The Original 1939 Notebook of a Return to the Native Land. Aimé Césaire

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The Original 1939 Notebook of a Return to the Native Land - Aimé Césaire Wesleyan Poetry Series

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et scrofuleux bubons, les poutures de microbes très étranges, les poisons sans alexitère connu, les sanies de plaies bien antiques, les fermentations imprévisibles d’espèces putrescibles.

      frauds, the concussions—the panting of a deficient cowardice, the heave-holess enthusiasm of supernumerary sahibs, the greeds, the hysterias, the perversions, the harlequinades of poverty, the cripplings, the pruritus, the urticaria, the tepid hammocks of degeneracy. Right here the parade of laughable and scrofulous buboes, the forced feeding of very strange microbes, the poisons without known alexins, the sanies of really ancient sores, the unforeseeable fermentations of putrescible species.

      [17]

      Au bout du petit matin, la grande nuit immobile, les étoiles plus mortes qu’un balafong crevé.

      [17]

      At the end of first light, the great still night, the stars deader than a smashed balafo.

      [18]

      Le bulbe tératique de la nuit, germé de nos bassesses et de nos renon-cements…

      [18]

      The teratical bulb of night, sprouted from our villainies and our self-

      denials …

      [19]

      Et nos gestes imbéciles et fous pour faire revivre l’éclaboussement d’or des instants favorisés, le cordon ombilical restitué à sa splendeur fragile, le pain, et le vin de la complicité, le pain, le vin, le sang des épousailles véridiques.

      [19]

      And our idiotic and insane stunts to revive the golden splashing of privileged moments, the umbilical cord restored to its ephemeral splendor, the bread, and the wine of complicity, the bread, the wine, the blood of veracious weddings.

      [20]

      Et cette joie ancienne m’apportant la connaissance de ma présente misère,

      une route bossuée qui pique une tête dans un creux où elle éparpille quelques cases ; une route infatigable qui charge à fond de train un morne en haut duquel elle s’enlise brutalement dans une mare de maisons pataudes, une route follement montante, témérairement descendante, et la carcasse de bois comiquement juchée sur de minuscules pattes de ciment que j’appelle « notre maison », sa coiffure de tôle ondulant au soleil comme une peau qui sèche, la salle à manger, le plancher grossier où luisent des têtes de clous, les solives de sapin et d’ombre qui courent au plafond, les chaises de paille fantômales, la lumière grise de la lampe, celle vernissée et rapide des cancrelats qui bourdonne à faire mal…

      [20]

      And this joy of former times making me aware of my present poverty,

      a bumpy road plunging into a hollow where it scatters a few shacks; an indefatigable road charging at full speed a morne at the top of which it brutally quicksands into a pool of clumsy houses, a road foolishly climbing, recklessly descending, and the carcass of wood, which I call “our house,” comically perched on minute cement paws, its coiffure of corrugated iron in the sun like a skin laid out to dry, the dining room, the rough floor where nail heads gleam, the beams of pine and shadow across the ceiling, the spectral straw chairs, the gray lamp light, the glossy flash of cockroaches in a maddening buzz …

      [21]

      Au bout du petit matin, ce plus essentiel pays restitué à ma gourmandise, non de diffuse tendresse, mais la tourmentée concentration sensuelle du gras téton des mornes avec l’accidentel palmier comme son germe durci, la jouissance saccadée des torrents et depuis Trinité jusqu’à Grand-Rivière, la grand’lèche hystérique de la mer.

      [21]

      At the end of first light, this most essential land restored to my gourmandize, not in diffuse tenderness, but the tormented sensual concentration of the fat tits of the mornes with an occasional palm tree as their hardened sprout, the jerky orgasm of torrents and from Trinité to Grand-Rivière* the hysterical grandsuck of the sea.

      [22]

      Et le temps passait vite, très vite.

      Passés août où les manguiers pavoisent de toutes leurs lunules, septembre l’accoucheur de cyclônes, octobre le flambeur de cannes, novembre qui ronronne aux distilleries, c’était Noël qui commençait.

      Il s’était annoncé d’abord Noël par un picotement de désirs, une soif de tendresses neuves, un bourgeonnement de rêves imprécis, puis il s’était envolé tout à coup dans le froufrou violet de ses grandes ailes de joie, et alors c’était parmi le bourg sa vertigineuse retombée qui éclatait la vie des cases comme une grenade trop mûre.

      Noël n’était pas comme toutes les fêtes. Il n’aimait pas à courir les rues, à danser sur les places publiques, à s’installer sur les chevaux de bois, à profiter de la cohue pour pincer les femmes, à lancer des feux d’artifice au front des tamariniers. Il avait l’agoraphobie, Noël. Ce qu’il lui fallait c’était toute une journée d’affairement, d’apprêts, de cuisinages, de nettoyages, d’inquiétudes, de peur-que-ça

      ne-suffise-pas,

      de-peur-que-ça-ne-manque,

      de-peur-qu’on-ne-s’embête,

      puis le soir une petite église pas intimidante qui se laissât emplir bien-veillamment par les rires, les chuchotis, les confidences, les déclarations amoureuses, les médisances et la cacophonie gutturale d’un chantre bien d’attaque et aussi de gais copains et de franches luronnes et des cases aux entrailles riches en succulences, et pas regardantes, et l’on s’y parque une vingtaine, et la rue est déserte, et le bourg n’est plus qu’un bouquet de chants, et l’on est bien à l’intérieur, et l’on en mange du bon, et l’on en boit du réjouissant et il y a du boudin, celui étroit de deux doigts qui s’enroule en volubile, celui large et trapu, le bénin à goût de serpolet, le violent à incandescence pimentée, et du café brûlant et de l’anis sucré, et du punch au lait, et le soleil liquide des rhums, et toutes sortes de

      [22]

      And time passed quickly, very quickly.

      After August and mango trees decked out in all their lunules, September begetter of cyclones, October igniter of sugarcane, November purring in the distilleries, there came Christmas.

      It had come in first, Christmas did, with a tingling of desires, a thirst for new tendernesses, a burgeoning of vague dreams, then with a purple rustle of its great joyous wings it had suddenly flown away, and after that its abrupt fall out over the village making shack life burst like an overripe pomegranate.

      Christmas was not like other holidays. It didn’t like to gad about the streets, to dance on public squares, to mount the carousel horses, to use the crowd to pinch women, to hurl fireworks into the faces of the tamarind trees. It had agoraphobia, Christmas did. What it wanted was a whole day of bustling, preparing, a cooking and cleaning spree, endless jitters, about

      not-having-enough,

      about-running-short,

      about-getting-bored,

      then at evening an unimposing little church that would benevolently

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