Le mystère de la chambre jaune / Тайна желтой комнаты. Книга для чтения на французском языке. Гастон Леру

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Le mystère de la chambre jaune / Тайна желтой комнаты. Книга для чтения на французском языке - Гастон Леру Roman policier (Каро)

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style="font-size:15px;">      – Eh bien, monsieur Rouletabille, vous êtes dans l'erreur, répondit le juge d'instruction; Mlle Stangerson était coiffée, ce soir-là, les cheveux relevés entièrement en torsade sur la tête… Ce doit être sa coiffure habituelle… Le front entièrement découvert…, je puis vous l'affirmer, car nous avons examiné longuement la blessure. Il n'y avait pas de sang aux cheveux… et l'on n'avait pas touché à la coiffure depuis l'attentat.

      – Vous êtes sûr! Vous êtes sûr que Mlle Stangerson, la nuit de l'attentat, n'avait pas «la coiffure en bandeaux»?…

      – Tout à fait certain, continua le juge en souriant… car, justement, j'entends encore le docteur me dire pendant que j'examinais la blessure: «C'est grand dommage que Mlle Stangerson ait l'habitude de se coiffer les cheveux relevés sur le front. Si elle avait porté la coiffure en bandeaux, le coup qu'elle a reçu à la tempe aurait été amorti.» Maintenant, je vous dirai qu'il est étrange que vous attachiez de l'importance…

      – Oh! Si elle n'avait pas les cheveux en bandeaux! gémit Rouletabille, où allons-nous? où allons-nous? Il faudra que je me renseigne.

      Et il eut un geste désolé.

      «Et la blessure à la tempe est terrible? demanda-t-il encore.

      – Terrible.

      – Enfin, par quelle arme a-t-elle été faite?

      – Ceci, monsieur, est le secret de l'instruction.

      – Avez-vous retrouvé cette arme?»

      Le juge d'instruction ne répondit pas.

      «Et la blessure à la gorge?»

      Ici, le juge d'instruction voulut bien nous confier que la blessure à la gorge était telle que l'on pouvait affirmer, de l'avis même des médecins, que, «si l'assassin avait serré cette gorge quelques secondes de plus, Mlle Stangerson mourait étranglée».

      «L'affaire, telle que la rapporte Le Matin, reprit Rouletabille, acharné, me paraît de plus en plus inexplicable. Pouvez-vous me dire, monsieur le juge, quelles sont les ouvertures du pavillon, portes et fenêtres?

      – Il y en a cinq, répondit M. de Marquet, après avoir toussé deux ou trois fois, mais ne résistant plus au désir qu'il avait d'étaler tout l'incroyable mystère de l'affaire qu'il instruisait. Il y en a cinq, dont la porte du vestibule qui est la seule porte d'entrée du pavillon, porte toujours automatiquement fermée, et ne pouvant s'ouvrir, soit de l'intérieur, soit de l'extérieur, que par deux clefs spéciales qui ne quittent jamais le père Jacques et M. Stangerson. Mlle Stangerson n'en a point besoin puisque le père Jacques est à demeure dans le pavillon et que, dans la journée, elle ne quitte point son père. Quand ils se sont précipités tous les quatre dans la «Chambre Jaune» dont ils avaient enfin défoncé la porte, la porte d'entrée du vestibule, elle, était restée fermée comme toujours, et les deux clefs de cette porte étaient l'une dans la poche de M. Stangerson, l'autre dans la poche du père Jacques. Quant aux fenêtres du pavillon, elles sont quatre: l'unique fenêtre de la «Chambre Jaune», les deux fenêtres du laboratoire et la fenêtre du vestibule. La fenêtre de la «Chambre Jaune» et celles du laboratoire donnent sur la campagne; seule la fenêtre du vestibule donne dans le parc.

       – C'est par cette fenêtre-là qu'il s'est sauvé du pavillon! s'écria Rouletabille.

      – Comment le savez-vous? fit M. de Marquet en fixant sur mon ami un étrange regard.

