Programme des Épouses Interstellaires Coffret. Grace Goodwin

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Programme des Épouses Interstellaires Coffret - Grace Goodwin

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sa partenaire avec une précision digne d’un expert. Je ne connais ma partenaire qu’en rêve, Ander devrait faire l’affaire. Largement.

      Je me tourne vers le commandant, je ne peux emmener l’un de ses meilleurs guerriers sans sa permission. Si j’étais le prince de naguère, celui qui croyait que tout lui était dû, j’aurais emmené le guerrier sans rien demander à cet homme qui dirige le vaisseau, à ceux qui obéissent à ses ordres, à ceux qu’il protège.

      Ander se tourne à son tour vers le commandant. Le commandant tient sa partenaire par la taille, il sourit, c’est rare. « Allez-y. Que les Dieux vous protègent. »

      Dame Deston pose sa tête sur son épaule, elle sourit sincèrement. « Essayez de ne pas tuer trop d’idiots. Et de ne pas lui faire une peur bleue. » Elle tend la main et Dare lui remet trois colliers noirs. Elle se tourne vers moi. « Vous allez en avoir besoin. »

      Je secoue la tête. « Je crains, ma Dame, qu’ils ne survivent pas au transport. Ils ne fonctionneront pas correctement hors de portée du vaisseau.

      – Oh. Je les garde pour votre retour. » Elle les pose dans la main de Dare et se serre contre ses deux partenaires, visiblement déçue en nous voyant tous deux, côte à côté, sur l’emplacement dédié au transport. « Bonne chance. Elle va vous prendre pour des bêtes curieuses. Faites preuve de patience. »

      Je hoche la tête et m’étreins en prévision de la torsion qui s’exerce lors d’un voyage au long cours, Ander se tient derrière moi. Une montée de puissance envahit mes cellules, le protocole de transport a commencé. Je ne comprends pas sa phrase elle va vous prendre pour des bêtes curieuses. Ni le fait de faire preuve de patience. Cette terrienne est ma partenaire. Nous sommes liés. Elle est au courant de la connexion, tout comme moi. Elle va se demander qui est Ander, je l’ai choisi comme second, elle n’a pas à me poser de questions. Son partenaire. Inutile de perdre du temps à courtiser notre nouvelle épouse avec des airs avenants ou de belles paroles.

      Je suis son partenaire !

      Je vais tout simplement l’enlever. Et si elle a peur ? Si elle s’oppose à cette union ? Peu importe. Elle m’appartient et je ne la laisserai pas tomber. Je vais la conquérir, elle finira bien par céder, dans une semaine ou dans un an.

       Jessica, Terre

      Accroupie sur le toit, je scrute les gradés de la Brigade des Stups à l’aide d’un téléobjectif caché dans mon sac. Ma cible est assise sous un parasol à l’une des sept tables, dans la cour d’un café du centre-ville. Je porte ma tenue habituelle lorsque je suis en mission, chemise et pantalon noirs.

      Les officiers sont les invités du cartel, leur présence est bien la preuve qu’ils sont véreux, ils sont pris sur le fait. La preuve est établie. Le lieu est très surveillé par des sbires lourdement armés, des hommes surveillent sans relâche depuis le toit.

      J’ai quinze minutes pour filer d’ici avant qu’ils ne m’attrapent.

      Une femme s’agenouille par terre entre les jambes d’un homme, elle lui taille une pipe sous la table tandis qu’il sirote son whisky et plaisante avec son pote. Il ne s’interrompt même pas lorsque la femme, sous l’emprise de la drogue, avale sa bite et fait mumuse avec ses couilles. Toute la zone regorge de trafiquants de drogue, de souteneurs et de prostituées à leur service, leurs esclaves.

      Je me demande quel est le pire, les femmes qui meurent d’une banale overdose de C-Bomb ou les rescapées, condamnées à l’esclavage pour obtenir leur prochaine dose.

