Dictionnaire érotique moderne. Alfred Delvau
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Charles Monselet.
Avoir un fruit. Se dit d’une jeune fille qui s’est laissé séduire et qui a lieu de s’en repentir—neuf mois après.
Avoir un polichinelle dans le tiroir. Se dit d’une femme enceinte.
Avoir vu le loup. Se dit d’une fille qui n’est plus vierge, qui connaît depuis plus ou moins de temps les mystères du pantalon de l’homme—d’où elle a vu sortir, la tête en feu, le poil hérissé, son braquemard enragé.
Toujours est-il que le loup, qui rôdait par là depuis quelque temps, sous la blouse bleue et le pantalon de velours épinglé d’un grand gars de notre village, sortit sournoisement du bois des châtaigniers, se montra tout à coup à l’ombre de la haie d’aubépines, et—qu’elle vit le loup.
Alfred Delvau.
Aze (L’) te foute. Vieux dicton qui signifie: Va te faire foutre—par un âne.
Ainsi les dieux ont esleu
Tels oiseaux qui leur ont pleu.
Priape, qui ne voit goutte,
Haussant son rouge museau,
A taston, pour son oiseau
Print un aze qui vous foute.
Motin.
Lors, dit Catin: N’entends-tu pas?
Quoi? répond l’autre.—L’aze, écoute...
—Si l’aze pète: dit Colas,
Parsanguié! que l’aze te foute!
Piron.
Babines (Les). Les grandes lèvres de la nature de la femme.
Les deux babines un peu retroussées et colorées d’un rouge attrayant qui passe un peu au dehors entre les cuisses.
Mililot.
Badigeonner une femme. La baiser,—en employant le blaireau et la peinture à la colle que l’on sait.
Je veux qu’on me paye, moi! je veux qu’on me badigeonne, moi! et que l’on me donne des gants.
Lemercier de Neuville.
Badinage (que l’on peut prononcer à l’allemande: patinage.) Ce n’est pas autre chose que la préface de la fouterie elle-même:
Cessez ce badinage, Henri, ou je sonne pour appeler mes gens, et vous faire jeter à la porte.
Ponson.
Rions, plaisantons, badinons, mais n’allons pas plus loin.
Henri Monnier.
On fut obligé de la marier plus tôt qu’on ne pensait, parce qu’en badinant avec son accordé, elle devint grosse.
Tallemant des Réaux.
Nanon surtout, et c’était grand dommage,
N’avait encor tâté du badinage.
Grécourt.
Il se servit de l’heure du berger,
Et commençait l’amoureux badinage.
La Fontaine.
De notre amoureux badinage
Ne gardez pas le témoignage,
Vous me feriez trop de jaloux.
Parny.
Bagasse. Vieux mot pour désigner une putain:
...La plus grande bagasse de la ville.
Brantôme.
O Dieu! que l’homme est malheureux qui épouse de telles chiennes et bagasses.
Tournebu.
Bagatelle (La). Le plaisir vénérien, la plus sérieuse des occupations de l’espèce humaine.—L’expression appartient à l’argot des filles qui, elles, n’attachent aucune importance à l’amour.
Si j’effleure, dit-elle,
L’asphalte du trottoir,
C’est pour la bagatelle:
Entrez dans mon boudoir.
A. Montémont.
Bague. On se sert quelquefois de ce mot pour désigner les parties naturelles de la femme.
Il s’en alla chercher une place éloignée
Pour enfiler la bague et rembourrer le bas
De celle qu’il avait choisie pour ses ébats.
Théophile.
Carvel, j’ai pitié de ton cas.
Tiens cette bague et ne la lâches;
Car tandis qu’au doigt tu l’auras,
Ce que tu crains point ne sera.
La Fontaine.
... Du chevalier s’est accusée, qui, comme l’autre, l’avait bien baguée.
(Les Cent Nouvelles nouvelles.)
Baguette. Le membre viril, avec lequel on mène les femmes qui ne sont pas sages en frappant sur leur ventre comme sur un tambour.
Dans un coin ell’ tient les baguettes
Des deux tambours du régiment
Béranger.
Bahut. La nature de la femme, dans laquelle l’homme serre—pour un instant—sa pine, comme chose précieuse.
Dans son bahut je flottais bien au large.
(Chanson anonyme moderne.)
Bahuter la pine (Se). Masturber, ou bander fortement.
Car nos coursiers, par l’odeur excités,
Au grand galop se bahutaient la pine
Et tour à tour inondaient les pavés.
Anonyme.
Baiser. Verbe excessivement actif, que l’humanité passe son temps