Kismet Bay. Dawn Brower

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Kismet Bay - Dawn Brower

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de fortune. Un rêve qu’il n’a pas mis très longtemps à réaliser. La chance lui avait toujours souri.

      La caméra se posa sur la boule de lumière prête à annoncer le passage à la nouvelle année. La voix de Gauvain résonnait encore dans sa télé. « Comme vous pouvez le voir, la boule est prête à tomber. Il n’y a plus qu’à attendre minuit et trinquer à la nouvelle année. En attendant, allons prendre des nouvelles de notre correspondant à Los Angeles, Corbin Vale. »

      Nash détourna le regard de la télé. Il pensait avoir bu assez de whisky pour oublier le rendez-vous de Leilia avec Perceval, mais elle lui revenait inlassablement à l’esprit. Allait-elle embrasser Perceval, tout comme Gauvain embrasserait Jocelyn ? Cette pensée lui tordit l’estomac. Il regrettait d’avoir bu autant. Peu importe, après tout. Il avait déjà atteint le point de non-retour. Qu’avait-il à perdre ?

      Il reprit une gorgée de whisky. L’alcool ne lui brûlait plus la gorge. On frappa à sa porte. Alors qu’il pensait l’avoir imaginé, le bruit reprit. Nash se redressa et jeta un regard embué à la porte. Il ne pourrait jamais marcher jusqu’à l’entrée sans s’écrouler. « C’est ouvert, » hurla-t-il. Avant qu’il n’ait le temps de se demander qui se trouvait derrière la porte, Leilia entra. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Que s’était-il passé avec Perceval ? S’il l’avait blessée… Une fois sobre, Nash lui ferait regretter. Personne ne fait de mal à l’amour de sa vie.

      CHAPITRE 4

      Leilia fixait Nash comme si elle ne l’avait jamais vu auparavant. Ça ne ressemblait pas à son meilleur ami. On aurait dit qu’il était… « Tu es ivre ? » Elle ferma la porte derrière elle et enleva son manteau. S’il avait bu autant, elle devait veiller sur lui.

      « J’ai pris quelques gorgées de whisky, dit-il en levant sa bouteille à moitié vide.

      – Ne me dis pas que c’était une bouteille neuve. » Qu’est-ce qui lui a pris de boire autant ? C’était le réveillon, mais quand même… Nash ne buvait pas autant en temps normal. « Donne-moi ça. » Elle lui prit la bouteille des mains et la mit sur le comptoir, hors de sa portée. « Qu’est-ce qui t’a pris ? Tu agis bizarrement aujourd’hui.

      – Si l’on ne peut plus boire tranquillement… » Il fit un geste en direction de la télévision. « Tiens, regarde. C’est l’un de tes trois chevaliers. »

      Leilia jeta un œil à la télé. C’était bien Gauvain qui parlait aux spectateurs sur le petit écran. Il avait toujours été ainsi, à se nourrir de l’attention et s’épanouir sous les projecteurs. Gauvain était très attirant. Digne d’un acteur hollywoodien. Il utilisait son visage et son corps parfait pour se faire une place au soleil. Leilia ne connaissait Gauvain que parce qu’il était ami avec Tristan. Autrefois, Tristan et sa cousine Sage étaient inséparables. Elle ne comprenait d’ailleurs toujours pas pourquoi ils s’étaient séparés. Sage avait disparu au même moment que Gauvain partait tenter sa chance à Hollywood. Parfois, elle se demandait si leurs départs étaient liés. « Ni Gauvain ni aucun des chevaliers, comme tu dis, ne m’intéresse. Je n’ai jamais voulu avoir affaire avec ce trio. » Elle ne pensait pas que ces propos auraient une résonnance si narquoise.

      « Qu’est-ce que tu veux, alors ? bredouilla Nash. Je pensais te connaître, mais je me suis trompé. »

      Leilia soupira. « Je vais faire du café. Tu en as besoin et moi aussi. » Elle aurait besoin de plusieurs expressos pour réussir à calmer son ami.

