Dictionnaire raisonné des onomatopées françaises. Charles Nodier
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Le Tudesque, le Francisque, l'Anglo-Saxon, le Belgique, le Flamand, le Frison, le Rhunique, le Scandinave, l'Écossais, l'Anglais, l'Allemand, le Persan, et autres qui paraissent dérivés du Scythe: FaDer, FaTer, VaTTer, VaDer, PaDer, Payer, Peer, Feer, FoeDor, FaDiir, FaTher, FaTTer, etc.
L'Arcadien, FaVor;
Le Malabare, PiTaVe;
Le Chingulais de l'île Ceylan, PiTa;
L'Ethiopien, l'Abyssin, le Mélindien des Côtes d'Afrique, et autres qui paraissent dérivés de l'Arabe: aBi, aBBa, aBa, BaBa;
Le Turc, BaBa;
Le Moresque, aBBé;
Le Sarde, BaBu;
L'ancien Rhoetique, PaPa;
Le Hongrois, aPa;
Le Malais de l'Inde et du Bengale, BaPPa;
Le Balie des Siamois, Poo;
Le Mogol, BaaB;
Le Tangut, haPa;
Le Thibet, Fa;
Le Hottentot, Bo;
Les Chinois, l'Annamitique du Tunquin, Fu, Phu;
Le Tartare, BaBa;
Le Mantcheou, aMa;
Le Tunguz, aMin;
Le Georgien et l'Ibérien, MaMa;
Le Caraïbe, BaBa;
Le Groënlandais, uBia;
Le Galibis, BaBa;
Le Sauvage de la rivière des Amazônes, PaPe;
Le Kalmouck, aBega;
Le Samoïède, aBaM;
Le Moluquois, BaPa;
Le Tamoul, BiTa, ViDa;
Passant ensuite à la lettre de dent, le même Savant rapporte les synonimies de l'Egyptien, du Cophte, de l'Africain d'Angola, qui disent TaauT, TheuT, ThoT, ToT;
L'Africain du Congo dit TaT;
Le Cimraëc, le Celtique, l'Armorique, le Bas-Breton, le Gallois, le Cantabre disent TaaT, TaaD, TaD, TaTh, Taz, aiTa;
L'Irlandais, naThair;
Le Gothique, aTTa;
L'Epirote, aTTi;
Le Frison, haiTe;
Le Valaque, TaTul;
L'Esclavon, le Russe, le Polonais, le Bohémien, le Dalmate, le Croate, le Vandale, le Bulgare, le Servite, le Carnique, le Lusacien, et autres dérivés de l'ancien Illyrien et de l'ancien Sarmate: oTTsc, oTsche, oTshe, ou par corruption, oièze, woTzo, wschzi, oTzki, wosche;
Le Sauvage de la Nouvelle Zemble, oTcze;
Le Lapon, aTTi;
Le Livonien, le Curlandais, le Prussien, le Lithuanien, le Mecklenbourgeois: TaBas, Tewes, Tews, Thawe, Tewe;
Le Hongrois, aTyank, aTya;
Les Sauvages du Canada, aisTan, ayTan, ouTa, aDatti;
Le Huron, aihTaha;
Le Groënlandais, aTTaTa;
Le Mexicain, TaThli;
Le Brasilien, TuBa;
Le Sybérien, aTaï;
Le Russe, oTeTze, etc.
Je ne serais même point étonné qu'on m'alléguât que la lettre dentale de l'une et de l'autre touche paraît déjà d'un artifice un peu difficile pour ces premiers essais de la parole, et que l'expérience prouve d'ailleurs que les enfans ne l'employent point successivement, mais simultanément avec les lettres labiales. Il sera aisé de répondre à cette objection, en rappelant simplement que l'articulation de cette lettre nous est apprise, en quelque sorte, dès le premier jour de la vie, puisque la succion du sein de la mère se fait nécessairement avec un petit claquement de la langue contre la partie la plus extérieure du palais, à l'origine des dents, ou plutôt vers la place qu'elles doivent occuper, et que ce bruit ne peut être représenté que par la lettre dentale douce ou forte. Aussi, voit-on que le son thet ou theta, représenté chez les Grecs par une lettre qui a la forme de la mamelle avec son mamelon, est, dans toute les langues connues, le type ou la racine des signes servant à exprimer les idées qui ont rapport à l'action de teter, comme de ceux qui désignent les premières relations de parenté.
Veut-on s'assurer de l'affinité de la langue puérile et de la langue primitive dans leurs progrès? Que l'on consulte les vocabulaires recueillis par les voyageurs et les missionnaires chez les peuples incivilisés, on verra que presque tous leurs mots sont composés de voyelles et de consonnes des premières touches.
C'est encore guidé par le même principe d'imitation et d'analogie, que l'homme a composé un grand nombre de mots, d'après l'affinité de nature qu'il a cru apercevoir entre le son de certaines lettres et l'esprit de certaines idées. La lettre h, par exemple, voyelle indéterminée, ou plutôt signe particulier d'aspiration, qu'on attache quelquefois aux voyelles, fut propre à exprimer imitativement tous les accidens de la respiration humaine; mais en la considérant sous le rapport de son esprit, et en prenant égard à la manière dont elle est formée, qui a quelque chose d'un empressement avide, d'une rapacité impatiente, on la consacra à représenter les idées qui ont rapport à l'action de saisir ou de dérober. La palatale roulante R peignait à l'oreille un bruit méchanique engendré par le mouvement circulaire des corps; et comme on ne peut faire rendre ce son à la touche, par un mouvement simple et indécomposable de la langue, mais seulement par un frôlement rapide et prolongé de cet instrument, il est devenu le caractère de tous les signes par lesquels on avait à rendre l'idée de continuité, de répétition, de renouvellement; et cela s'est opéré d'une manière si naturelle, qu'il est commun dans les langues de le voir unir capricieusement et sans règles à toutes les espèces de mots dans lesquels on a besoin d'indiquer la réproduction ou la multiplicité d'action, et que le peuple l'employe tous les jours arbitrairement à cet usage.
«On peut remarquer, dit M. de Châteaubriand sur ce sujet, que la première voyelle de l'alphabet se trouve dans presque tous les mots qui peignent les scènes de la