La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie. Charley Brindley

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La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie - Charley Brindley

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soldat Ronald Joaquin tractionna sur sa suspente droite et amorça un mouvement au ralenti vers la droite, mais cela ne suffit pas. L'extrémité déchiquetée de l'aile en feu se prit dans quatre de ses suspentes de voile et l'envoya valdinguer de côté d'un coup sec. Son parachute s'affala sur lui-même et se mit en torche derrière l'aile tourbillonnante.

      “Actionne ta boucle de dégrafage!” s'écria Alexander dans la radio.

      “Putain de saloperie!” cria Joaquin.

      Il se débattait avec sa boucle de parachute tandis que l'aile le faisait tournoyer comme un lance-pierres. Finalement, il attrapa la boucle et tira dessus d'un coup sec pour l'ouvrir et se défaire des suspentes de voile qui le retenaient attaché à l'aile mortelle. Il chuta pendant dix secondes, puis roula de côté pour s'assurer qu'il était hors de portée de l'aile avant de déclencher son parachute de secours. Quand son parachute de secours s'ouvrit, il recommença à respirer.

      “Pfiou! C'était moins une,” fit-il.

      “Bien joué, Joaquin,” dit Alexander.

      Il regarda l'aile descendre en direction des arbres en-dessous, avec le parachute en torche qui traînait derrière. Il tira ensuite sur le cordon d'ouverture et entendit un grand wouf au moment où le parachute principal fut extrait de son sac à dos par le petit parachute auxiliaire, puis il sentit la violente secousse à l'ouverture du parachute principal.

      L'aile mutilée toucha l'extrémité des arbres sous un  angle tel qu'elle cisailla les branches supérieures puis dégringola jusqu'au sol. Une fine volute de fumée s'éleva dans l'air puis le réservoir de carburant céda en laissant échapper en volutes au-dessus des arbres un nuage de flammes et de fumée noire.

      Alexander scrutait l'horizon. “Bizarre,” dit-il en se tournant de tous côtés, pour essayer de voir ses hommes et de compter les parachutes, mais il ne pouvait rien voir au-delà de la coupole de son propre parachute. “Qui est en vol?” cria-t-il dans son micro. “Annoncez-vous un par un.”

      “Lojab,” entendit-il dans son oreillette.

      “Kawalski,” s'exclama le soldat Kawalski. “L'avion est là-bas, vers le sud-est.”

      Le C-130 fonçait comme une météorite vers la montagne avec sa traine de flammes et de fumée. L'instant d'après, il explosa comme une boule de feu.

      “Putain de merde,” murmura Alexander. “Bon allez, on reprend le comptage. J'ai Lojab et Kawalski.”

      Il compta ses hommes au fur et à mesure qu'ils donnaient leur nom. Tous les soldats avaient un numéro attribué ; l'adjudant Alexander portait le numéro un, le caporal Lojab le numéro deux et ainsi de suite.

      D'autres donnèrent leur nom, puis plus rien. “Dix?” dit Alexander, “Bon sang!” Il tractionna sur sa suspente droite.  “Sharakova!” cria-t-il. “Ransom!” Pas de réponse.

      “Hé, Mon adj’” dit Kawalski par radio.

      “Ouais?”

      “La radio de Sharakova ne marche toujours pas, mais elle a sauté. Elle est juste au-dessus de vous.”

      “Super. Merci, Kawalski. Quelqu'un voit Ransom?”

      “Ici, Mon adj’,” dit Ransom. “Je crois que j'ai eu un trou noir pendant un instant en me cognant contre le côté de l'avion, mais ça y est, j'ai repris connaissance.”

      “Bon. Avec moi, ça fait treize,” dit Alexander. “Tout le monde est en vol.”

      “J'ai vu trois hommes d'équipage du C-130 sortir de l'avion,” dit Kawalski. “Ils ont ouvert leur parachute  juste en-dessous de moi.”

      “Qu'est-ce qui est arrivé au capitaine?” demanda Lojab.

      “Capitaine Sanders,” dit Alexander dans le micro. Il attendit un moment. “Capitaine Sanders, vous m'entendez?”

      Il n'y eut pas de réponse.

      “Hé, Mon adj’,” dit quelqu'un par radio. “Je croyais qu'on devait sauter à travers des nuages?”

      Alexander regarda attentivement le sol —la couche de nuages avait disparu.

      C'est ça qui était bizarre : aucun nuage.

      “Et le désert?” demanda un autre.

      Sous leurs pieds il n'y avait que de la verdure tous  azimuts.

      “Ca ressemble à aucun désert que j' connaisse.

      “Vise un peu la rivière au nord-est.”

      “Bon sang, elle est vachement grande.”

      “J'ai l'impression que c'est plutôt l'Inde ou le Pakistan.”

      “Je sais pas si le pilote a fumé la moquette ou quoi, mais en tous cas c'est pas au désert du Régistan qu'il nous a emmenés.”

      “Arrêtez, les pipelettes,” dit l'adjudant Alexander. Ils étaient désormais à moins de cinq cents mètres. “Quelqu'un voit le coffre d’armement?”

      “Que dalle,” dit Ledbetter said. “Je le vois nulle part.”

      “Non,” dit Paxton. “On devrait voir ces voiles oranges comme vous autres les p'tits Blancs au milieu du ghetto, mais j' les vois pas.”

      Aucun des autres ne voyait non plus trace du coffre      d’armement.

      “OK,” dit Alexander. “On se dirige vers cette clairière juste au sud-ouest, à dix heures.”

      “Reçu, Mon adj’.”

      “On est juste derrière vous.”

      “Ecoutez bien, les gars,” dit l'adjudant Alexander. “Dès que vous touchez le sol, affalez votre parachute et attrapez votre pétard.”

      “Ouh, j'aime bien quand il parle mal.”

      “Mets-la en veilleuse, Kawalski,” dit-il. “Je suis sûr qu'on a été vus, donc soyez prêts à tout.”

      Tous les soldats se laissèrent descendre dans la clairière et se posèrent sans encombre. Les trois derniers hommes d'équipage de l'appareil se posèrent derrière eux.

      “Première Section,” ordonna Alexander, “délimitez un périmètre.”

      “Bien reçu.”

      “Archibald Ledbetter,” dit-il, “toi et Kawalski, montez à ce grand chêne et installez un poste de guet, et apportez des armes aux trois hommes d'équipage.”

      “Entendu, Mon adj’.” Et Ledbetter et Kawalski se dirigèrent en courant vers les hommes d'équipage du C-130.

      “Tout est calme dans le secteur est,” dit Paxton.

      “Pareil ici,” dit Joaquin de l'autre bout de la clairière.

      “Très bien,” dit Alexander. “Tenez-vous prêts. Ceux qui nous ont descendu ne vont pas tarder à revenir vers nous. Fichons le camp de cette clairière. On est comme des pigeons d'argile

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