      « Fais comme chez toi, répondit Nash. Moi, je n’en veux pas. Ramène-moi le whisky, c’est tout ce dont j’ai besoin. »

      Leilia se dirigea vers le comptoir et plaça une tasse sous la machine à café. Elle mit une capsule, remplit l’eau du réservoir et mit en marche la machine. Elle remarqua la bouteille qu’elle lui avait offerte plus tôt dans la journée. Au moins, il n’avait pas gâché le bon cru. C’était un vin qu’il fallait savourer et non pas descendre en quelques gorgées. Une fois le café prêt, elle lui amena une tasse. Il était noir, comme Nash l’aimait. « Tiens, dit-elle en lui tendant la tasse. Bien noir pour une bonne dose d’énergie. Enfin, peut-être pas autant d’énergie qu’une demi-bouteille de whisky. »

      Il renifla le café et lui rendit la tasse. « Ramène-moi le whisky. Aucune chance que je boive ça sans une bonne dose d’alcool dedans. »

      Elle lui reprit la tasse en soupirant et la posa sur la table basse qui faisait face au canapé, puis s’assit à ses côtés. « Plus de whisky pour toi. Dis-moi plutôt ce qui ne va pas. »

      La voix de Gauvain résonnait encore dans la pièce. Nash lançait des insultes à la télévision. Leilia prit la télécommande et l’éteignit. Ça ne servait à rien de le provoquer davantage. Elle savait très bien qu’il détestait Gauvain, Tristan et Perceval. C’étaient les stars du lycée, tandis que Nash faisait partie des marginaux. Mais au cours des dernières années, il était devenu incroyablement séduisant. Elle préférait ses cheveux blonds et ses yeux bleu clair qui laissaient deviner son intelligence. Nash était un génie. Il développait des logiciels grâce auxquels il était devenu riche. Il aurait pu s’acheter une belle villa, mais préférait son petit studio au-dessus de la boutique Serendipity Lane tenue par ses cousines.

      « Qu’est-ce qui te rend heureuse ? lui demanda-t-il. Tu ne rêves pas d’autre chose que de ton vignoble et ton magasin de vin ? »

      Elle replaça l’une de ses belles mèches de cheveux blonds derrière son oreille. Cela faisait un an qu’il se laissait pousser les cheveux. Ils étaient presque assez longs pour faire une queue de cheval. Leilia le préférait avec les cheveux longs. « Je crois qu’on ne sait jamais vraiment ce qu’on veut. Mais oui, je suis heureuse. J’adore le vignoble et la boutique. »

      « Mais tu ne veux pas… Je ne sais pas. Plus ? »

      « Tu veux dire un mari et une famille ? Peut-être même une maison avec un jardin et un chien ? » Elle haussa les épaules. « Un jour, peut-être. Si je trouve la bonne personne. »

      Il garda le silence quelques secondes. « La bonne personne, » marmonna-t-il enfin. Nash se frotta les yeux. « Je crois que je vais aller me coucher. »

      Leilia ne le contredit pas. Elle s’étonnait qu’il ait encore les yeux ouverts et qu’il n’ait pas vomi après tout le whisky qu’il avait bu. « Bonne idée. Je vais t’aider à te lever.

      – Non, ça va aller. » Il se leva, chancela un instant puis se rassit en tombant. « Ok, j’ai peut-être besoin d’un peu d’aide. »

      Elle se leva en riant et lui tendit la main. « Allez, mon grand. » Nash réussit à se redresser avec son aide. Il passa ses bras autour d’elle et tituba jusqu’à son lit. « On va t’enlever cette chemise.

      – Tu essayes de me déshabiller pour abuser de moi ?

      – Jamais de la vie ! » Elle rougit. Elle avait longtemps admiré en secret le torse musclé de Nash, mais elle ne voulait pas lui avouer.

      « Vas-y, si tu veux. Ça ne me dérange pas, » dit-il. Elle déboutonna sa chemise et lui enleva. « Ça serait même plutôt marrant. » Ses paupières se fermèrent et il se laissa tomber sur le lit.

      Leilia remit ses jambes sur le lit pour qu’il soit plus confortable et le couvrit avec une couverture. Elle avait fait quelques pas en direction de la porte quand

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