      – Nous verrons plus tard comment l'assassin s'est enfui de la «Chambre Jaune», répliqua Rouletabille, mais il a dû quitter le pavillon par la fenêtre du vestibule…

      – Encore une fois, comment le savez-vous?

      – Eh! mon Dieu! c'est bien simple. Du moment qu'«il» ne peut s'enfuir par la porte du pavillon, il faut bien qu'il passe par une fenêtre, et il faut qu'il y ait au moins, pour qu'il passe, une fenêtre qui ne soit pas grillée. La fenêtre de la «Chambre Jaune» est grillée, parce qu'elle donne sur la campagne; les deux fenêtres du laboratoire doivent l'être certainement pour la même raison. «Puisque l'assassin s'est enfui», j'imagine qu'il a trouvé une fenêtre sans barreaux, et ce sera celle du vestibule qui donne sur le parc, c'est-à-dire à l'intérieur de la propriété. Cela n'est pas sorcier!…

      – Oui, fit M. de Marquet, mais ce que vous ne pourriez deviner, c'est que cette fenêtre du vestibule, qui est la seule, en effet, à n'avoir point de barreaux, possède de solides volets de fer. Or, ces volets de fer sont restés fermés à l'intérieur par leur loquet de fer, et cependant nous avons la preuve que l'assassin s'est, en effet, enfui du pavillon par cette même fenêtre! Des traces de sang sur le mur à l'intérieur et sur les volets et des pas sur la terre, des pas entièrement semblables à ceux dont j'ai relevé la mesure dans la «Chambre Jaune», attestent bien que l'assassin s'est enfui par là! Mais alors! Comment a-t-il fait, puisque les volets sont restés fermés à l'intérieur? Il a passé comme une ombre à travers les volets. Et, enfin, le plus affolant de tout, n'est-ce point la trace retrouvée de l'assassin au moment où il fuit du pavillon, quand il est impossible de se faire la moindre idée de la façon dont l'assassin est sorti de la «Chambre Jaune», ni comment il a traversé forcément le laboratoire pour arriver au vestibule! Ah! oui, monsieur Rouletabille, cette affaire est hallucinante… C'est une belle affaire, allez! Et dont on ne trouvera pas la clef d'ici longtemps, je l'espère bien!…

      – Vous espérez quoi, monsieur le juge d'instruction?…»

      M. de Marquet rectifia:

      – «… Je ne l'espère pas… Je le crois…

      – On aurait donc refermé la fenêtre, à l'intérieur, après la fuite de l'assassin? demanda Rouletabille…

      – Évidemment, voilà ce qui me semble, pour le moment, naturel quoique inexplicable… car il faudrait un complice ou des complices… et je ne les vois pas…»

      Après un silence, il ajouta:

      «Ah! Si Mlle Stangerson pouvait aller assez bien aujourd'hui pour qu'on l'interrogeât…»

      Rouletabille, poursuivant sa pensée, demanda:

      «Et le grenier? Il doit y avoir une ouverture au grenier?

      – Oui, je ne l'avais pas comptée, en effet; cela fait six ouvertures; il y a là-haut une petite fenêtre, plutôt une lucarne, et, comme elle donne sur l'extérieur de la propriété, M. Stangerson l'a fait également garnir de barreaux. À cette lucarne, comme aux fenêtres du rez-de-chaussée, les barreaux sont restés intacts et les volets, qui s'ouvrent naturellement en dedans, sont restés fermés en dedans. Du reste, nous n'avons rien découvert qui puisse nous faire soupçonner le passage de l'assassin dans le grenier.

      – Pour vous, donc, il n'est point douteux, monsieur le juge d'instruction, que l'assassin s'est enfui – sans que l'on sache comment – par la fenêtre du vestibule!

      – Tout le prouve…

      Je le crois aussi», obtempéra gravement Rouletabille.

      Puis un silence, et il reprit:

      – Si vous n'avez trouvé aucune trace de l'assassin dans le grenier, comme par exemple, ces pas noirâtres que l'on relève sur le parquet de la «Chambre Jaune», vous devez être amené à croire que ce n'est point lui qui a volé le revolver du père Jacques…

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