      Ça fait quarante-huit heures que je n’ai pas pris de vrai repas, je suis déshydratée et je n’ai avalé que des gélules de protéines et du café. Je n’ai pas de maison et plus de famille. Mon partenaire extraterrestre, le seul homme qui me convienne dans tout l’univers, ne veut pas de moi. Il ne me reste que mon honneur, et la possibilité de faire en sorte que les femmes ne soient plus kidnappées et forcées à se droguer ou tomber dans l’enfer de la prostitution. Ce groupe utilise une certaine méthode de recrutement, ils administrent aux captives un cocktail de drogues—dénommé C, ou C-bomb, pour Cunt-bomb—les femmes sont réduites à l’état de putains décérébrées. Cette drogue fonctionne à merveille. Une dose suffit pour que les femmes soient accros ou meurent.

      La dépravée qui suce la bite du mec est visiblement droguée.

      L’un des barons de la drogue glisse un sac rempli de drogue, de fric et Dieu sait quoi d’autre sur la table de l’officier de la Brigade des Stups, il ouvre le sac, sourit et saisit une seule pilule dans le sac—rose clair, je la vois grâce à mon téléobjectif. Il la prend entre le pouce et l’index et la donne à la femme qui lui fait une fellation sous la table. Elle la met sous sa langue. Elle se fige presque immédiatement, sourit d’un air béat et baisse la tête, redoublant d’efforts et lui fait une gorge profonde.

      Je fais la grimace, je prends photo sur photo, en faisant attention de ne pas bouger. Pas encore. Il me faut encore un nom, encore un visage. J’ai déjà identifié trois gros bonnets. Il ne reste plus qu’à envoyer un petit mot et des photos à des flics honnêtes pour les envoyer derrière les barreaux. Je veux juste savoir avec qui ce groupe est en affaires à la mairie et j’aurais terminé. Je vais anéantir les connards qui essaient de détruire ma ville.

      Je respire tout doucement, sans tressaillir une seule fois. J’ai chaud sous la bâche qui me sert de camouflage, mais je n’ose pas bouger. Le moindre reflet sur l’objectif de mon appareil pourrait les alerter de la présence. Je suis un sniper, mon arme est l’information, pas les balles. Pas aujourd’hui du moins. Lorsque j’étais soldat, ma carabine M24 était bien plus fatale.

      Ma patience est enfin récompensée lorsqu’un homme que je connais sort d’une zone d’ombre et s’assoie face aux deux agents des Stups.

      Je cligne trois fois des yeux pour ravaler mes larmes. Evidemment.

      J’en sais assez. Ma formation de sniper prend tout son sens à cet instant précis. Je n’ai pas merdé. Je suis restée calme, j’ai respiré doucement, tandis que mon cerveau carburait à toute vitesse. Merde. Putain ! Le salaud !

      Très vite, je prends quelques photos avant de rassembler mes affaires et de rentrer. Je sais exactement où le trouver, j’y suis déjà allée. Plusieurs fois. Je vais me mettre en embuscade et l’affronter, je vais tout déballer. Les citoyens doivent connaître le connard qui se cache derrière tous ces meurtres ces derniers temps, le monde n’y croira jamais. Je suis coupable, victime de son coup monté. Il me faut un aveu, j’ai besoin d’une confession enregistrée.

      Deux heures plus tard, le voici de retour dans sa maison coloniale de dix pièces, je l’attends dans la salle à manger officielle située au rez-de-chaussée ; le fusil de chasse douze coups qu’il a acheté il y a des années de ça dans une armurerie est chargé, le canon repose contre le dossier d’une chaise couleur cerise. Je pointe l’arme vers sa poitrine. Il fera une cible de choix. J’ai gagné des compétitions de tir dans l’Armée pendant quatre ans, c’est lui qui m’a entraînée.

      « Jess. » Il écarquille les yeux, complètement abasourdi de me voir là. Une seconde plus tard, il s’est déjà repris.

      « Clyde. »

      Je fixe mon vieux mentor par-dessus le fusil et hoche doucement la tête, sans le quitter des yeux. C’est

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