avec un professeur de Londres. Elle a un très bon doigté, bien que pour le goût, Anne lui soit supérieure. Anne aurait eu un très joli talent si sa santé lui avait permis d’étudier.

      Elizabeth jeta un coup d’œil vers Darcy pour voir de quelle façon il s’associait à l’éloge de sa cousine, mais ni à ce moment, ni à un autre, elle ne put discerner le moindre symptôme d’amour. De son attitude à l’égard de miss de Bourg, elle recueillit cette consolation pour miss Bingley : c’est que Mr. Darcy aurait aussi bien pu l’épouser si elle avait été sa cousine.

      Lady Catherine continua ses remarques entremêlées de conseils ; Elizabeth les écouta avec déférence, et, sur la prière des deux jeunes gens, demeura au piano jusqu’au moment où la voiture de Sa Grâce fut prête à les ramener au presbytère.

       English

      XXXII

       Table des matières

      Le lendemain matin, tandis que Mrs. Collins et Maria faisaient des courses dans le village, Elizabeth, restée seule au salon, écrivait à Jane lorsqu’un coup de sonnette la fit tressaillir. Dans la crainte que ce ne fût lady Catherine, elle mettait de côté sa lettre inachevée afin d’éviter des questions importunes, lorsque la porte s’ouvrit, et, à sa grande surprise, livra passage à Mr. Darcy.

      Il parut étonné de la trouver seule et s’excusa de son indiscrétion en alléguant qu’il avait compris que Mrs. Collins était chez elle. Puis ils s’assirent et quand Elizabeth eut demandé des nouvelles de Rosings, il y eut un silence qui menaçait de se prolonger. Il fallait à tout prix trouver un sujet de conversation. Elizabeth se rappelant leur dernière rencontre en Hertfordshire, et curieuse de voir ce qu’il dirait sur le départ précipité de ses hôtes, fit cette remarque :

      – Vous avez tous quitté Netherfield bien rapidement en novembre dernier, Mr. Darcy. Mr. Bingley a dû être agréablement surpris de vous revoir si tôt, car, si je m’en souviens bien, il n’était parti que de la veille. Lui et ses sœurs allaient bien, je pense, quand vous avez quitté Londres ?

      – Fort bien, je vous remercie.

      Voyant qu’elle n’obtiendrait pas d’autre réponse, elle reprit au bout d’un moment :

      – Il me semble avoir compris que Mr. Bingley n’avait guère l’intention de revenir à Netherfield.

      – Je ne le lui ai jamais entendu dire. Je ne serais pas étonné, cependant, qu’il y passe peu de temps à l’avenir. Il a beaucoup d’amis et se trouve à une époque de l’existence où les obligations mondaines se multiplient.

      – S’il a l’intention de venir si rarement à Netherfield, il vaudrait mieux pour ses voisins qu’il l’abandonne tout à fait. Nous aurions peut-être des chances de voir une famille s’y fixer d’une façon plus stable. Mais peut-être Mr. Bingley, en prenant cette maison, a-t-il pensé plus à son plaisir qu’à celui des autres et il règle sans doute ses allées et venues d’après le même principe.

      – Je ne serais pas surpris, dit Darcy, de le voir céder Netherfield si une offre sérieuse se présentait.

      Elizabeth ne répondit pas ; elle craignait de trop s’étendre sur ce chapitre, et ne trouvant rien autre à dire, elle résolut de laisser à son interlocuteur la peine de chercher un autre sujet. Celui-ci le sentit et reprit bientôt :

      – Cette maison paraît fort agréable. Lady Catherine, je crois, y a fait faire beaucoup d’aménagements lorsque Mr. Collins est venu s’installer à Hunsford.

      – Je le crois aussi, et ses faveurs ne pouvaient certainement exciter plus de reconnaissance.

      – Mr. Collins, en se mariant, paraît avoir fait un heureux choix.

      – Certes oui ; ses amis peuvent se réjouir qu’il soit tombé sur une femme de valeur, capable à la fois de l’épouser et de le rendre heureux. Mon amie a beaucoup de jugement, bien qu’à mon sens son mariage ne soit peut-être pas ce qu’elle a fait de plus sage, mais elle paraît heureuse, et vue à la lumière de la froide raison, cette union présente beaucoup d’avantages.

      – Elle doit être satisfaite d’être installée à si peu de distance de sa famille et de ses amis.

      – À si peu de distance, dites-vous ? Mais il y a près de cinquante milles entre Meryton et Hunsford.

      – Qu’est-ce que cinquante milles, avec de bonnes routes ? Guère plus d’une demi-journée de voyage. J’appelle cela une courte distance.

      – Pour moi, s’écria Elizabeth, jamais je n’aurais compté cette « courte distance » parmi les avantages présentés par le mariage de mon amie. Je ne trouve pas qu’elle

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